Les émissions de méthane liées au secteur des énergies fossiles sont restées en 2024 à des niveaux proches des records historiques, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié le 7 mai.
Ce document alerte sur une hausse de rejets massifs issus d’installations pétrogazières pour ce gaz à effet de serre très puissant. En 2024, la production record du secteur de l’industrie fossile (gaz, pétrole, charbon) a été responsable du rejet dans l’atmosphère de plus de 120 millions de tonnes de méthane, proche du record atteint en 2019, selon la nouvelle édition de ce « Global Methane Tracker ».
Invisible dans l’air et inodore, le méthane, deuxième plus important gaz à effet de serre après le CO2, est la molécule du gaz naturel qui s’échappe des gazoducs, des mines de charbon, mais aussi des vaches ou des déchets.
Environ 580 millions de tonnes de méthane sont rejetées chaque année, dont 60% viennent de l’activité humaine - avec en tête l’agriculture puis l’énergie - et près d’un tiers aux zones humides naturelles.
Le secteur de l’énergie est responsable d’environ un tiers des émissions de méthane anthropiques, car des fuites se produisent au moment de l’extraction et de la production (torchage, lâchers de méthane), et du transport (gazoducs, navires).
Plus réchauffant que le CO2, le méthane est responsable d’environ 30% du réchauffement planétaire depuis la révolution industrielle, mais il a une durée de vie plus courte. raison pour laquelle, il représente un levier prioritaire pour une réduction rapide des émissions.
Les mesures de lutte contre le méthane restent pourtant « en deçà des ambitions », a déclaré Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE. Pourtant, environ 70% de ces émissions pourraient être facilement évitées à moindre coût - le gaz capturé pouvant être revendu, selon l’Agence de l’OCDE.
La Chine est le plus grand émetteur mondial de méthane lié à l’énergie, principalement issu de son secteur du charbon, qui se rénove depuis quelques années. Suivent ensuite les États-Unis et la Russie. Les chiffres de l’AIE sont basés sur des données mesurées, quand les observations sont possibles, par opposition aux émissions déclarées qui peuvent être erronées ou estimées à partir des informations du secteur énergétique.
L’AIE a indiqué que son estimation est environ 80% plus élevée que le total déclaré par les pays aux Nations unies. Mais « la transparence s’améliore » grâce à plus de 25 satellites qui traquent depuis l’espace les « plumes » de méthane s’échappant des installations pétrogazières, mais aussi des déchetteries, élevages intensifs, et entre autres les rizières.
D’ailleurs, le satellite Européen Sentinel 5P ne détecte que les fuites les plus importantes. Il a observé que les « événements de super-émissions de méthane » dans les installations pétrogazières ont atteint un niveau record en 2024, malgré une couverture réduite. Des fuites massives ont repérées partout dans le monde, mais surtout aux États-Unis, au Turkménistan et en Russie.
Selon une nouvelle analyse de l’AIE pour le rapport, les puits de pétrole et de gaz abandonnés, et les mines de charbon, sont également des sources importantes de fuites de méthane.
Tous ces éléments constitueraient le « quatrième plus grand émetteur mondial de méthane issu des combustibles fossiles », contribuant pour quelque 8 millions de tonnes en 2024.
Selon l’AIE, les engagements actuels des entreprises et des pays en matière de réduction des rejets de méthane couvrent 80% de la production mondiale de pétrole et de gaz. Mais aujourd’hui seuls environ 5% de cette production « respectent de manière vérifiable une norme d’émissions de méthane proches de zéro ».
Pourtant, les chercheurs assurent que s’attaquer à ces émissions de méthane d’origine énergétique ralentirait considérablement le réchauffement climatique, évitant ainsi une hausse d’environ 0,1°C des températures mondiales d’ici 2050. « Cela aurait un impact considérable, comparable à l’élimination d’un seul coup de toutes les émissions de CO2 de l’industrie lourde mondiale », a indiqué le rapport.
Le groupe de réflexion Ember a estimé que l’industrie fossile doit réduire ses émissions de méthane de 75% d’ici 2030 si le monde veut se mettre sur la voie de la neutralité carbone en 2050.
Mais le problème restera car le méthane du charbon « est toujours ignoré », a déploré Sabina Assan, analyste chez Ember. « Il existe aujourd’hui des technologies rentables » et faciles « à mettre en oeuvre pour lutter contre le méthane », a indiqué cette dernière. « Nous ne pouvons plus laisser les mines de charbon s’en tirer à bon compte ».
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