L’équivalent d’une turbine à combustion

Maurice : Une société française veut investir 68 millions d’euros dans une ferme éolienne

24 octobre 2007, par Manuel Marchal

Aerowatt propose au gouvernement mauricien d’investir 68 millions d’euros dans la construction d’une ferme éolienne de 40 MW. Cette dernière pourra assurer 5% des besoins annuels des Mauriciens, selon son promoteur, qui prévoit également des formations pour les techniciens mauriciens et des transferts de technologies, selon l’hebdomadaire mauricien ’Week-End’.

« Utiliser le vent comme source d’énergie pour produire de l’électricité sans causer de dommages à l’environnement et à la santé. C’est le projet proposé au gouvernement mauricien par la société française Aerowatt, spécialisée dans le domaine de l’énergie "propre" et opérant 19 centrales de ce genre à travers le monde. L’idée est d’opérer une ferme d’éoliennes d’une puissance de 40MW », écrit l’hebdomadaire mauricien "Week-End" dans son édition du 21 octobre dernier. L’électricité produite sera ainsi vendue au Central Electricity Board (CEB) à un « prix compétitif ». Pour atteindre cet objectif, Aerowatt mise sur les technologies les plus récentes, tout en garantissant aux Mauriciens la fourniture d’un matériel capable de résister aux cyclones. Le coût du projet est estimé à plus de 68 millions d’euros. Et Cyril Oudin, dirigeant d’Aerowatt, de souligner que l’île Maurice dispose d’un gisement éolien favorable au point d’envisager d’étendre sa capacité d’exploitation jusqu’à 100 MW.
Selon les indications fournies, la ferme éolienne pourra produire chaque année 80.000 MW/h, soit 5% de la demande du pays. « Pour assurer son équilibre économique, un tel projet doit pouvoir vendre son électricité au CEB à un prix variant entre 3,40 et 3,90 roupies (8 à 9 centimes d’euros - NDLR) », déclare à "Week-End" le directeur d’Aerowatt.

« Pénétrer le marché africain »

« Avec les tarifs d’électricité qui augmentent, le prix du charbon et du pétrole qui flambe et le souhait du gouvernement d’exploiter l’énergie solaire et éolienne d’après sa nouvelle politique énergétique, l’Outline of Energy Policy 2005-2007, le gouvernement semble accorder un certain intérêt au projet d’Aerowatt », ajoute "Week-End".
« Notre politique est claire. Nous venons avec le capital et nous mettons notre savoir-faire au service du pays. Nous sommes disposés à accueillir le CEB (compagnie mauricienne d’électricité - NDLR) comme partenaire dans le projet, car notre vision est non seulement d’exploiter l’énergie éolienne à Maurice, mais également de pénétrer le marché africain. Les techniques que nous utilisons sont principalement adaptées aux pays qui sont exposés aux conditions cycloniques », explique à "Week-End" Cyril Oudin.

Transfert de technologie

Au-delà de l’investissement de 68 millions d’euros, le directeur d’Aerowatt annonce que les entreprises locales pourront effectuer des prestations d’un montant de 20,6 millions d’euros. La formation des techniciens mauriciens, le transfert de technologie, des économies substantielles sur l’importation de fuel et la diversification du parc de production d’énergie électrique sont d’autres avantages cités.
« Le promoteur met également l’accent sur la portée écologique du projet qui, insiste-t-il, permettra non seulement à Maurice de participer dans la réduction des gaz à effet de serre provoquant le réchauffement de la planète, mais lui ouvrira également un accès aux Carbon Credits (fonds à la Banque mondiale) mis à la disposition de projets innovateurs et favorisant la réduction des gaz à effet de serre sous le Clean Development Mechanism (CDM) du Protocole de Kyoto », précise l’hebdomadaire mauricien.

M.M.

Energies renouvelables

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