Le développement des énergies renouvelables : une garantie pour les générations futures

25 août 2008, par Sophie Périabe

Après avoir visité le chantier de la Route des Tamarins il y a deux semaines, les élus, responsables de section et membres du secrétariat du PCR se sont arrêtés samedi dernier au Port et à Sainte Suzanne. Ainsi, chacun a pu se rendre compte de ce qui se faisait à la Réunion en matière d’énergie, et notamment en terme d’énergie renouvelable : ferme photovoltaïque, ferme éolienne, méthanisation, étaient au programme de la journée.

Cette journée sur le terrain s’inscrit dans le cadre du séminaire organisé par le parti afin de préparer son projet qui sera présenté aux militants en fin d’année. « En effet, nous avons déjà commencé à travailler sur le projet du parti lors de plusieurs séminaires. Et en plus de nos batailles immédiates qui consistent à défendre les intérêts des plus pauvres, des plus démunis, nous devons aussi réfléchir aux projets d’avenir : quels projets d’avenir pour la Réunion ? Comment répondre aux problèmes de déplacement, de gestion des déchets, d’énergie renouvelable, des TIC, etc.? » explique Elie Hoarau. En parallèle des débats en ateliers, il était aussi important, pour le parti, d’effectuer des visites de terrain.

D’ici fin 2008, le CET de Sainte Suzanne sera devenu le premier pôle européen de production d’énergie propre.
(photo SP)

Un exemple à suivre, le Port, ville solaire

Depuis le 26 septembre 2007, la ville du Port s’est inscrite dans une démarche de développement avec notamment le concept de "ville solaire". Selon Jean Yves Langenier, il a fallu, pour mener à bien ce projet, mettre en place une véritable politique volontariste en faveur de l’environnement et du développement durable plus généralement. Et il faut dire que la ville du Port peut compter sur des atouts non négligeables. En effet, « nous avons le soleil, de grandes surfaces de toiture dans les zones industrielles, et l’industrie solaire est implantée sur notre commune » avance le maire du Port. C’est suite à un travail de réflexion avec l’ARER que le concept de "le Port, ville solaire" est né. Objectif : maîtriser la demande d’énergie ayant recours davantage aux énergies renouvelables et notamment à l’énergie solaire. Un certain nombre de réalisation a ainsi déjà vu le jour : la centrale photovoltaïque sur la toiture de la SAPRIM, la ferme photovoltaïque d’EDF, etc. Afin de poursuivre son action, la commune souhaite aujourd’hui équiper les habitants de chauffe-eau solaire et d’ampoule à économie d’énergie.
Mais, selon Jean Yves Langenier, le concept de développement durable ne concerne pas que l’énergie, « cela s’applique aussi à l’habitat, au logement, à l’économie, au social, c’est un véritable état d’esprit ». Après que le maire du Port ait rappelé l’historique de sa ville et de la démarche développement durable, l’ensemble des élus, responsables de section et membres du PCR ont pris la route, direction l’usine du groupe Dijoux. Il s’agit d’un des grands groupes de fabrication de chauffe-eau solaire implanté au Port. Le groupe Dijoux, c’est au total 200 emplois dont une trentaine au sein de l’usine. Chaque année, 12.000 chauffe-eaux sortent de l’usine, alors que sa capacité de production s’élève à 50.000 chauffe-eaux annuel. La faute à « un tassement du marché » selon M. Dijoux, et la seule possibilité serait de s’orienter vers l’exportation. D’ailleurs, l’entreprise dispose d’un atout non négligeable, elle est la seule capable de fabriquer un chauffe-eau de 600 litres en un seul bloc. Notons, par ailleurs, que tout le métal sortant de cette usine est recyclé. En ce samedi, jour de repos des employés, toutes les machines, nécessitant une main d’œuvre, n’étaient pas en état de marche. Néanmoins, avec les machines à fonctionnement automatisé et les explications des frères Dijoux, la fabrication de chauffe-eau solaire n’avait plus aucun secret pour les visiteurs. Direction ensuite les locaux d’EDF toujours au Port. « Lorsque nous nous sommes implantés au Port, nous avons voulu adhérer au projet de la ville » a indiqué le responsable du site. C’est ainsi que 2.300 m2 de capteurs photovoltaïques ont été installés l’année dernière sur la toiture du centre EDF. EDF peut, d’une part, satisfaire son besoin d’énergie et d’autre part, fournir l’électricité à 118 foyers réunionnais sur une année. Par ce biais, ce sont 312 tonnes de CO2 qui ne sont pas rejetées dans l’atmosphère.

La Réunion, pionnière en matière d’énergies renouvelables

L’après-midi était consacré à d’autres formes d’énergie renouvelable : l’éolien, la méthanisation. C’est au Centre d’Enfouissement Technique (CET) de Sainte Suzanne qu’à commencer la visite. Là aussi, une ferme photovoltaïque a été construite. La particularité du CET est qu’il abrite aussi un centre de valorisation du biogaz. Le biogaz est une source qui provient de la dégradation de la matière organique en l’absence d’oxygène. D’ici fin 2008, le CET de Sainte Suzanne sera devenu le premier pôle européen de production d’énergie propre combinant la biomasse et le photovoltaïque et fournira au réseau une puissance totale de 15 GWh par an soit l’alimentation de 6.100 foyers et permettra d’économiser 10.500 tonnes de CO2. Subventionné par la Région Réunion et l’Ademe, le projet, porté par la SCE (société de conversion d’énergie du Groupe Séchilienne Sidec) en collaboration avec la STAR (gérant du CET) est en cours de réalisation, de nombreux panneaux photovoltaïques ont déjà été installés. D’ailleurs à partir de ce site, on peut apercevoir toutes les installations de production d’énergie propre du territoire de Sainte Suzanne : la ferme éolienne, l’usine de Bois Rouge ainsi que la centrale photovoltaïque. Le but de ce projet est la valorisation du centre de stockage des déchets en site de production d’énergie propre, ce site produira de l’électricité pour 20 ans. La visite s’est ensuite achevée par un petit détour à la ferme éolienne de la Perrière qui ne demande qu’à s’étendre. D’ailleurs, Maurice Gironcel la ferme éolienne combinée au biogaz et à l’énergie solaire installée sur le territoire devrait couvrir 1,5 fois la population de Sainte Suzanne à terme. Prochainement, c’est sur la problématique de l’assainissement que se pencheront les élus et responsables de section du PCR. Une visite à Saint Louis est d’ores et déjà prévue afin de voir plus en détail le système de lagunage. Les ateliers et visites de terrain sont essentiels à l’élaboration du programme du PCR selon Elie Hoarau pour qu’en fin d’année à l’Assemblée Générale, « il y ait un réel débat pour la reprise des cartes, que l’adhésion se fasse sur un projet, un projet en réponse aux grands défis mondiaux auxquels notre île devra faire face ».

Sophie Périabe

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