Vers l’énergie durable et l’autonomie énergétique.

9 juillet 2008, par Edith Poulbassia

L’autonomie énergétique n’est pas une utopie. Elle l’est d’autant moins pour les îles et l’Outre-mer européen qui disposent d’immenses potentiels pour y arriver. Les forces de la nature que sont l’eau, le soleil, le vent, la mer sont les nouvelles sources d’énergies dites renouvelables. Mais comment les utiliser au mieux, comment les agencer pour répondre de façon efficace aux besoins des populations ? C’est tout le problème. A chaque île de définir sa stratégie en fonctions des spécificités de son territoire et de ses moyens.

(photo RP)

Il n’est pas simple de changer de modèle sans perdre les avantages qu’il fournit. Les énergies renouvelables peuvent permettre aux îles et à l’Outre-mer européen d’atteindre l’autonomie énergétique, mais la mise en oeuvre doit être pensée. Jean-François Lhuissier, directeur adjoint, Systèmes énergétiques insulaires à EDF, a insisté sur les dispositions à prendre pour éviter "le black out", éviter qu’une île soit plongée dans le noir. Les énergies renouvelables permanentes (biomasse, géothermie, hydraulique, mer) doivent êtres complétées par les énergies renouvelables intermittents, le solaire et le vent. Mais ce sont surtout les techniques de stockage de ces énergies qui doivent être développées, condition pour que l’autonomie énergétique devienne une réalité. La maîtrise de l’énergie doit être menée de front pour y arriver. Dans les îles, la croissance de la consommation s’est accentuée avec l’augmentation de la population et le rattrapage du niveau de vie. De nouvelles habitudes comme le développement de la climatisation n’y sont pas étrangères. Si des actions comme le remplacement des éclairages par les lampes base consommation et l’incitation à s’équiper d’appareils électriques économiques en énergie sont efficaces, il faut aussi penser à construire autrement. C’est l’exemple de la réglementation PERENE à la Réunion, bientôt disponible.

Sécurité alimentaire et autosuffisance en eau

Si la Réunion a l’ambition de devenir la vitrine du développement durable, d’autres îles de l’Union Européenne mènent des expériences intéressantes. La géothermie en Guadeloupe, l’océanothermie en Nouvelle Polynésie, les énergies propres se développement aussi en Martinique, Nouvelle-Calédonie, Samasoe, Canaries, Crète... Pourquoi les îles s’orientent-elles vers ces sources ? Laurent Gautret, de l’ARER, a souligné les insuffisances du nucléaire et du fossile. Le charbon, nous en disposons pour des siècles. Il serait possible d’extraire le CO2 du charbon mais se pose alors la question du stockage. « Ou le stocker dans les îles. Sous la terre. Dans l’océan ? », interroge t-il.
Les énergies renouvelables ont l’avantage de pouvoir contribuer à la gestion des ressources, comme l’eau et l’alimentation. Deux pistes ont été évoquées : le photovoltaïque et l’océanothermie. Les panneaux peuvent servir de serre pour la production agricole, des serres "agrisolaires". L’océanothermie, qui consiste à faire remonter l’eau des profondeurs, offre de nombreuses perspectives. Exemple cité, à Hawaï, l’océanothermie permet l’aquaculture, la production d’algues, d’eau minérale, de cosmétiques et produits pharmaceutiques, et la climatisation. En avril dernier, une mission a eu lieu à la Réunion pour examiner cette piste. Par ailleurs, les études sont en cours pour l’énergie de la houle à Saint-Pierre.
Philippe Berne, vice-président de la Région délégué à l’aménagement a rappelé l’engagement de la collectivité pour les énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie depuis 1998, année où le mot d’ordre d’autonomie énergétique a été lancé. Jean-Ballandras, secrétaire général aux affaires régionales, est revenu sur l’ambition du projet GERRI.

Edith Poulbassia

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