Pour le partage des connaissances, des technologies et des innovations

7 juillet 2008, par Sophie Périabe

A l’occasion de la conférence internationale “l’Union européenne et l’Outre-mer face au changement climatique” qui se déroule toute cette semaine dans notre île, de nombreuses personnalités politiques venues du monde entier ont la possibilité de découvrir ce qui se fait à La Réunion en matière de protection de l’environnement et de développement d’énergie propre. Tasneem Essop, Ministre de l’Environnement, de la Planification et du Développement économique du Cap Ouest, en Afrique du Sud, s’est rendue samedi à Sainte-Suzanne afin de découvrir les différentes installations de production d’énergie propre présentes sur la commune.

Tasneem Essop, Ministre de l’Environnement, de la Planification et du Développement économique du Cap Ouest, et Maurice Gironcel, Maire de Sainte-Suzanne(photo SP)

Aujourd’hui, le territoire de Sainte-Suzanne accueille une ferme éolienne qui répond aux engagements de la France de développer les énergies renouvelables pour la production d’électricité. Des panneaux photovoltaïques recouvrent le site du Centre d’Enfouissement Technique (CET) qui produit également du biogaz. La centrale thermique de Bois-Rouge produit 60% de l’énergie dont l’île a besoin, à partir de la biomasse. La municipalité s’est aussi engagée à mener une politique volontariste d’aménagement en matière environnementale, avec la construction de bâtiments aux normes HQE, notamment avec l’école climatique des Goyaviers à Bras Pistolet.
C’est donc tout naturellement que Sainte-Suzanne a été choisie pour accueillir la ministre de l’Environnement du Cap Ouest, visiblement très intéressée par toutes ces installations.

« Il faut que le monde sache ce qui se fait ici »

Après une présentation générale des activités de l’usine de Bois-Rouge, en anglais, Tasneem Essop est partie à la découverte de l’usine, en pleine activité en cette période de campagne sucrière. La ministre du Cap Ouest a ainsi pu constater le travail entrepris par la Sucrière de La Réunion avec le Groupe Séchilienne-Sidec, leader dans les énergies renouvelables, afin de transformer la biomasse en électricité. En effet, la biomasse issue de la canne à sucre permet de substituer une ressource renouvelable à des ressources fossiles épuisables, et ainsi de réduire les émissions de polluants. A La Réunion, 60% de l’énergie produite proviennent de cette biomasse.
Puis, direction le Centre d’Enfouissement Technique d’ordures ménagères pour découvrir ce qui sera, à la fin de l’année, le premier pôle européen de production d’énergie propre combinant la biomasse et la photovoltaïque. A terme, ce centre fournira au réseau EDF une puissance totale de 15GWh par an, soit l’alimentation de 6.100 foyers, et qui permettra d’économiser 10.500 tonnes de CO2.
Subventionné par la Région Réunion et l’Ademe, le projet, porté par la SCE (Société de Conversion d’Énergie du Groupe Séchilienne-Sidec) en collaboration avec la STAR (gérant du CET), est en cours de réalisation, de nombreux panneaux photovoltaïques ont déjà été installés.
D’ailleurs, à partir de ce site, on peut apercevoir toutes les installations de production d’énergie propre du territoire de Sainte-Suzanne : la ferme éolienne, l’usine de Bois-Rouge, ainsi que la centrale photovoltaïque.
Le but de ce projet est la valorisation du centre de stockage des déchets en site de production d’énergie propre, ce site produira de l’électricité pour 20 ans.
Impressionnée, la ministre de l’Environnement du Cap Ouest Tasneem Essop s’est dite « très inspirée, il faut que le monde sache ce qui se fait ici, non seulement pour la planète, mais aussi pour les hommes ». Selon cette dernière, il est important aujourd’hui d’agir vite et « je suis ravie de voir qu’il y a des gens qui réagissent et qui s’engagent dans une politique de développement durable. Je transmettrai tout ce que j’ai vu ici dans mon pays ». Enfin, Tasneem Essop a rappelé la nécessité de construire des partenariats entre les pays du Sud, « nous avons besoin de cette solidarité entre pays du Sud, du partage des connaissances, des technologies et des innovations », tout cela dans le but de laisser un monde meilleur aux générations futures.

Sophie Périabe


Comment ça marche le biogaz ?

Le biogaz est une source d’énergie qui provient de la dégradation de la matière organique en l’absence d’oxygène. Ce phénomène naturel peut être observé dans les marais ou les décharges d’ordures ménagères. Constitué principalement de méthane et de gaz carbonique, c’est un puissant gaz à effet de serre. C’est pourquoi, valoriser les déchets organiques, c’est avoir un effet bénéfique sur notre environnement en évitant des pollutions et des nuisances (eaux, sols, odeurs, ...)
D’autre part, produire et valoriser du biogaz, c’est, en plus, avoir un effet bénéfique sur l’effet de serre en évitant la libération de méthane et en économisant des énergies fossiles.
La valorisation du biogaz sera faite à travers son exploitation, au CET de Sainte-Suzanne, grâce à deux électrogènes Biogaz. La production électrique apportée par le biogaz s’élèvera à 9MWh par an, soit la consommation annuelle de 3.600 foyers.


Une centrale photovoltaïque à Saint-Benoît

Alain Orriols, fondateur de la SCE (Société de Conversion d’Énergie), a encore de nombreux projets plein la tête. C’est avec une grande satisfaction qu’il nous a annoncé, samedi, lors de la visite de Tasneem Essop, que la commune de Saint-Benoît s’apprête à accueillir une ferme photovoltaïque de 12 MW.
« Nous pouvons, aujourd’hui, annoncer la mise en place du projet “Champs Moreau” sur Saint-Benoît. Il s’agira d’une centrale photovoltaïque de 12MW installée en plein champ équipée, en partie, avec des panneaux appelés trackers, qui règlent leur orientation en fonction des déplacements du soleil ». C’est-à-dire que ces panneaux pivotent à la recherche du soleil.
Ce champ accueillera également des serres hydroponiques de 15.000 m2 pour la culture de salades et de tomates, et un élevage de cervidés.


Sainte-Suzanne : 2ème ville solaire de La Réunion

Le Conseil municipal a adopté en octobre dernier une délibération fondamentale destinée à faire de la commune de Sainte-Suzanne la deuxième ville solaire de La Réunion, avec des projets ambitieux sur le plan du développement durable. L’objectif, à terme, est de contribuer à limiter les émissions de CO2, mais aussi à participer à l’autonomie de l’île en matière de production d’électricité.
D’ailleurs, notons que d’autres éoliennes seront installées sur le territoire de cette commune de l’Est.
Souhaitons que d’autres communes suivent l’exemple et s’engagent elles aussi dans une réelle politique de développement durable !

SP

Les atouts de La RéunionEnergies renouvelablesA la Une de l’actuClimat et biodiversité

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus