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La Réunion a des atouts : remettre en cause des schémas inadaptés
27 septembre 2007, par
Au cours des années à venir, la commune du Port compte produire une énergie équivalente à celle d’une tranche de centrale thermique par le biais de panneaux solaires et des économies d’énergie. C’est une expérience grandeur nature de l’utilisation massive des énergies renouvelables à La Réunion. C’est en effet une centrale solaire d’une puissance de 30 mégawatts répartie sur les toits de la ville qui sera branchée au réseau électrique. Cette décision politique s’inscrit dans le PRERURE de la Région qui vise à atteindre l’autosuffisance énergétique en 2025 pour la production d’électricité. Elle apporte également une contribution au Grenelle de l’Environnement au titre du droit à l’expérimentation.
Moins d’une semaine après la création de Témergie, la ville du Port a présenté hier à la presse son projet "Le Port, ville solaire". C’est une grande première. Il s’agit de construire d’ici 5 à 6 ans une centrale solaire en posant des panneaux photovoltaïques sur les toitures de la commune, tout en diminuant la consommation électrique par l’utilisation de lampeco. Plusieurs objectifs sont poursuivis. Tout d’abord valoriser les toits des habitations et des zones industrielles afin de produire une puissance de 30 mégawatts pour l’électricité, 10 mégawatts en eau chaude solaire, et économiser 3 mégawatts utilisant des lampeco, sans compter d’autres économies rendues possibles par l’adoption de normes de construction plus adaptée à la réalité du climat réunionnais. Total de la puissance minimale dégagée : 43 mégawatts qui permettront sur 10 ans d’économiser 500.000 tonnes de CO2, soit l’équivalent d’une tranche de centrale thermique
Deuxième objectif : tester les conditions de l’injection sur le réseau électrique à La Réunion d’une puissance de 30 mégawatts produite par une centrale solaire.
Troisième objectif : contribuer à la consolidation de la filière énergie renouvelable en créant des emplois. Jeudi dernier, les fondateurs de Témergie ont rappelé que ce secteur est capable de créer à La Réunion 15.000 emplois en cinq ans.
L’expérience présentée hier, s’inscrit dans le cadre du PRERURE. Mis en place par la Région et ses partenaires, le Plan régional pour la promotion des énergies renouvelables et l’utilisation rationnelle de l’énergie vise à atteindre l’autosuffisance énergétique en 2025 pour la production d’électricité, et en 2050 pour tous les besoins énergétiques à La Réunion. Rappelons que l’an dernier, les Réunionnais ont dépensé plus d’un milliard d’euros pour s’approvisionner en énergie. 90% de cette somme a été consacrée à l’importation d’énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) qui ont comme points communs d’être polluantes, coûteuses et en voie de raréfaction. Les sommets atteints par le prix du baril de pétrole en témoignent. Autre élément à prendre en compte : la pénurie d’emploi à La Réunion.
Un aspect primordial : l’emploi
Dans ce contexte, la Mairie du Port souligne que « les communes ont un rôle important à jouer ».
Le développement des énergies renouvelables est une des moyens de lutter contre le chômage. Il ouvre la perspective d’emplois qualifiés et durables pour des jeunes Réunionnais qui ne cessent au fil des années d’élever leur niveau de formation. Sur ce point essentiel, les fondateurs de Témergie évoquent la possibilité de créer 15.000 emplois dans les cinq années à venir. Prévue pour monter en puissance au cours des cinq à six prochaines années, la centrale solaire du Port s’inscrit pleinement dans la consolidation de cette filière prometteuse.
Et spécifiquement dans la cité maritime, une énergie renouvelable présente en permanence est déjà exploitée : le soleil.
Pour le droit à l’expérimentation
« Considéré comme un inconvénient, l’ensoleillement est une richesse. Nous allons faire en sorte d’utiliser cette ressource pour répondre à la demande en énergie des Réunionnais », indique Jean-Yves Langenier, maire du Port. L’élu souligne que la commune, densément construite, dispose d’importantes surfaces de toiture. Que cela soit dans les logements collectifs, particuliers, ou sur les bâtiments des zones industrielles. C’est d’ailleurs sur le toit du hangar de l’entrepôt de la SAPRIM que se situe une ferme photovoltaïque parmi les plus puissantes de France et d’Outre-mer.
À partir de là, « Le Port peut avoir un rôle de premier plan » et pour donner à cette orientation politique les meilleures chances de réussite, la Ville du Port a sollicité l’expertise de l’Agence régionale de l’énergie Réunion (ARER).
L’ARER a identifié une capacité de production d’électricité, et également un potentiel de maîtrise de l’énergie. Ce partenariat a été adopté hier en Conseil municipal.
« Le Port-ville solaire peut montrer ce qui peut être fait dans les énergies renouvelables et la lutte contre l’effet de serre. C’est une contribution au Grenelle de l’Environnement au titre de l’expérimentation ».
La commune mise sur une nouvelle réglementation d’urbanisme visant à favoriser le recours aux énergies renouvelables dans les bâtiments à venir et ceux à rénover. Car l’absence actuelle de réglementation thermique est lourde de conséquence pour La Réunion. Elle se traduit par une inflation de la climatisation, coûteuse en électricité.
"Le Port, ville solaire" veut par exemple de rendre obligatoire PERENE, un référentiel de confort thermique, sur la base d’une réglementation réunionnaise adaptée. Dans ce but, la commune « invite la Région Réunion à activer le droit à l’expérimentation en vue de favoriser sur le territoire réunionnais la mise en place d’un régime d’urbanisme favorable à l’énergie solaire ».
Une ouverture sur le monde
L’ARER souligne tout l’aspect pionnier de cette démarche. Il s’agira en effet de raccorder au réseau électrique une centrale urbaine de 30 mégawatts, et qui ne produit pas de l’énergie 24 heures sur 24. Il s’agit donc de gérer la fluctuation entre l’offre et la demande, ce qui peut déboucher sur l’application de procédés innovants de stockage de cette énergie. Cette première permettra donc d’identifier toutes les contraintes éventuelles pour l’intégration d’énergies renouvelables intermittentes sur le réseau EDF. Car la centrale solaire du Port représente le vingtième de la centrale solaire réunionnaise que peuvent constituer en quelques années toutes les toitures d’une surface suffisante pour y installer une production photovoltaïque répondant à des critères de rentabilité (voir encadré).
Expérimentation grandeur nature pour 40.000 Réunionnais et pour l’industrie des énergies renouvelables, "Le Port, ville solaire" donne un avant-goût de ce que sera La Réunion du 21ème siècle : une île autosuffisante en énergie capable de partager son expérience avec les peuples confrontés au même défi.
C’est une ouverture considérable pour La Réunion, et un espoir pour des millions d’habitants de petits pays insulaires.
Manuel Marchal
Chauffe-eau solaire : La Réunion n°2 mondial
Avec 300.000 mètres carrés de panneaux installés pour environ 70.000 chauffe-eau solaires, La Réunion arrive au deuxième rang mondial en termes d’équipement par habitant. Avec une progression de 10.000 chauffe-eau par an, La Réunion est une référence mondiale dans ce domaine d’avenir.
Économiser 240.000 mètres cubes d’eau potable par an
La commune compte sur la mise en place de 10.000 chasse d’eau à double commande afin d’économiser 240.000 mètres cubes d’eau potable par an.
À titre de comparaison, la centrale thermique du Port consomme actuellement 700.000 mètres cubes d’eau pompés dans la nappe phréatique.
Le potentiel en énergie solaire des toitures à La Réunion
Plus de 10 fois la centrale thermique de la Baie de La Possession
Le projet "Le Port, ville solaire" s’inscrit dans le PRERURE de la Région Réunion. Le PRERURE vise notamment à développer l’utilisation de l’énergie solaire pour produire de l’électricité.
L’ARER estime qu’actuellement, la somme des toutes les toitures à La Réunion est capable de fournir une puissance de 2.000 mégawatts. Cela représente plus de dix fois celle de la centrale thermique du Port, et plus de dix fois celle qu’EDF veut construire dans la Baie de La Possession.
Dans l’état actuel de la technologie, les surfaces exploitables sur les toits dans un objectif de rentabilité permettraient de dégager une puissance de 600 mégawatts, c’est-à-dire dix fois la puissance d’une tranche d’une centrale comme Le Gol ou Bois-Rouge.
Pour atteindre l’autosuffisance énergétique pour l’électricité en 2025, l’énergie solaire devrait fournir au réseau électrique réunionnais une puissance comprise entre 1.000 et 2.000 mégawatts
L’émission de gaz à effet de serre a un coût environnemental et économique. Le coût d’une tonne de CO2 émise est estimé aujourd’hui à un euro. Mais dans un proche avenir, ce coût sera nettement réévalué.
Tout ceci peut donc être économisé et redistribué sous forme d’investissements en énergie renouvelable.
L’impasse des énergies fossiles pour les Réunionnais
Remettre en cause des schémas inadaptés
La Réunion importe chaque année un million de tonnes de combustibles fossiles, soit en 2006 une dépense d’un milliard d’euros.
Sur ce million de tonnes, la Mairie du Port recense 480.000 tonnes de charbon. Or, entre l’extraction et le stockage d’une tonne de charbon, entre deux et trois tonnes de cette quantité d’énergie sont nécessaires.
La déclaration du projet co-signée par la commune et l’ARER donne l’exemple de l’impact pour la collectivité de l’utilisation de cette énergie en 2005 :
« Environ 480.000 tonnes de charbon destinées à être ensuite livrées par camions aux centrales thermiques du Gol et de Bois-Rouge : 24.000 rotations de camions de 20 tonnes entre le quai de déchargement et le stockage général sur le site du nouveau port, puis encore 24.000 rotations entre ce site de stockage et le Gol et Bois-Rouge, par an ». Or, qui extrait le charbon ? qui le transporte ? qui fabrique les camions ? et qui fabrique le carburant pour faire rouler les camions ? Tout cela est importé. En achetant ces richesses qui ne sont pas fabriquées à La Réunion, La Réunion finance l’emploi dans d’autres pays. Autrement dit, il est vite démontré que le choix d’investir dans l’énergie fossile pour produire de l’électricité ne contribue pas au développement du pays. Par contre, il permet aux exportateurs de charbon, de camions et de carburant de vendre leurs produits. Qui a donc intérêt au maintien de ce choix ? Pas les Réunionnais en tout cas.
La déclaration d’intention note d’ailleurs à ce sujet que l’énergie solaire permet la création de dix fois plus d’emplois que les énergies fossiles pour une puissance énergétique équivalente.
Continuer sur la voix des énergies fossiles, c’est voir chaque année des centaines de millions d’euros et des milliers d’emplois s’évaporer de La Réunion alors que tout cela pourrait être investi dans le développement du pays, notamment dans celui des énergies renouvelables.
La climatisation pèse le poids d’une centrale thermique
L’urgence d’une réglementation
La déclaration du projet co-signée par la commune et l’ARER note « l’absence total de contrôle sur l’actuelle croissance de la climatisation et l’absence de considération de l’ampleur de ce phénomène en cours de développement à grande échelle à La Réunion ». L’estimation de la puissance consommée par la climatisation est de 100 mégawatts, soit l’équivalent d’une centrale thermique, et une croissance à minima de 5% en 2006.
L’absence étonnante de réglementation thermique de construction à La Réunion est, à elle seule, une énorme voie d’eau dans la politique de maîtrise des énergies à La Réunion ».
La mise en œuvre d’une réglementation adaptée à l’échelle de l’urbanisme à La Réunion pourrait permettre d’économiser dans dix ans une puissance comprise entre 150 et 250 mégawatts. C’est l’équivalent de deux centrales thermiques.
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