Innovation

Une première pile à hydrogène à l’Université de La Réunion

23 novembre 2010, par Edith Poulbassia

La Faculté des sciences et technologies de La Réunion vient de compléter sa plate-forme énergétique d’une pile à hydrogène. La première en Outre-mer.

L’Université de La Réunion et le LE2P (Laboratoire d’énergétique, d’électronique et procédés) ont inauguré hier la pile à combustible didactique Bahia. Le résultat d’une collaboration avec le cluster Témergie (grappe d’entreprises adossée au Pôle de compétitivité Capénergies) et la Technopole de La Réunion. Le banc didactique Bahia est commercialisé par le Groupe Hélion, industriel de la filière hydrogène énergie, filiale du Groupe AREVA : « Il s’agit d’une suite pédagogique comprenant un banc de pile à combustible de 1 kWe ainsi qu’une partie logicielle permettant la préparation des travaux pratiques, la simulation et la valorisation des résultats ».
En clair, Bahia est un outil pour l’apprentissage des technologies des piles à combustible dans l’enseignement supérieur. La Réunion est ainsi la 17ème université française, et la première d’Outre-mer, à se doter d’un tel équipement, d’une valeur de 100.000 euros et financé par le Conseil régional, l’État et l’Union européenne.
La pile à combustible hydrogène Bahia n’a rien d’impressionnant, et pourtant les chercheurs de l’Université voient en elle une solution d’avenir en matière d’énergie. Pour Jean-Pierre Chabriat, directeur du LE2P, c’est l’occasion de « démystifier l’utilisation de l’hydrogène, qui n’est pas plus dangereux que le carburant et qui est un vecteur d’énergie comme le fioul peut l’être ». Prenant ainsi l’exemple des bus à hydrogène, qui ne polluent pas, mais produisent de l’eau. Jean-Jacques Kadjo, maître de conférence, insiste lui aussi sur la production d’énergie propre (eau, électricité, chaleur), non nuisible à l’environnement, à la couche d’ozone et qui peut être couplée aux énergies renouvelables.

L’acquisition de Bahia par l’Université vise à former une soixantaine d’étudiants de Licence, Master et Doctorat du secteur Énergétique, électronique et automatique (EEA) à cette technologie. Ces étudiants se destinent à être des spécialistes de la maîtrise de l’énergie. Un partenariat avec le lycée Lislet-Goeffroy est aussi à l’étude.
Par ailleurs, dans le cadre du projet de recherche-développement RESPIRE (Reewable Energy Storage Platform in Islands : La Réunion Experiment), l’Université de La Réunion et AREVA travaillent sur un système de stockage à base de pile à combustible et de vecteur hydrogène en milieu tropical humide.
Avec la pile à hydrogène, la Faculté des sciences et technologies étoffe sa plate-forme énergétique. Depuis 2004, elle s’est équipée de capteurs photovoltaïques et héliothermiques, d’onduleurs, de batteries, d’une station de mesure de gisement solaire et d’un banc de caractérisation de cellules solaires. Ces équipements s’inscrivent dans la Stratégie régionale d’innovation de La Réunion et le programme GERRI qui veut faire de l’île un territoire d’expérimentation des innovations environnementales en matière de production d’énergie, de stockage et d’utilisation.

Edith Poulbassia

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