Pétrole : Confirmation de la baisse prochaine de la production

Vie chère : un nouveau facteur aggravant

19 novembre 2007

Dans la situation actuelle, La Réunion reste très dépendante du pétrole pour son désenclavement et pour les déplacements à l’intérieur du pays. La confirmation d’une hausse continue des cours est inquiétante, cela signifie une hausse des prix. Par conséquent, la lutte pour l’autosuffisance énergétique doit poursuivre de manière résolue. Créateur d’emplois, ce programme permettra également à La Réunion de s’affranchir de sa dépendance au pétrole, un facteur d’aggravation de la vie chère.

Dans un article publié dans “Le Monde.fr” daté du 16 novembre, l’ancien vice-président de la première compagnie pétrolière mondiale confirme que la production de cette source d’énergie fossile n’augmentera plus. Pendant ce temps, la demande augmente. Autrement dit, le prix actuel ne pourra qu’augmenter, avec à la clé un renchérissement de nombreux produits dépendants du pétrole, fabriqués et/ou transportés en utilisant les carburants dérivés du pétrole.
Cela souligne l’urgence pour La Réunion de concrétiser sa politique énergétique qui vise à s’affranchir des importations de pétrole, un produit cher, polluant, soumis aux aléas des spéculations du marché et de la situation politique internationale.
Alors que le Sommet de l’OPEP se tenait ce week-end, Sadad Al-Husseini, ancien Vice-président de la compagnie pétrolière saoudienne, a en effet lancé un pavé dans la mare 13 jours avant.
A Londres, devant un parterre de grands patrons du pétrole, réunis à l’occasion de la Oil & Money Conference, rendez-vous majeur de l’industrie pétrolière mondiale, Sadad Al-Husseini a lancé 3 affirmations lourdes de conséquences.
« Plus vite nous réaliserons que les extractions de pétrole ne peuvent augmenter indéfiniment, plus vite nous rechercherons des options énergétiques alternatives et soutenables, et nous éviterons ainsi des folies tragiques telles que l’occupation de l’Irak, et d’autres mésaventures similaires », indique l’ancien responsable de la plus grande compagnie pétrolière mondiale. Voici (en encadré) le détail de ces 3 affirmations publiées dans “Le Monde.fr”.


Baisse considérable de la production

La capacité mondiale de production atteint aujourd’hui 84 millions de barils par jour (mb/j). Selon l’Agence Internationale de l’énergie (AIE), elle devra parvenir à 116 mb/j d’ici à 2030 afin de répondre à la demande de plus en plus forte des économies émergentes. Mais pour Sadad Al-Husseini, les extractions mondiales plafonnent déjà parce que de nombreuses régions pétrolifères ont amorcé leur déclin. Ses propres projections font état d’un recul spectaculaire : il table sur une production pétrolière inférieure à 70 mb/j en 2030.
Il justifie : « Des pays de l’OPEP tels que l’Arabie Saoudite, le Nigeria et l’Angola ont annoncé qu’ils ajouteront 10 mb/j de capacités nouvelles de production d’ici à 2014. Toutefois, tous les pays de l’OPEP ne sont pas capables de fournir le même effort. L’Indonésie, l’Iran et le Venezuela, par exemple, vont voir leur capacité de production décliner. D’autres, comme le Koweït, l’Irak et les Emirats Arabes Unis ne pourront faire mieux que maintenir leur production, dans le meilleur des cas. Donc, au total, l’OPEP [qui dispose de 75% des réserves planétaires] ne peut pas dégager de capacités de production supplémentaires au cours de la prochaine décennie ».
Le Dr Husseini indique que les champs pétroliers géants du Golfe Persique sont désormais à 41% vides, en moyenne.


Réserves : des évaluations fantaisistes

Deuxième affirmation de M. Husseini : les réserves pétrolières sont « exagérées » de 300 milliards de barils. Coupables, selon lui, certaines « compagnies pétrolières [occidentales], l’Agence internationale de l’énergie et l’administration américaine (...) ont cyniquement exagéré les capacités de production de l’OPEP. Il s’agissait d’exercer une pression politique sur les pays de l’OPEP, afin de permettre aux compagnies internationales de s’implanter sur leur territoire ».
L’ancien vice-président de l’Aramco pointe également du doigt certains des pays partenaires de l’Arabie Saoudite au sein de l’OPEP, « qui ont laissé circuler des estimations spéculatives [de leurs réserves] ne reposant sur aucune analyse technique, et dont les déclarations sur leurs réserves prouvées répondent à des décrets politiques ». « Nous savons cela, poursuit-il, parce que [ces pays] n’avaient pas de programme d’exploration ou de développement en cours, mais déclaraient pourtant des réserves supplémentaires année après année ».


Conséquence : la vie sera encore plus chère

En conséquence, Sadad Al-Husseini juge que le prix du pétrole ne peut que continuer à monter. « La situation est analogue à celle d’un réservoir d’eau que l’on pomperait plus vite qu’il ne se remplit », résume-t-il. « Bien sûr, la spéculation est à l’origine de certaines augmentations des prix du pétrole », concède le Dr Husseini. « Cependant, l’escalade logique des prix depuis 2002 indique aussi que les extractions de pétrole sont fondamentalement limitées », tranche le pétrogéologue.
Les graphiques présentés par Sadad Al-Husseini font état d’un renchérissement futur des prix du brut de 12 dollars par an, au moins, chaque fois que l’écart entre offre et demande augmentera de 1 mb/j. En 2006, selon BP, l’offre pétrolière mondiale s’est établie à 81,6 mb/j, pour une demande supérieure de 2 mb/j, à 83,6 mb/j.


Si Washington déclare la guerre à l’Iran

Le prix du baril à 200 dollars

Hugo Chavez a affirmé que le prix du pétrole pourrait doubler et atteindre 200 dollars si les Etats-Unis attaquaient l’Iran. Le président vénézuélien a fait cette déclaration lors du Sommet de l’OPEP à Ryad.
« Si les Etats-Unis sont assez fous pour attaquer l’Iran ou pour commettre une agression contre le Venezuela (...), le pétrole ne sera pas à 100 dollars, mais à 200 dollars », a déclaré Hugo Chavez aux dirigeants des pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, réunis samedi dans la capitale saoudienne.


Lutte pour l’autosuffisance énergétique : les chauffe-eau solaires

Logements collectifs : 3 millions investis en 4 ans par la Région

Un des moyens de sortir de la dépendance au pétrole est de réduire la demande en énergie. Le 13 novembre dernier, la Commission permanente de la Région a voté pour de nouveaux investissements dans les chauffe-eau solaires à Saint-André, Le Port, Saint-Joseph, Saint-Denis, Le Tampon, Saint-Louis, Saint-Benoît et Saint-Pierre.

- Installation de chauffe-eau pour l’ensemble immobilier Capucines 3 à Saint-André, livré en 2008, composé de 48 logements ; participation de la Région à hauteur de 61.270 euros, avec une contrepartie FEDER de 183.800 euros.
- Installation de chauffe-eau pour l’opération Bois de Senteur au Port (20 logements individuels en réhabilitation) ; participation de la Région à hauteur de 17.956 euros avec une contrepartie FEDER de 53.800 euros.
- Depuis 2003, la Région a aidé à l’installation de chauffe-eau solaires dans 3.114 logements collectifs et a investi plus de 3 millions d’euros.
- Installation de chauffe-eau sur 8 groupes d’habitations de la SIDR (Saint-Joseph, Saint-Denis, Saint-André, Le Tampon, Saint-Louis, Saint-Benoît, Saint-Pierre), soit 452 logements, pour un montant de 448.462 euros, une contrepartie du FEDER de 2,05 millions d’euros sur des programmes à venir.


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