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Pétrole : la nécessité de diminuer les importations

Autonomie énergétique et prix des carburants

mardi 17 juin 2008, par Manuel Marchal


La hausse brutale du prix du pétrole et de ses produits dérivés multiplie les mouvements sociaux. Ces augmentations amplifient la vie chère, et en Europe, les transporteurs routiers français posent le problème de leur survie dans un contexte de concurrence avec des pays ayant des salaires plus bas.
À La Réunion, la hausse du prix des carburants à des conséquences dans tous les domaines car toutes les marchandises sont transportées par automobile ou camion. La responsabilité de notre génération est de gagner la bataille de l’autonomie énergétique, pour ne pas que les générations futures continuent à payer la facture pétrolière.


Hier en France, les transporteurs ont lancé plusieurs actions pour demander une baisse des prix du gazole. Même des barrages étaient prévus. Opérations escargot et péages gratuits sur les autoroutes étaient également à l’ordre du jour.
En France, le carburant représente désormais 30% des dépenses des transporteurs. Ils revendiquent un tarif professionnel européen du gazole, car ils estiment qu’en France, la fiscalité sur les carburants les pénalise par rapport à leurs concurrents du marché unique européen.
Hier, les ambulanciers et les chauffeurs de taxi devaient également agir, pour demander aussi une baisse des prix des carburants.
Pendant ce temps, la SNCF présente un plan de développement de son activité fret. Elle vise la quatrième place mondiale dans ce secteur. Alors que les TGV sont aujourd’hui son fleuron, l’entreprise publique annonce que le transport de marchandise est déjà son premier secteur d’activité, selon les mots employés par son président dimanche lors du Grand Jury RTL-"Le Monde". La SNCF veut utiliser les lignes de TGV pour faire du fret à grande vitesse et concurrencer directement les transporteurs aériens sur des liaisons intra européennes . Cette ambition s’appuie sur un contexte, celui du pétrole cher. En France et ailleurs en Europe, les trains fonctionnent avec une électricité qui dans sa très large majorité n’est pas produite à partir du charbon ou du pétrole. Quand la hausse des prix du pétrole fait s’envoler les coûts de production des transporteurs routiers et aériens, le fret ferroviaire revient alors au premier plan.

Conséquence sur tous les prix

Face à la hausse des prix du carburant, La Réunion a déjà vu les professionnels de la pêche se mobiliser. Cette augmentation a déjà des conséquences désastreuses pour le désenclavement du pays. Pour un aller-retour entre La Réunion et Paris, la part du carburant dans le coût total du vol dépasse aujourd’hui 40%, contre 15% cinq ans auparavant.
Concernant la mobilité intérieure, la hausse des prix des carburants a des répercussions dans le coût de la vie de toutes les familles. C’est tout d’abord le prix de la bouteille de gaz qui augmente. C’est ensuite la hausse de tous les prix, car toutes les marchandises sont acheminées par la route.
Même si l’Arabie Saoudite vient d’annoncer une hausse de sa production pour la fin du mois de juillet, l’époque du pétrole bon marché est derrière nous. Cette idée n’est plus aujourd’hui remise en cause. Cela amène donc à réfléchir à d’autres alternatives que le moteur à essence pour les déplacements.
Ce contexte va sans doute accélérer les recherches dans la mise au point de voitures fonctionnant à l’électricité ou à l’hydrogène, alors que dans le même temps, l’accent sera mis sur les transports collectifs pour les déplacements reliant deux centres urbains.

Tram-train et voitures électriques

Autant dire que pour le transport des voyageurs, et également des marchandises, l’urgence d’une alternative au tout-automobile se fera de plus en plus ressentir. Car au-delà des pertes de temps dues aux embouteillages, la hausse de la facture énergétique pourra atteindre des niveaux intolérables si dans les années qui viennent persiste le modèle de déplacement actuel, privilégiant la motorisation individuelle avec un carburant dont le prix flambe.
L’arrivée du tram-train dans cinq ans sera l’élément majeur d’une nouvelle politique de déplacement, où un des enjeux de la bataille est de faire diminuer les importations en hydrocarbures.
Le cadre de la lutte pour l’autonomie énergétique ouvrira le champ à l’expérimentation de véhicules utilisant de moins en moins d’essence, rechargeant leurs batteries dans les stations services solaires, notamment le long de la route des Tamarins.
Il est de notre responsabilité de réussir, pour ne pas laisser aux générations futures une situation encore plus grave qu’aujourd’hui.

Manuel Marchal


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