Hausse de la demande et incertitudes sur la production

Le prix du pétrole reste élevé

5 août 2004

Hier matin, le baril de brut était toujours au dessus des 44 dollars. Et la tendance n’est pas à la baisse.

Hier matin, le baril de pétrole brut s’échangeait à 44,28 dollars.
Parmi les explications avancées, on a une inquiétude : les pays producteurs sont-ils capables de répondre à une demande en constante augmentation.
Face à cette situation, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) qui pèse près de la moitié de la production mondiale indique qu’elle peut produire davantage. Mais d’après plusieurs spécialistes, cette volonté ne pourra être réalité que si ces pays effectuent de lourds investissements. Or, la majorité des pays de l’OPEP sont des riverains du Golfe persique, et cette région fait face à une situation instable depuis le déclenchement de l’invasion de l’Irak par George Bush. Une instabilité qui se traduit par des attentats contre les travailleurs du pétrole et des actes de sabotage contre les installations pétrolières. Des conditions qui ne sont guère rassurantes pour les investisseurs éventuels.
Apparemment, à court terme, le prix risque de rester élevé. Le président de l’OPEP, l’Indonésien Purnomo Yusgiantoro, a admis, mardi, l’impuissance de l’organisation qui pompe déjà bien au-delà de son quota actuel de 26 millions de barils par jour. "Le prix du pétrole est très élevé, c’est de la folie. Il n’y a pas d’offre supplémentaire", avait-il déclaré à la presse à Djakarta, précisant que "le ministre Naimi a dit que l’Arabie saoudite pouvait augmenter sa production, mais elle ne peut pas le faire immédiatement". Or, l’Arabie saoudite est le principal pays exportateur de l’OPEP.
Pour les observateurs, la prochaine orientation du marché était suspendue à la publication hier des stocks de pétrole aux Etats-Unis par l’Energy Information Administration (EIA). En moyenne, les analystes interrogés prévoient une baisse des stocks de 300.000 barils des stocks de brut au cours de la semaine du 30 juillet.
Par ailleurs, les démêlés qui opposent le géant pétrolier Ioukos au Kremlin contribuent à la tension sur les cours du pétrole. Le numéro un du pétrole russe risque en effet de perdre sa principale filiale de production s’il ne rembourse pas d’ici un mois les 3,4 milliards de dollars qu’il doit à la justice pour l’année 2000. Un remboursement que les analystes estiment impossible.


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