Pétrole : l’enjeu du Venezuela

18 août 2004

Nul ne sait si la victoire de Hugo Chavez à l’issue du référendum va aggraver ou réduire les tensions sur la scène pétrolière - et, plus largement, énergétique - mondiale en plein bouleversement. Quoi qu’il en soit, les majors américaines, nipponnes ou européennes devront attendre le retour de la stabilité pour confirmer les gigantesques investissements - plus de 6 milliards de dollars pour le seul Texaco-Chevron - prévus pour développer les gisements de l’Orénoque, en collaboration avec Petroleos de Venezuela (PDV).
Pour les États-Unis, le Venezuela représente un enjeu pétrolier plus contrasté qu’il y paraît. Les réserves pétrolières américaines n’excéderont pas dix ans. Les importations couvrent désormais 60% de leur demande. Contrairement à l’Europe et, dans une moindre mesure, au Japon, moins contraintes par le pétrole du fait de leurs politiques d’énergie alternative comme le nucléaire, l’hydraulique ou le gaz, et surtout par une gestion des rendements énergétiques plus efficace. Dans ces conditions, quelle que soit l’orientation politique de Caracas (quatrième exportateur mondial), Washington jouera - du moins à moyen terme - la stabilité dans un pays qui lui fournit, bon an mal an, 1,4 million de barils.
Si les États-Unis ne peuvent se priver du Venezuela, ce dernier est lui aussi contraint d’en passer par la demande américaine. La première explication que l’on peut avancer à cette collaboration, presque contre nature étant donné l’agressivité maladive de Washington contre les régimes progressistes en général et sud-américains en particulier, est que la mise en place d’une politique sociale de base ne peut être financée que par le pétrole. À cette fin, il faut que la compagnie nationale coopère avec les majors états-uniennes. Le développement des nouveaux gisements ne peut également être assuré que par une coopération avec les pays développés. Un développement qui sera rendu nécessaire du fait d’une démographie très forte et donc de besoins de financement urgents, quitte au passage à ne pas respecter les quotas de production fixés par l’OPEP.
Le test vénézuélien ne suffira cependant pas à rétablir le calme sur les marchés. L’Irak, l’affaire Ioukos en Russie et plus généralement le sous-investissement dans les industries du raffinage et de la distribution électrique ont donné naissance à des géants mondiaux "multi-énergie" qui doivent rémunérer grassement leurs actionnaires et négligent les investissements lourds. Une nouvelle crise de l’énergie multiforme se profile donc, d’autant qu’on assiste à l’arrivée massive de la Chine sur le circuit. Ce ne sera pas sans conséquences sur la croissance mondiale.

(Source "L’Humanité")


Hausse du prix du pétrole : Air France augmente ses tarifs

La compagnie aérienne entend ainsi répercuter la hausse des cours du pétrole, a annoncé hier Air France.
A partir du 24 août, la compagnie augmentera ses billets de 2 à 12 euros selon les vols. Les tarifs avaient déjà été rehaussés (de 3 euros) le 17 mai dernier, du fait de l’instauration d’une "surcharge fuel" justifiée par "l’envolée des cours du pétrole".
Les prix des billets seront majorés de 2 euros par vol sur le réseau domestique, de 3 euros sur le réseau moyen-courrier (Europe et Afrique du Nord) et de 12 euros sur les vols long-courrier "où le poids du carburant dans les coûts est plus important", a précisé un communiqué du groupe aéronautique. Ceux en provenance et en destination des départements d’Outre-mer augmenteront de 10 euros.
"Cette augmentation, perçue sur les billets émis à partir du 24 août 2004, sera supprimée dès que le cours du baril repassera en dessous de 35 dollars pendant 30 jours consécutifs", a indiqué la compagnie aérienne.
Le prix du baril de référence a encore battu un record hier à plus de 47 dollars.


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