Un secteur clé de la nouvelle économie

Les énergies renouvelables ne connaissent pas la crise

5 mai 2009, par Risham Badroudine

Le changement climatique, le soutien croissant des gouvernements à travers le monde, les problèmes de sécurité énergétique ont mené à une nouvelle année record pour l’investissement dans l’énergie renouvelable et l’efficacité énergétique, selon une analyse par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).

Plus de 150 milliards de dollars en nouveaux fonds étaient récoltés dans le secteur de l’énergie durable au niveau mondial, en dépit de l’instabilité des marchés financiers, selon le rapport "Tendances mondiales des investissements dans l’énergie durable au niveau mondial”.
La plupart des nouveaux investissements ont été réalisés en Europe, suivis par les États-Unis. Toutefois, la Chine, l’Inde et le Brésil attirent de plus en plus l’intérêt des investisseurs, leurs investissements sont croissants depuis 2004.
« L’investissement dans le secteur de l’énergie durable doit continuer à fortement augmenter si l’on veut atteindre les cibles de réduction des gaz à effet de serre, d’augmentation des énergies renouvelables et d’efficacité énergétique », souligne le rapport.
« L’investissement d’ici 2030 est susceptible d’atteindre 450 milliards de dollars par an d’ici 2012, passant à plus de 600 milliards de dollars par an à partir de 2020. La performance globale du secteur en 2007, 2008 et début 2009 est bien partie pour atteindre ces niveaux ».
L’éolien continue sa forte progression, avec la capacité installée passant la marque des 100 GW. Le solaire arrive rapidement à maturité, avec des investissements majeurs. Et il y a beaucoup d’autres technologies attendant d’être les prochaines à décoller, comme la biomasse et la géothermie.
« L’économie mondiale ne sortira de la crise et ne créera des emplois qu’en investissant dans les énergies renouvelables », a affirmé dernièrement Syracuse Achim Steiner, directeur général du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (UNEP).
Le potentiel de création d’emplois dans l’économie verte est « énorme » et même « exponentiel », a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse en marge d’une réunion des ministres de l’environnement des pays du G8 et des grands pays émergents.

2,2 millions d’emplois dépendent de la production des énergies renouvelables mondiale

« Personne ne réalise que 2,2 millions d’emplois dépendent déjà directement de la production des énergies renouvelables et que ce chiffre est équivalent à l’ensemble des emplois dans les secteurs du pétrole, du gaz et du charbon », a-t-il précisé.

En Corée du Sud, les investissements dans « l’économie verte » ont permis de créer 350.000 emplois, notamment pour assurer l’approvisionnement en eau potable à la population et défendre les écosystèmes. Si l’Europe et d’autres pays faisaient de même, « cela permet de penser que nous assisterions à une explosion de la création d’emplois dans le monde », a-t-il dit.
Le directeur de l’UNEP a affirmé qu’il avait le sentiment que le G8 de l’Environnement à Syracuse « avait enregistré le message que la sortie de la crise économique se ferait par les investissements dans l’environnement ».
« Nous sommes à un moment de l’Histoire où il nous faut décider si notre futur est marron ou vert »,
a encore affirmé M. Steinger pour qui les pays « ont finalement réalisé que le temps pressait » si l’on veut « à la fois sortir de la crise économique et sauver les emplois, la santé, la biodiversité et la prospérité pour le présent et le futur ».
Si on veut sortir de la crise que traverse actuellement le monde, la seule voie est celle des énergies renouvelables.

Rappelons l’objectif annoncé par le Président de la Région : dès 1999, lors du colloque organisé par le Syndicat des Energies Renouvelables au siège de l’UNESCO, la Région Réunion s’est fixé pour objectif l’autonomie énergétique de l’île dès 2025. Ce projet ambitieux, qui est d’atteindre l’autosuffisance énergétique en matière de production d’électricité, est exemplaire au niveau mondial.
La Réunion peut déjà afficher un certain nombre de résultats montrant qu’elle est en mesure d’atteindre ces objectifs. La Réunion détient une des plus grosses fermes nationales de panneaux photovoltaïques d’une capacité de 1,5 méga watt. La Réunion possède un des meilleurs taux d’équipement en chauffe-eau solaires au monde (40% des foyers ; la barre des 100.000 chauffe-eau solaires devrait être atteinte cette année).
37% de la production d’électricité dans notre île est obtenue à partir des énergies renouvelables (hydraulique, solaire, éolienne, biomasse avec 2 centrales bagasse/charbon). Ce pourcentage devrait s’accroître dans l’avenir avec les projets d’énergie solaire en cours de réalisation.
Ces résultats découlent d’une volonté politique réunionnaise. En augmentant la part de l’énergie renouvelable, les objectifs sont la baisse de la facture pétrolière (500 millions d’euros/an), la création de milliers d’emplois et la diminution d’émission de CO2 afin de protéger notre planète (voir encadré).

Risham Badroudine


Des vagues de chaleur sans précédent dans le monde

Des vagues de chaleur « anormales » sont enregistrées ou vont être enregistrées à plusieurs endroits du monde. Ces vagues de chaleur sont les conséquences du réchauffement climatique. Actuellement, plusieurs pays sont touchés tels que l’Inde, le Vietnam ou encore les Etats-Unis.
La côte Sud de la Californie « cuit », victime d’une vague de chaleur record digne des températures estivales. La météo américaine (NWS) a enregistré des températures atteignant les 38 degrés Celsius dans le centre de Los Angeles, battant ainsi le précédent record de 35 degrés. Au Nord, San Francisco affiche également un nouveau record avec 34 degrés Celsius. Plusieurs comtés du Sud de la Californie affichent des températures situées entre 38 et 39,5 degrés, notamment à Santa Ana et Riverside.

En Inde, une vague de chaleur a fait depuis fin avril 78 morts en Orissa, dans l’Est de l’Inde, ont déclaré samedi dernier des sources hospitalières. Le bureau météorologique local avait mis en garde fin avril le gouvernement de l’Etat contre les risques de la vague de chaleur sans précédent dans le pays. La température est montée à plus de 46 degrés Celsius en Orissa.

Au Vietnam, si le pays a vécu, en 2008, 7 vagues de chaleur de courte durée, 10 sont prévues pour cette année. Ces phénomènes devraient arriver plus tôt et durer plus longtemps, selon le Centre météorologique du Vietnam. Pour résumer, les températures de cet été devraient être encore plus élevées que celle de l’an passé.
Les précipitations devraient également être plus importantes et intervenir plus tôt qu’à l’accoutumée, et ce, dans toutes les régions du pays. Elles devraient atteindre leur pic au milieu de la saison pluviale, provoquant de grandes crues sur les cours d’eau du Centre et du Sud dès la fin du mois de mai. Les eaux des grands fleuves du Nord atteindraient leur plus haut niveau vers août, et aux alentours de fin août-début septembre pour ceux du Centre.
Il en va ainsi également pour le nombre de typhons qui toucherait le pays, compris entre 12 et 13 pour cet été, contre 5 à 6 à l’ordinaire.
Bien que la saison des pluies n’ait pas débuté, les 3 régions du pays ont connu depuis le début de l’année plusieurs phénomènes météorologiques anormaux. On a pu assister à des pluies de contre saison dans le Sud, des tempêtes dans le Centre et des orages de grêles dans les régions montagneuses du Nord.

Risham Badroudine

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