Des résultats sans précédents

Sur fond de crise, les groupes pétroliers tirent leur épingle du jeu

4 novembre 2008, par Risham Badroudine

Les profits des compagnies pétrolières sont faramineux. Les quatre premiers groupes mondiaux (ExxonMobil, Shell, Britsh Petroleum, Chevron) viennent d’annoncer des résultats sans précédents pour le troisième trimestre, puisqu’ils se montent à 39 milliards de dollars (30.6 milliards d’euros). Le français Total devrait faire de même en présentant ses comptes trimestriels dans quelques jours.

Ce jackpot s’explique par le prix du pétrole durant le troisième trimestre (147.5 dollars atteints en juillet) puisque la production a diminué entre juillet et septembre 2008. ExxonMobil a dégagé un bénéfice de 14,8 milliards de dollars, en hausse de 58% par rapport à la même période de 2007 ; l’anglo-néerlandais Shell a annoncé un résultat de 8,4 milliards (+31%) ; Chevron l’a plus que doublé, à 7,9 milliards. Des pétroliers américains plus modestes comme Marathon Oil ou Hess ont aussi multiplié leurs profits par deux, tandis que celui du britannique BP grimpait à 8 milliards de dollars (+148%). Quant à l’administrateur délégué de l’italien ENI, Paolo Scaroni, il se réjouissait, vendredi, d’un résultat de 2,9 milliards d’euros (+52,7%). Les géants du pétrole ne sombrent pas dans la déprime. Rex Tillerson, le PDG d’ExxonMobil, a indiqué qu’il maintenait ses prévisions d’investissements en 2008 à 25 milliards de dollars et qu’il était prêt à dépenser de 25 à 30 milliards par an d’ici à 2013. Avec un trésor de guerre estimé à 37 milliards, la première entreprise mondiale pourrait même se lancer dans des acquisitions.


En termes de capitalisation boursière, avec 400 milliards de dollars, l’américain Exxon Mobil retrouve sa couronne de numéro un dans l’indice Dow Jones, titan des plus grandes capitalisations mondiales. Habituéede longue date des podiums, la compagnie pétrolière est devenue la semaine dernière l’entreprise la plus profitable de l’histoire avec un bénéfice trimestriel de 15 milliards de dollars, du jamais vu. Quant à l’anglo-néerlandais Shell et le français Total, ils restent accrochés respectivement à la huitième place et vingtième place.
Profit réalisés en amont et en aval
Les bénéfices des compagnies pétrolières sont réalisés en amont (exploration/production) et en aval (raffinage/distribution). L’évolution spectaculaire des bénéfices du secteur aval s’explique essentiellement par la hausse des marges sur raffinage (+450% en 2 an pour Total, +210% pour BP et +150% pour Shell). La hausse du prix serait due en partie à l’augmentation de la marge de raffinage des compagnies pétrolières. En investissant peu dans le raffinage, les groupes pétroliers ont donc créé de fait un rationnement du marché qui fait monter leur profit.
Chute du prix du baril de pétrole
A l’heure actuelle, le prix du baril de pétrole est en forte chute. A la clôture du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril du pétrole a perdu 93 cents, à 63.22 dollars. Sur l’Intercontinental Exchange, le Brent de la mer du Nord a cédé 1.39 dollar à 60.66 dollars le baril.
A La Réunion, la préfecture a décidé d’augmenter le prix à la pompe
Cette baisse du prix du baril a entraîné une chute des prix des carburants dans le Monde entier. (Voir article). Mais à La Réunion, les prix des carburants ont progressé pour atteindre un record à 1.54 euros pour le prix de super sans plomb et 1.25 euros pour le gasoil. La dernière hausse décidée par la préfecture date du 3 octobre 2008 de 6 centimes pour le super et 7 centimes pour le gasoil. Risham Badroudine


Baisse des prix des carburants dans le monde entier...
sauf à La Réunion

Suite à la baisse du prix du baril de pétrole de près de 60%, les prix des carburants ont chuté dans tous les pays du Monde. En Europe, en Asie, en Afrique, en Amérique, les prix baissent. Sauf sur notre île, où la préfecture a décidé le 3 octobre 2008, d’augmenter une nouvelle fois les prix des carburants. Le consommateur réunionnais trinque !
En France, les prix à la pompe reculent, selon l’Union française des industries pétrolières (Ufip). Le litre de gazole, carburant le plus consommé en France, s’est ainsi vendu à 1.15 euros en moyenne. Le prix du super sans plomb se situe à 1.23 euros. A l’île Maurice, bonne nouvelle pour les automobilistes. A partir de ce samedi, l’essence et le diesel coûteront moins cher. « L’essence et le diesel baisseront de 15% et 20% respectivement », a annoncé le ministre des Finances, Rama Sithanen lors d’un point de presse, vendredi. Ainsi, le prix de l’essence passe de 46,80 Rs à 39,78 Rs le litre et le diesel de 51,20 Rs à 40,96 Rs le litre. Alors que le prix de l’huile lourde baisse de 18,98 Rs à 16 Rs le litre.
Dans les pays d’Afrique, les prix reculent. En Mauritanie, le prix du litre de gasoil et passé de 303,7 UM à 266,4 UM, soit une baisse de 12,28%, et celui de l’essence s’est établit à 289 UM contre 340 UM auparavant, soit une baisse de 15%. En Guinée, Le gouvernement a décidé de baisser les prix de produits pétroliers à compter de ce samedi à minuit, a annoncé un communiqué officiel lu sur les antennes de la radio d’Etat, RTG. Le litre du carburant va passer de 7000 à 5000 francs guinéens, a précisé le communiqué.
Aux Etats-Unis, dans les stations-service, le carburant vaut en moyenne autour de 3 dollars 40 le galon, c’est-à-dire moins de 90 cents le litre. La chute des prix entraîne des bouchons à la pompe. Certains conducteurs texans doivent même attendre 45 minutes pour faire le plein.
En Chine et en Inde même scénario, les prix des carburants chutent suite à la baisse du prix du pétrole.

Risham Badroudine

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