ARER

Les énergies de la mer : Un axe de développement stratégique pour La Réunion

13 octobre 2008

Le Plan Régional des Energies Renouvelables et de l’Utilisation Rationnelle de l’Energie (PRERURE) a désormais un grand frère national nommé GERRI (Green Energy Revolution for Reunion Island) qui positionne comme objectif pour 2030 à La Réunion une quasi-autosuffisance électrique en énergies renouvelables (EnR), incluant une part importante de transports électriques.

L’Agence Régionale de l’Energie Réunion (ARER) a mené en 2008 une analyse des composantes en énergies renouvelables capables de répondre à ce défi, qui ne pourra se réaliser sans une dimension prioritaire donnée à la Maîtrise de l’Energie (MDE) : économies et efficacité des usages électriques, limitation drastique du taux de croissance des véhicules sur l’île.

Les énergies de la mer ont une part stratégique dans ce mix énergétique : en 2008, le PRERURE a adopté une fiche action “Energies de la Mer”.

Tout d’abord, l’énergie océanothermique contenue dans le froid existant entre 1.000 m et 1.500 m de profondeur (froid sub-océanique) est prioritaire. En effet, outre la géothermie et, dans une mesure moindre, la biomasse, l’océanothermie est l’une des seules filières propres 100% renouvelable capables de produire sans intermittence toute l’année. L’enjeu est colossal : il faudrait en 20 ans développer 50 à 100 MW de production océanothermique dont la part majoritaire se ferait via des centrales/plateformes en mer de 10 à 20 km des côtes.
Cela correspondrait à l’horizon 2030 à environ 20 à 30% de la production électrique.

Outre la production d’énergie, ces centrales pourraient devenir dans les décennies à venir :

- des sources de production d’eau potable à grande échelle,

- des sources de production alimentaire (biomasse marine, plancton et dispositif de concentration de poissons à grande échelle).
Il s’agit non moins que de concevoir aujourd’hui une révolution bleue pour La Réunion : l’autosuffisance énergie/eau/nourriture pour le 21ème siècle via les ressources de la mer.
Dans un premier temps, les côtes réunionnaises les plus favorables pourraient porter des projets pilote de développement en partenariat avec des grands groupes industriels. La Ville du Port et le Territoire de la Côte Ouest (TCO) ont montré la voie en subventionnant l’ARER, la commune de Sainte-Rose se positionne aussi très clairement sur ce sujet car elle possède un tombant sous-marin très marqué et de niveau mondial.

L’énergie de la houle est une autre voie d’innovation et de création d’emplois à La Réunion. Un des sites privilégiées est Saint-Pierre, où une étude de faisabilité est en cours de montage. Le projet devrait mobiliser un consortium industriel composé d’acteurs réunionnais des EnR et du savoir-faire du PELAMIS (systèmes écossais de flotteurs reliés par des vérins qui transforment l’énergie mécanique des oscillations des vagues en énergie électrique transmise par un câble sous-marin). Le potentiel au large de Saint-Pierre pourrait être estimé via une hypothèse d’occupation maximale : 10 à 20% de la zone des 20 à 150 m de fond permettrait d’atteindre, d’ici 2030, 50 à 75 MW de production intermittente, soit 2 à 5% de la production électrique de nôtre île.

La ressource de l’énergie des courants devrait être étudiée en 2009 par l’ARER, via des mesures de vitesses de courants à 40-50 m de fond dans la baie de Saint-Paul. Celle-ci est caractérisée par une vaste vallée sous-marine où, semble-t-il, des effets de courants ont déjà été mesurés en profondeur. Il s’agit à présent d’obtenir les moyens pour la continuité de cette filière, en particulier à Saint-Paul.

Enfin, l’ARER va analyser l’opportunité de faire de l’électricité propre à Sainte-Rose en utilisant l’énergie osmotique de contact entre l’eau douce de la rivière de l’Est (environ 10 m3/s rejetés dans le petit port de Sainte-Rose) et l’eau de mer. La Finlande et certains autres pays nordiques sont assez avancés dans ce genre de projet innovant.

Agence Régionale de l’Energie Réunion
Pour le Développement durable, l’Adaptation au Changement climatique, les Energies renouvelables et la Maîtrise de l’Energie pour la construction, l’aménagement et le transport durable
[email protected] , Conseils pratiques et gratuits au 0262-257-257


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