La Réunion et les énergies renouvelables

Une recherche tous azimuts

26 août 2004

Le Conseil régional s’est donné pour objectif de rendre La Réunion autonome en énergie vers 2025. À la différence de nombreux pays, notre île se caractérise par une recherche allant dans toutes les directions. Toutes les sources possibles d’énergies renouvelables (l’eau, la mer, le vent, la chaleur de la terre, le soleil ou encore la transformation de déchets) font l’objet d’études. Cette situation fait que La Réunion est saluée pour ses efforts et qu’elle peut légitimement revendiquer le rôle de pôle de recherche et de co-développement pour les énergies renouvelables.

Les grandes puissances du monde ont depuis des siècles, à côté de l’électricité produite par les barrages hydrauliques, abondamment utilisé l’énergie fossile (charbon puis pétrole) pour faire face à leurs besoins.
Ce n’est qu’à partir du premier choc pétrolier en 1973 qu’apparurent les premières tentatives de diversification dans l’approvisionnement en énergie. Dans plusieurs pays l’accent fut mis sur la production de l’énergie nucléaire.

Une recherche embryonnaire

Les tentatives pour utiliser d’autres sources d’énergies renouvelables que l’eau sont restées limitées. La recherche en la matière a été longtemps embryonnaire. Elle s’est développée au cours de ces 15-20 dernières. Elle est, dans la plupart des cas encore du domaine de l’expérimental.
Or, pour un seul et même domaine, les solutions envisagées sont diversifiées. Pour ne prendre que l’exemple de l’éolien, la recherche israélienne fournit un produit différent de celui proposé par la recherche hollandaise ou celle des Allemands.
Pour capter l’énergie géothermique, celle qui provient de la chaleur de la terre, deux grandes thèses s’opposent : faut-il la faire remonter à la surface ou bien aller à sa rencontre ?

De premiers résultats

Le Conseil régional s’est donné comme objectif de rendre La Réunion autonome pour ses ressources énergétiques en 2025, en privilégiant l’appel aux énergies renouvelables.
Cette orientation produit des premiers résultats. Actuellement, avec les usines bagasse-charbon et la centrale de la rivière de l’Est, 42% de la production énergétique est assurée par les énergies renouvelables (31% par l’hydraulique et 11% par la bagasse.
Au cours de ces dernières années, d’autres progrès ont été accomplis.
Dans le cadre d’une politique de maîtrise de l’énergie, une promotion du chauffe-eau solaire a été faite. Comme le rappelait hier matin sur Radio-Réunion Frédéric Busin, le directeur régional d’EDF-Réunion, notre île recense déjà 50.000 chauffe-eau solaires, soit trois fois plus que ce que compte toute la métropole.

Étudier toutes les techniques

Ceci étant, dans la perspective d’une utilisation plus grande d’énergies renouvelables, La Réunion doit s’informer de toutes les techniques actuelles et les étudier afin de les adapter à son contexte particulier. Pour ne prendre qu’un cas, celui de l’éolien, il apparaît que le relief de l’île ainsi que les champs de canne - qui modifient le sens des vents - sont des facteurs influents. C’est la raison pour laquelle la Région a tout d’abord fait réaliser une étude du potentiel éolien de l’île puis, sur les sites qui paraissent les plus intéressants, elle a fait et fait encore réaliser des mesures de vent.
Les meilleurs sites pour installer des éoliennes devraient se situer près de la côte, voire même en mer. C’est la raison pour laquelle une ferme-pilote sera construite à Sainte-Rose. Elle sera expérimentale et donnera d’utiles enseignements pour l’installation de futures autres sites.

“Ruban bleu du développement durable”

Mais, à la différence de ce qui se fait dans de nombreux pays, La Réunion n’a pas limité le champ de ses recherches. Celles-ci se font tous azimuts. C’est ainsi que toutes les sources possibles d’énergies renouvelables (l’eau, la mer, le vent, la chaleur de la terre, le soleil ou encore la transformation de déchets) font l’objet d’études et de recherches.
Cette situation fait que La Réunion est saluée pour ses efforts. C’est la raison pour laquelle elle a obtenu le “Ruban bleu du développement durable”.
Notre pays est aussi à l’initiative de nombreux colloques sur le thème du développement durable avec pour sujet principal celui du développement des énergies renouvelables. La Réunion peut revendiquer légitimement le rôle de pôle de recherche et de co-développement pour les énergies renouvelables.


Recherche et développement :
un rapide état des lieux

L’Agence Régionale de l’Energie Réunion (ARER) est une association de type loi 1901 à but non lucratif, créée en décembre 2000. Elle est financée par des membres de droit (Région Réunion, EDF, ADEME, CESR, CCEE, SIDELEC Réunion et commune de Saint-Leu) ainsi que par des membres associés. Elle a pour objectif de promouvoir et développer les actions tendant à économiser l’énergie, utiliser les énergies renouvelables et préserver les ressources énergétiques.
L’ARER accueille de nombreux chercheurs. On lira ci-après une rapide présentation, classée par thèmes, des sujets ayant fait l’objet d’étude au sein de l’association, qui n’est pas la seule à mener des recherches sur les énergies renouvelables à La Réunion.
o Aide technique et étude d’aide à l’investissement pour les porteurs de projets Energie (2002)
o Biogaz de fermes d’élevage et de bâtiments d’exploitation (2003)
o Biogaz de station d’épuration - Potentiel Réunionnais (2003)
o Construction durable, cible énergie et stratégie énergétique par type de bâtiment (2003)
o Energie des vagues sur les côtes réunionnaises (2003)
o Energie grise, filières technologies Energie et impact environnemental (2004)
o Energies renouvelables et réseau local pour les villages isolés des Hauts de l’île (2003)
o Éolien de Bâtiment et intégration aux bâtiments tertiaires (2003)
o Eolien de proximité, applications potentielles pour La Réunion (2003)
o Fiscalité réunionnaise favorable aux énergies propres(2004)
o Géothermie - accompagnement des processus de micro-forage d’exploration de la ressource géothermale à l’île de la Réunion (2004)
o Gestion environnementale d’hôtel pour les îles (2003)
o Grande ferme solaire photovoltaïque connectée au réseau EDF (2003-2004)
o Hydrogène - Stockage et distribution de l’hydrogène en territoire insulaire(2004)
o Hydrogène - état de l’art et applications possibles pour les systèmes énergétiques insulaires (2004)
o Hydrogène - Examen des conditions de mise en place d’un réseau de bus en flotte captive sur les quatre voies de l’île de La Réunion et analyse des inter-modalités avec le TCSP et des funiculaires implantés sur les ensembles urbains de mi-pentes traversés par la Route des Tamarins (2004)
o Intégration des énergies renouvelables sur la Route des Tamarins (2003)
o La Maison solaire réunionnaise du 21ème siècle (2002)
o La Maison solaire pour le développement durable de l’île (2003-2004)
o La Maison solaire pour le développement durable de l’île (2004)
o Micro-hydraulique de Réseau Eaux Usées, Adduction d’eau potable et Irrigation (2003)
o Stratégie énergétique pour le Centre Consulaire de Formation de Moufia (2002)
o Stratégie énergétique pour la Maison Régionale des Sciences et de la Technologie à Saint-Denis (2002)
o Stratégie pour la gestion patrimoniale énergétique des bâtiments de l’aéroport Roland Garros à Sainte Marie à l’île de la Réunion (2004)
o Stratégie énergétique et énergie des vagues pour les aménagements littoraux et portuaires à l’île de la Réunion (2004)
o Urbanisme et quartier durable (2002)
(Pour plus de renseignements, consulter le site internet de l’ARER).


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus