Après EDF et Albioma, un troisième groupe extérieur à La Réunion vient prendre sa part du marché

Méga-projet éolien off-shore : 25 % de la consommation d’électricité de La Réunion en 2030

9 février 2024

Akuo et BlueFloat Energy, en partenariat avec le Cluster Maritime de La Réunion et celui de la Transition Energétique Temergie, ont organisé ce jeudi une matinée d’informations et d’échanges sur les perspectives de l’éolien en mer à La Réunion.
Un projet de centrale off-shore au large de Sainte-Marie ou Sainte-Suzanne, susceptible de fournir le quart de la production de l’électricité de La Réunion y a été présenté.
Soutenu par Paris, ce projet vise à diviser par deux le coût de production de l’électricité à La Réunion, qui a récemment augmenté suite aux décisions prises par EDF et Albioma.
Ce projet ne remet pas en cause la structure du système de production et de distribution à La Réunion. Au lieu d’avoir deux sociétés extérieures qui se partagent 90 % de la production, une troisième arrive pour revendiquer sa part de marché.

Déjà associées dans le cadre d’un appel d’offres en Méditerranée lancé par l’Etat pour la réalisation de deux projets éoliens en mer flottant, les sociétés Akuo et BlueFloat Energy développent à La Réunion un projet éolien flottant d’une puissance d’au moins 200 MW, conformément aux ambitions politiques locales et nationales. « L’éolien en mer, technologie bénéficiant de nombreux retours d’expériences, combine ressource inépuisable pour la production d’électricité locale, à faible impact sur l’environnement et résilience », précise le communiqué rendant compte de la rencontre d’acteurs des énergies renouvelables hier à Saint-Denis.
Akuo et BlueFloat Energy étudient depuis plus de deux ans l’opportunité de ce projet d’éolien flottant au large de La Réunion. Situé au large de Sainte-Marie/Sainte-Suzanne entre 5 et 10 kilomètres des côtes ce projet pourrait voir le jour à l’horizon 2030.

Une électricité moins chère qu’EDF ou Albioma

« La mise en œuvre de ce projet éolien flottant à La Réunion permettrait une production d’énergie renouvelable additionnelle décisive pour la stratégie d’autonomie énergétique de l’île », affirment le communiqué des promoteurs. Et ce particulièrement dans un contexte insulaire contraint en termes de capacité de production d’énergies renouvelables locales à terre. Un projet éolien flottant de 200 MW à La Réunion générerait environ un quart de la consommation d’électricité de l’île.
« La mise en place d’un tel projet éviterait l’émission de 210 000 t CO2éq/an et une hausse significative des coûts de production d’énergie sur l’île a été annoncée par la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) du fait d’une plus grande importation de biomasse en remplacement des combustibles fossiles », indiquent les promoteurs de la ferme éolienne off-shore.

Résistance aux cyclones annoncée

Le contexte insulaire induit des contraintes techniques et logistiques qui imposent de bâtir dès à présent une filière industrielle locale, génératrice de plusieurs dizaines d’emplois aussi bien dans les phases de construction que pendant l’opération.
« L’éolien en mer flottant est une technologie adaptée à la géographe et aux conditions météorologiques de l’île. Du fait de la typologie de La Réunion, on trouve de grandes profondeurs d’eau en s’éloignant de la côte. Les flotteurs, ancrés en plusieurs point sur les fonds marins, présentent moins d’enjeux pour la faune et la flore marine locale que la plupart des fondations utilisées pour des éoliennes posées ».
En outre, l’industrie de l’éolien flottant a élaboré des solutions techniques résistantes aux conditions climatiques extrêmes et en particulier à celles de La Réunion, régulièrement soumise aux cyclones. Pour preuve, des éoliennes flottantes ont fait la démonstration de leur résilience aux supertyphons au Japon.

Projet soutenu par Paris

Ce type de projet répond à une attente forte du gouvernement et des élus locaux. En effet, dès mars 2022, le Comité Interministériel de la mer (CIMer) recommandait de faire rapidement émerger ce type de projets. Le gouvernement, par la voix de son Secrétaire d’état à la Mer a confirmé son souhait de “lancer des projets ambitieux sur l’éolien flottant” lors de sa visite à La Réunion en novembre 2022.

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