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Les énergies renouvelables : un pilier du développement de La Réunion

Chercher dans les atouts de La Réunion une solution aux problèmes de notre île

samedi 8 septembre 2007, par Manuel Marchal


86% de l’énergie est importée à La Réunion. Face à cette dépendance, la mise en œuvre du Plan régional d’utilisation des énergies renouvelables et de l’utilisation rationnelle de l’énergie (PRERURE) et le tram-train visent à s’appuyer sur les atouts de notre île pour sortir de cette impasse.


Autosuffisance énergétique pour la production d’électricité en 2025 et autosuffisance pour tous les besoins énergétiques en 2050 : lors de la visite de Michèle Alliot-Marie, Ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer, Paul Vergès avait rappelé les objectifs à atteindre à travers la mise en œuvre du Plan régional d’exploitation des énergies renouvelables et de l’utilisation rationnelle de l’énergie (PRERURE).
Mercredi, l’Observatoire de l’énergie de La Réunion a expliqué le contexte actuel de notre île. 86% de l’approvisionnement est assuré par des importations, dont les deux-tiers sont des produits pétroliers. 14% de l’énergie consommée est donc produite à La Réunion, à partir d’énergies renouvelables.
Ce sont les transports qui constituent la plus grande part de la consommation : 70% en 2006. 75% de l’énergie consommée dans ce secteur est due aux déplacements routiers, 25% aux transports aériens et maritimes.
Pour l’électricité, la part des importations diminue à 64%. 36% de la production est donc assurée par des sources locales : hydraulique, bagasse, éolien et énergie solaire. Cette part des énergies renouvelables est en augmentation de 2% par rapport à 2005. Il est important de noter que le solaire thermique « permet d’éviter 10% de la production électrique ».
L’Observatoire de l’énergie note par ailleurs une hausse de la consommation, et insiste sur la perspective du million d’habitants. Ce constat explique l’enjeu stratégique pour le développement que constitue la bataille pour l’autosuffisance énergétique.

Des énergies réunionnaises en abondance

Elle se déploie sur plusieurs fronts. Tout d’abord, celui des économies d’énergies, il se traduit par la promotion de comportements plus responsables, et par celle de l’utilisation d’appareils électroménagers moins voraces.
Ensuite, par la mise en œuvre d’une politique régionale visant à faire émerger une filière énergies renouvelables. Elle s’appuie sur l’utilisation de tout le potentiel réunionnais. La bagasse en est un exemple. Ce produit de la canne à sucre est maintenant valorisé sous forme de production d’électricité, alors qu’auparavant, c’était avant tout un déchet. Plus globalement, les déchets produits en masse toujours plus importante peuvent être aussi un atout. La technologie permet maintenant d’en extraire du biogaz qui alimente une turbine produisant de l’électricité. C’est ce qui existe maintenant par exemple au centre d’enfouissement technique de Sainte-Suzanne.
Les prospections en cours dans le cadre du PRERURE étudient d’autres sources potentielles : le vent, la houle, et l’énergie thermique produite en masse par le volcan.
Toutes ces énergies devront assurer toute la production nécessaire à la consommation électrique, elles seront un pivot du développement de notre pays. Car au-delà de l’électricité, les énergies renouvelables seront aussi le carburant des déplacements du futur à La Réunion.

Exporter nos solutions

Comme l’explique l’Observatoire de l’énergie, la part la plus importante de la consommation d’énergie importée concerne les transports routiers. Pour sortir de cette lourde dépendance, la promotion d’alternatives à l’automobile est aussi un de nos atouts. Nul doute qu’une fois mis en service, le tram-train sera la pierre angulaire d’une nouvelle conception des déplacements. Une conception où les transports collectifs sont mis en avant, non seulement parce qu’ils permettent de faire reculer les pertes de temps induites par les embouteillages, mais aussi parce qu’ils sont bien plus économes en énergie.
Il est d’ailleurs important de souligner que le tram-train fonctionnera à l’électricité, c’est-à-dire qu’il sera alimenté par une énergie produite de plus en plus à partir de sources locales : vent, eau, soleil, bagasse...
À terme, l’autosuffisance énergétique est possible. Les importations ne devraient plus concerner que les besoins liés au désenclavement de l’île : transports aériens et maritimes.
Émergence d’une filière énergies renouvelables créatrice d’emplois qualifiés durables, et mise en œuvre d’une politique de déplacements autour du tram-train doivent se conjuguer pour aboutir à un recul significatif des importations d’énergies fossiles.
Et comme le dit également l’Observatoire de l’énergie de La Réunion, notre île n’est pas la seule à être confrontée à ce défi énergétique. C’est le point commun de tous les pays insulaires qui ne sont pas connectés à un réseau électrique continental et qui n’ont pas d’hydrocarbures à portée de main. Autant dire que les solutions au défi énergétique à La Réunion peuvent aussi être partagées avec les autres peuples confrontés à la même situation. Ce qui situe l’importance de cette démarche : chercher dans nos atouts une solution à nos problèmes.

Manuel Marchal


L’enjeu énergétique du million d’habitants

Au 1er janvier 2006, la population de l’île était de 785.200 habitants contre 706.300 en 1999 et 515.814 en 1982. Le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la population entre 1999 et 2005 atteint 1,5% par an. La population de l’île devrait atteindre le million d’habitants en 2020.
La structure du bilan énergétique réunionnais et les évolutions attendues à court et moyen termes appellent deux remarques :

- la forte dépendance énergétique de La Réunion est une caractéristique commune aux Départements d’Outre-mer qui sont confrontés à la fois à l’absence de ressources naturelles et à l’isolement des réseaux de transport des énergies traditionnelles (électricité et gaz).

- cette dépendance est appelée à s’accroître dans les années à venir en raison de la progression rapide des consommations.

(Source : Observatoire de l’énergie Réunion)


Le contexte énergétique

A La Réunion, la croissance de la consommation d’électricité est proche de 5% par an (2000-2006). La croissance de la consommation de carburants pour les transports intérieurs est presque aussi forte : elle a augmenté de près de 4% par an sur la même période.
Ces tendances s’expliquent notamment par une forte croissance de la population et de l’activité économique au cours des 20 dernières années. Du fait de son insularité, l’Ile de La Réunion doit assurer son approvisionnement en carburants et sa production électrique.
Elle importe donc 86% de ses ressources, soit la totalité des ressources fossiles consacrées au secteur du transport et à la production électrique. L’île dispose, néanmoins, d’un fort potentiel en ressources locales (bagasse, hydraulique, vent, soleil) qui représente 14% de son approvisionnement total.
Elles sont actuellement entièrement consacrées aux usages d’électricité et de chaleur.
Par ailleurs, il faut noter un fort développement de l’éolien et du photovoltaïque : en une année, la production issue des installations photovoltaïques et éoliennes d’envergure a été multipliée par 4 dans le paysage réunionnais.

(Source : Observatoire de l’énergie Réunion)


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