Un plafond symbolique est crevé

Le baril de pétrole au-delà de 50 dollars

29 septembre 2004

Hier, sur le marché électronique de New York, le prix du baril de pétrole se situait encore au-dessus de la barre des 50 dollars. C’est un fait sans précédent depuis la création de ce marché de l’énergie en 1983. Des facteurs structurels aggravent la tendance à l’énergie chère qui, si elle persiste, aura des répercussions sur la croissance mondiale.

La flambée du baril de pétrole brut se poursuit. A l’ouverture de la séance boursière à New York, mardi après-midi, le prix du baril était au-dessus des 50 dollars (50,02), après avoir atteint un record absolu à 50,47 dollars pendant les échanges électroniques de la nuit précédente, en raison des inquiétudes récurrentes.
Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette nouvelle flambée. Il s’agit des tensions politiques au Nigeria, premier producteur africain et 6ème mondial, de la succession des cyclones dévastateurs dans le Golfe du Mexique avec à la clé une diminution de 30% de la production des puits off-shore américains, et des incertitudes qui pèsent sur l’avenir de Ioukos, principale entreprise russe de production.
Mais on ne doit pas perdre de vue que cette tendance à l’énergie chère est liée également à des facteurs beaucoup moins conjoncturels, sur lesquels il est difficile de peser. En tout premier lieu, le prolongement de la guerre en Irak, qui entraîne une déstabilisation durable du Moyen-Orient, principale région exportatrice du monde.
Ensuite, la hausse de la demande liée à la croissance mondiale. Le développement de géants démographiques comme l’Inde et la Chine s’effectue en utilisant le même type d’énergie que celle sur laquelle les pays occidentaux ont construit leur richesse, à savoir les sources fossiles, et en particulier le pétrole.

Pas de baisse prévue

Devant cette demande croissante, les pays producteurs commencent à atteindre leurs limites de production. Et dans le même temps, la découverte de nouveaux gisements se fait de plus en plus rare. Résultat : la demande prend le pas sur l’offre.
Un exemple illustre la tension du marché : le gouvernement américain a pris la décision de puiser dans les stocks stratégiques du pays. Il est vrai qu’en pleine campagne électorale, l’envolée du prix de l’essence dans le pays qui en consomme le plus aurait des conséquences désastreuses pour le président sortant.
Mais tout ceci laisse penser que le baril de pétrole se situera encore pendant longtemps à des niveaux élevés, largement au-dessus de 40 dollars. Et pour enfoncer le clou, une étude de la banque Morgan Stanley rendue publique lundi affirme que les cours du pétrole atteindront les 61 dollars "avant qu’un courant vendeur significatif se manifeste", relève “Le Monde” daté d’aujourd’hui.
"La configuration à long terme met les prix à des niveaux encore plus élevés"
, estiment les analystes de la banque d’affaires.
Dire que le budget présenté par Nicolas Sarkozy se base sur un baril de pétrole brent à 36,5 dollars... qui était coté hier à Londres à plus de 46 dollars.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus