Sécurité dans les ravines

128 digues à la loupe...

30 novembre 2004

On ne rigole pas avec la sécurité dans les ravines. L’État, après un état des lieux, a classé 128 ravines comme intéressant la sécurité. Leurs propriétaires, souvent les communes, mais également le Conseil général, l’État lui-même et des particuliers, auront à surveiller particulièrement ces ouvrages, à les entretenir... et à rendre compte à l’État.

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"Les digues, quand elles sont fragilisées par les crues comme cela a été le cas notamment en Camargue, sont plus dangereuses que les risques qu’elles sont censées protéger quand elles cèdent", affirme Olivier Magnaval, sous-préfet de Saint-Pierre. D’où, depuis 1999, la mise en place d’un dispositif de surveillance. Après recensement et évaluation des ouvrages, il va prendre tous ses effets l’année prochaine avec la sortie d’un arrêté préfectoral (voir encadré).
128 digues, sur les 308 recensées dans les ravines réunionnaises, viennent d’être classées comme intéressant la sécurité publique. Ce sont des digues qui, en cas de rupture, menaceraient directement ou indirectement (risque de coupure de routes, de destruction de moyens de télécommunication, de pollution...) la vie de personnes, ou encore qui enregistrent une présence humaine assez éloignée et dont les hauteurs d’eau et les vitesses d’écoulement sont inconnues.
Ces ouvrages, construits principalement dans le cadre de l’endiguement des ravines, appartiennent pour 90 % d’entre-eux aux communes. Quelques-uns à l’État, au Conseil général ou à des particuliers qui restent à identifier avec précision et qui feront l’objet d’une information particulière, dès le début de l’année prochaine.

Obligation de surveillance

Ces maîtres d’ouvrage ont obligation de surveiller leurs digues et de les entretenir afin de prévenir tous les risques. D’autant, selon Lionel Benchetrit, ingénieur au service de l’eau et de l’équipement des collectivités locales à la DDE, qu’"il vaut mieux réaliser les travaux le plus rapidement possible car ce sont des ouvrages construits sur des fonds publics qui ont coûté cher et qui, s’ils devaient être reconstruits, coûteraient des millions euros".
La réunion qui s’est déroulée hier à la sous-préfecture de Saint-Pierre - un première a eu lieu à Saint-Paul et deux autres se tiendront dans les autres arrondissements - a permis de rappeler leurs obligations aux propriétaires et d’informer les responsables techniques des cinq mairies de l’arrondissement du Sud qui ont des digues sur leur territoire. Il s’agit des communes du Tampon, de Saint-Pierre, de la Petite-Île, de Saint-Joseph, de l’Étang-Salé et de Saint-Philippe.
Place à la sécurité. Les digues sont mises sous surveillance... l’action des communes dans ce secteur aussi.

Correspondant


An plis ke sa

Quelques chiffres
Saint-Denis est la commune de La Réunion où se trouvent le plus de digues. 20.000 mètres ont été recensées contre 11.000 mètres au Tampon. Sur les 128 digues identifiées comme intéressant la sécurité publique, 49 l’ont été dans le Sud, 39 dans l’Est, 16 dans le Nord et 14 dans l’Ouest.

Arrêté préfectoral
L’arrêté préfectoral qui doit sortir au début de l’année prochaine demandera aux propriétaires de constituer un dossier de l’ouvrage sous deux mois mis à jour régulièrement ; la mise en place d’un dispositif de surveillance adapté et d’un registre de l’ouvrage ; l’établissement d’un rapport annuel de surveillance et d’entretien adressé au service de police de l’eau (DDE) et l’organisation d’inspections périodiques (annuelle, post crue et décennale conjointe avec le service de police de l’eau).

Anticipation
Le Syndicat intercommunal à vocation unique (SIVU) mis en place par les communes du Port et de Saint-Paul pour gérer l’endiguement de la Rivière des Galets a anticipé le dispositif. Il a déjà mandaté des experts qui visitent régulièrement les ouvrages et des réparations ont été engagées l’année dernière pour réduire les affouillements.


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