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Électricité : 48% de hausse des prix en un an avec la privatisation en France
1er juin 2006
Lundi, “les Échos” et “la Tribune”, c’est-à-dire les deux principaux quotidiens économiques français, ouvraient sur l’incroyable augmentation du prix de l’électricité liée à la fin du monopole public dans ce secteur stratégique. 48% à payer en plus : telle est la facture présentée aux entreprises qui ont choisi de “faire jouer la concurrence”.
"Privatiser, ouvrir à la concurrence, c’est faire diminuer les prix, c’est faire bénéficier au client de services plus performants" : ce discours libéral est bien connu. Mais dans la distribution de l’électricité en France, la privatisation et l’ouverture de la concurrence marquent le retour à la période des “trusts électriques” d’avant la seconde guerre mondiale. C’est pour libérer les citoyens de l’emprise de ces groupes pratiquant des tarifs élevés qu’a été créée Électricité de France (EDF). Or, en concédant à nouveau au privé le droit de distribuer l’électricité, le premier résultat est une hausse des tarifs de 48%, et ce n’est qu’un début.
L’électricité est un fondement sur lequel repose l’économie d’un pays. C’est dire qu’il s’agit d’un secteur hautement stratégique. La quasi-totalité des moyens de production, de transport et la distribution de cette énergie ont été nationalisés en France au lendemain de la seconde guerre mondiale, sur l’initiative du Général De Gaulle. Seules des régies communales gardaient alors la possibilité de produire, transporter et vendre cette énergie (voir encadré). En 1946, la totalité de l’électricité était donc gérée soit par le secteur public, via EDF ou des collectivités locales.
48% d’augmentation en un an
Parmi les conquêtes permises par la gestion publique : la péréquation tarifaire. C’est-à-dire qu’avec l’arrivée d’EDF à La Réunion, l’usager paie le même prix qu’en France, bien qu’à La Réunion les techniques actuelles font que le coût de production du kilowattheure soit plus élevé qu’en France.
Mais ce monopole public a été remis en cause par une pression libérale. Parmi les arguments utilisés par les partisans de l’ouverture à la concurrence des services de réseaux, comme l’électricité, celui de la promesse de voir les prix baisser pour un usager qui devient un client consommateur.
Cédant à cette pression, les dirigeants européens rendent légalement possible la privatisation de ce bien public. En France, depuis 1999, EDF n’est plus la seule entreprise à pouvoir distribuer de l’électricité. Progressivement autorisé pour les très grandes entreprises, le recours a un autre fournisseur d’électricité qu’EDF est possible depuis le 1er janvier 2004 en France pour toutes les structures privées et les collectivités.
Lundi, la presse économique se fait l’écho d’une étude du cabinet NUS Consulting sur l’évolution du prix de l’électricité payé par les entreprises qui ne se fournissent chez EDF. Résultat : l’ouverture de la distribution de l’électricité à la concurrence n’a pas fait baisser les prix. Bien au contraire, ils augmentent de 48% entre avril 2005 et avril 2006. C’est "une hausse record parmi les 14 pays industrialisés scrutés par l’étude annuelle de l’observatoire International des coûts énergétiques", constate “l’Expansion” pour qui la France est dans les cinq pays les plus chers. Quant à ceux qui ont gardé EDF, "les tarifs n’ont pas évolué sur les douze derniers mois", écrit “les Echos”. "Régulièrement, les clients arrivant en fin de contrat se voient proposer des tarifs augmentés de 40 à 70%", note l’étude citée, avec de bien maigres explications (voir encadré).
Vers le haut
En France, l’ouverture totale de la distribution est prévue pour le 1er juillet prochain. Cela veut dire qu’un particulier pourra décider de ne plus acheter son électricité à EDF ou à sa régie communale. Et les déclarations du président d’EDF ne sont guère rassurantes. Selon “les Échos”, le dirigeant de l’ex-entreprise publique "a déjà prévenu que les prix dans un contexte concurrentiel ne pourraient pas être les mêmes qu’en période de monopole". Quant au sens de la variation, il n’est pas favorable à celui qui passe du statut de client à d’usager. Les entreprises qui ont écouté les sirènes de l’ouverture des marchés à la concurrence le connaissent, c’est la hausse à deux chiffres.
Puisqu’elle n’est pas connectée au réseau électrique métropolitain, La Réunion est régie par le principe des systèmes énergétiques insulaires. EDF conserve le monopole de la distribution. Mais depuis 2004, l’entreprise publique est devenue une société anonyme, avec des actionnaires privés. Et on imagine mal l’impact d’une hausse à deux chiffres du prix de l’électricité pour les entreprises réunionnaises.
Manuel Marchal
Quelle explication ?
Ce phénomène de hausse importante ne se limite pas à la France. Selon “l’Expansion”, "dans tous les pays industrialisés étudiés, la libéralisation du marché de l’électricité a abouti à de fortes hausses des prix". Et de préciser qu’"entre 2001 et 2006, les prix de l’électricité pour les entreprises ont connu partout des hausses à deux chiffres, exception faite du Canada et de l’Australie" : 91% au Danemark, 80% au Royaume-Uni...
Hausse du pétrole et du gaz sont avancés par les fournisseurs pour justifier l’augmentation. Mais en France, les énergies fossiles ne produisent que 10% de l’électricité. Cité par “l’Expansion”, le directeur général de NUS Consulting constate que "la grogne croissante des entreprises est compréhensible puisque de telles augmentations des prix de l’électricité sont injustifiables et impactent gravement leurs comptes". "De plus, on peut se demander quel est l’avantage pour notre pays d’investir dans des centrales nucléaires si le prix de notre électricité reste lié à l’évolution des prix du pétrole", ajoute-t-il.
Il faut préciser que toutes les entreprises concurrentes d’EDF appartiennent à des actionnaires qui souhaitent que leur investissement rapporte.
Les régies communales d’électricité
La loi de nationalisation de l’électricité et du gaz du 8 avril 1946 a débouché sur la création de l’entreprise publique EDF. Mais ce texte a reconnu le droit aux communes de garder un rôle dans la distribution publique de l’électricité et du gaz en maintenant dans leurs statuts antérieurs les réseaux de distribution exploités en régie.
Ainsi, en 1946, certaines entreprises, communes ou regroupements de communes n’ont pas accepté la proposition de nationalisation et ont créé des régies autonomes. Ces régies d’électricité peuvent aussi produire du courant et elles avaient le monopole de la distribution sur leur secteur.
Leur nombre se monte aujourd’hui à 170 et elles assurent 5% de la distribution d’énergie électrique française dans 2.500 communes, pour environ 3 millions d’habitants et représentent 7.000 emplois.
Les raisons de nationaliser
S’exprimant sous le pseudonyme de Jean-Marcel Moulin, plusieurs cadres d’EDF expliquent les raisons de la nationalisation en 1946.
EDF a été créée en 1946 comme entreprise publique, à l’issue d’un processus de nationalisation du secteur électrique de la France, inscrit dans le programme du Conseil national de la Résistance.
Ce processus venait sanctionner des décennies de crises et de faillite des "trusts électriques", épithète utilisée quasi unanimement avant-guerre pour désigner l’oligopole français des grands électriciens. Concentrations, coûts élevés, abus de positions dominantes en matière de tarifs aux usagers ainsi qu’à une partie de l’industrie (notamment les PMI) ou aux collectivités locales distributrices, sous-équipement en moyens de production et de transport, incapacité à mener un programme hydroélectrique ambitieux et restrictions de l’offre en tous domaines, tel était l’état du secteur avant-guerre. (...)
EDF a assuré, avec un succès certain, sa mission de développement d’un service public de l’électricité de qualité et de proximité, offrant des tarifs parmi les plus compétitifs en Europe, et réduisant la dépendance énergétique d’un des pays, la France, les plus démunis en ressources énergétiques. (...)
C’est avec cette histoire passée, que les Français entendent dire aujourd’hui que la privatisation d’EDF est décidée par le gouvernement actuel. Pour quelle raison ? Les arguments présentés varient mais ils n’enlèvent jamais la conviction qui est fondée sur ce constat : nous, citoyens-usagers, nous sommes propriétaires d’EDF et nous avons payé ses actifs, les moyens de cette entreprise, en payant nos factures d’électricité, de quel droit, au nom de quoi, au profit de qui, va-t-on nous spolier de ces biens en les vendant en bourse par cette privatisation ?
Quand les actionnaires coupent le courant à la Californie...
En 2001, la Californie avait connu une grave crise énergétique, privant de courant des millions de personnes pendant des heures.
Cinq ans auparavant, l’État américain le plus peuplé des États-Unis avait privatisé et dérégulé totalement ce secteur de l’électricité. Résultat : les grandes compagnies distributrices de Californie n’ont procédé à aucun investissement conséquent dans l’entretien, le renouvellement et le développement des installations de production d’électricité. Pendant ces cinq années, aucune nouvelle centrale ni aucune ligne supplémentaire n’ont été construites. Or, la Californie voyait pendant ce temps sa consommation augmenter. Mais pour les actionnaires, le profit à court terme prime sur l’investissement. Et l’inévitable s’est produit.
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