Colloque “Politique européenne de l’énergie pour les îles et les Régions”

Pour une coopération plus active

4 novembre 2005

Le Colloque dont les travaux ont commencé hier, fait partie des manifestations inscrites au calendrier des Rencontres régionales “Énergies 2005” et fait suite à l’Université d’été qui s’est tenue à l’IUT de Saint-Pierre du 26 au 28 octobre dernier. Un sentiment très partagé hier est qu’il faut ’passer à la pratique’. Et vite...

La séance inaugurale a réuni hier matin dans la salle d’assemblée plénière, des représentants des pays de la zone océan Indien - et notamment la ministre comorienne du Plan, de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme et de l’Énergie, Mme Boinali Rehema - désireux de passer à la vitesse supérieure en matière de coopération avec La Réunion. Ils n’étaient pas les seuls et l’intervention introductive du président de la collectivité régionale, Paul Vergès, a posé le cadre des contraintes dans lesquelles notre île doit répondre à ses besoins énergétiques pour l’avenir.
"Nous n’écrivons pas sur une page blanche, mais presque...", a-t-il dit en donnant à l’assemblée réunie un objectif, à réfléchir en ateliers : la coopération "avec ceux qui dans le monde ont le même problème que nous et qui ont déjà fait des avancées" et "la mutation de l’opinion sur les questions énergétiques".
L’expérience de Grand-Coude (Saint-Joseph) et celle de la population alsacienne, signalée lors d’une intervention sur la politique régionale d’Alsace et son plan “Énergivie” montrent que seule une implication concrète des habitants peut garantir une réelle démocratie dans les choix énergétiques.
Cette option démocratique ne va pas de soi et on n’a pas toujours échappé à la “langue de bois” institutionnelle lors des interventions inaugurales.
L’important est qu’au fil des ateliers et des réflexions, déjà bien avancées lors de l’université d’été - qui a donné lieu à une très rapide restitution hier - les acteurs de la filière énergie affirment une vraie volonté d’organiser la concertation et la coopération. Ils ont reçu les encouragements chaleureux de Patrick Takahashi, universitaire hawaïen venu leur parler des “plâtres” essuyés par son pays dans la définition d’une politique d’autonomie énergétique. Son intervention démontrait le bien fondé d’une coopération en îles et régions au niveau de développement et d’expérience différents. Un intervenant de la filière-canne est revenu après lui sur l’avance prise par certaines îles dans la mise en œuvre du protocole de Kyoto. "C’est du capital CO2 économisé par avance : il serait cruel d’avoir tort d’avoir eu raison trop tôt" a-t-il dit dans le débat qui a clos la matinée. Le Préfet Cayrel, à qui s’adressait indirectement l’invitation à appuyer une formule à trouver auprès de la “Bourse de Kyoto”, était intervenu à l’ouverture pour indiquer les axes d’action qu’il comptait appuyer dans la mise en œuvre de la loi de programmation de janvier 2005 et rappeler qu’il nous faudrait, à l’horizon 2015, pouvoir compter avec 360 mégawatts supplémentaires. "À problèmes communs, solutions communes et partagées", a-t-il dit en soutien à l’initiative d’un organisme de coopération, dont l’acte de naissance devrait être le principal événement de ce Colloque.

P. David


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