Colloque et formations sur la maîtrise de l’énergie

Ralentir et stabiliser la demande en énergie : le choix durable

30 novembre 2004

Dans la lutte pour aller vers l’autosuffisance énergétique en 2025, un des moyens proposé est de maîtriser la demande. Par quels moyens ? Le colloque de la semaine prochaine va chercher à apporter un début de réponse.

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Les 6 et 7 décembre aura lieu à l’Université du Moufia et au Conseil régional un colloque sur la maîtrise de la demande en énergie, organisé par l’Agence régionale de l’énergie Réunion (ARER) et la Région avec l’ensemble des partenaires de la politique énergétique de l’île. Le but de cette réflexion collective est de voir comment étendre à l’ensemble de l’île tous les procédés d’économie d’énergie susceptibles de tenir en respect la croissance annuelle (6% à 8%) de la demande réunionnaise. "Utopie ou futur possible ?" s’interroge le président de la Région. Le colloque de la semaine prochaine va chercher à apporter un début de réponse.

Pour l’Agence régionale de l’énergie Réunion (ARER) et son directeur, Christophe Rat, le colloque sur la maîtrise de la demande en énergie mêlant formation et échanges d’informations est destiné à devenir un rendez-vous annuel des acteurs de l’énergie. Les administrateurs de l’ARER étaient tous là, hier à la Région, pour la présentation du programme du colloque 2004, réuni sous un slogan économe : "Qui veut aller loin maîtrise son énergie". Pour l’essentiel, le cadre donné à cette réflexion collective a été tracé par les études qui ont préparé l’élaboration du PRERURE, (le Plan régional des énergies renouvelables et pour l’utilisation rationnelle de l’énergie) : pour construire une société et un cadre de vie fondés sur le développement durable, il faut déployer une politique énergétique généralisant les économies d’énergie et un recours rationnel aux énergies renouvelables.

Des formations

Le cadre est tracé, mais il soulève beaucoup de questions, qui seront abordées dans quatre ateliers clôturés par une séance plénière.
Une autre originalité de la manifestation est d’allier à la partie colloque des journées de formation pour un public d’une quarantaine de professionnels. Ces journées auront lieu les 1er, 2 et 3 décembre, à l’école d’architecture (Le Port), au lycée Saint-André 3 et à l’espace de Maîtrise de la demande d’énergie (MDE) du lycée de Roches Maigres. Les formations se déroulent le matin sur ces sites et sont suivies de visites de terrain l’après-midi, dans le même secteur géographique : à Giodarno et Edena pour l’Ouest, au lycée de Saint-André - dont les performances énergétiques vont de la production à la distribution en passant par le stockage - à l’école solaire de Sainte-Suzanne, “Les Goyaviers”. Dans le Sud, les établissements proposés à la visite sont l’IUT de Saint-Pierre et l’Hôpital Isautier du Sud.

Démocratiser les enjeux

"La tendance est malheureusement de s’occuper de maîtrise de l’énergie quand le pétrole augmente", a observé le directeur de l’ADEME, dont les services travaillent depuis plusieurs années à la maîtrise de l’énergie. Le contexte énergétique mondial est en effet difficile et qui plus est, La Réunion est face à un dilemme spécifique : celui d’une démographie dont la poussée va se poursuivre jusqu’en 2020-2025, accentuant - dans la logique actuelle - une demande énergétique qui augmente de 6% à 8% par an. EDF s’inquiète du manque de réglementations et attend du colloque qu’il démocratise les enjeux, tant auprès des industriels que du public.
"Dans l’esprit de beaucoup de gens, la maîtrise de la demande d’énergie se résume à “n’oublie pas d’éteindre l’interrupteur en sortant”. Ce n’est pas seulement cela", a conclu Christophe Rat en rappelant l’importance d’actes consommateurs bien ciblés : "un bon équipement peut diminuer la consommation des foyers de 50%" a-t-il dit (ils représentent 40% de la part électrique - Ndlr).
L’objet de cette semaine de formation-information est de préparer les acteurs à déboucher sur un plan d’action concerté, dont les grandes lignes devraient être, dans un premier temps, la chasse aux gaspillages et, à terme, une transformation profonde de la structure énergétique de l’île pour faire reculer sa dépendance aux énergies fossiles.

P. David


Les ateliers

Chaque atelier est organisé sur un thème majeur, sous la direction d’un ou deux responsables.

atelier 1o connaissance du système énergétique, pour mesurer de façon fiable ses évolutions, par l’élaboration d’outils (Observatoire de l’énergie) et pour une prospective.
Comment maîtriser l’énergie à toutes les échelles des collectivités locales ? 7% de croissance de la consommation par an équivaut environ à 40 MW supplémentaires tous les deux ans. À l’inverse, 20.000 chauffe-eau solaire= 20 MW économisés.

atelier 2 o confort thermique et performances énergétiques des constructions.
Arrêter les constructions inconfortables qui vont pousser à l’installation de climatisation. Utilisation des micro-climats. La DDE va y présenter un référentiel technique de construction appelé PERENE : pour l’isolation, la ventilation, les matériaux, les conceptions architecturales...

atelier 3 o urbanisme et aménagement : réflexion à mener sur les outils d’aménagement du territoire.
Comment minimiser ou optimiser certains déplacements ? ou comment la mixité dans des quartiers permettrait le regroupement de services ?. En matière d’aménagement, la localisation des éoliennes, ou encore l’anticipation, dans l’installation du Parc national des hauts, pour la géothermie, constituent des mesures phares.

atelier 4 o les économies d’énergie dans les transports (qui consomment la moitié de l’énergie de l’île - Ndlr). Dans ce domaine existe un gisement d’économies, allié à sécurité routière.


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