Le traité le plus largement ratifié de l’histoire des Nations unies célèbre son jubilé d’argent

25 ans du Protocole de Montréal pour protéger la couche d’ozone

22 septembre 2012

Le Protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d’ozone célèbre : L’adhésion universelle, l’élimination de 98% des substances appauvrissant la couche d’ozone, près de 135 gigatonnes d’émissions de CO2 économisées et de nombreux bénéfices pour la santé humaine et pour l’environnement.

Salué comme le traité le plus réussi dans l’histoire de l’ONU (parce qu’il a obtenu la ratification universelle et a atteint ses objectifs plus tôt que prévu), le Protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d’ozone a fêté son 25ème anniversaire le 16 septembre 2012.
Le Protocole de Montréal, qui a été ratifié par 197 pays, a permis de réduire la production et la consommation mondiale de substances contrôlées (appauvrissant la couche d’ozone) de plus de 98 pour cent.
Le Protocole de Montréal a également permis de superviser l’élimination de chlorofluorocarbones (CFC) pour 2010, et ce, au niveau mondial.
Des observations mondiales ont confirmé que les niveaux atmosphériques de substances clés appauvrissant la couche d’ozone ont baissé. On estime que la mise en œuvre des différentes dispositions du Protocole devrait permettre à la couche d’ozone de retrouver entre 2050 et 2075 le niveau d’avant 1980.
Grâce aux contrôles mis en place en vertu du Protocole, la communauté internationale aura évité des millions de cas de cancer de la peau et de cataracte. A cela, on peut ajouter les économies de plusieurs milliers de milliards de dollars (USD) en matière de soins de santé.
Rien qu’aux États-Unis, on estime que les économies directes en matière de soins de santé sont équivalentes à une somme de près de 4,2 trillions de dollars (USD).

19 millions de cancers évités

Au niveau mondial, on estime que le Protocole de Montréal a permis d’empêcher 19 millions de cas de cancer non mélanique, 1,5 million de cas de mélanome et 130 millions de cas de cataracte.
En outre, les actions menées dans le cadre du Protocole de Montréal ont également eu des effets importants pour la protection du climat.
En effet, comme les substances qui appauvrissent l’ozone sont aussi des gaz à effet de serre, la diminution de leur production et de leur utilisation a entraîné une réduction d’environ 25 milliards de tonnes de CO2 entre 1990 et 2000.
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a déclaré à ce sujet : « Alors que nous essayons d’atténuer et de nous adapter au changement climatique, que nous faisons face à d’autres menaces environnementales et que nous mettons en œuvre les résultats de la Conférence de Rio+20 sur le développement durable, l’histoire du Protocole de Montréal met en évidence les avantages d’une économie verte inclusive. Ce succès démontre que, en agissant sur un aspect spécifique, nous pouvons avoir un impact positif parallèle sur d’autres aspects ».
Il a ajouté : « Le Protocole de Montréal a prouvé que des approches fondamentales — telles que l’élaboration de politiques basées sur la science, le principe de précaution, les responsabilités communes, mais différenciées, et l’équité au sein et entre les générations — peuvent bénéficier à toutes les nations ».
Le Fonds multilatéral du Protocole de Montréal a aidé les pays en développement à respecter la conformité de leurs engagements, en finançant la reconversion industrielle, en apportant un soutien technique et en offrant des formations pour renforcer les capacités. Plus de 2,8 milliards de dollars (USD) ont ainsi été distribués sous forme de financement.

90% de la pollution évitée

On estime que sans le Protocole de Montréal, d’ici à 2050, l’appauvrissement de la couche d’ozone aurait augmenté d’au moins 50 pour cent dans l’hémisphère Nord (sous les latitudes moyennes) et de 70 pour cent dans l’hémisphère Sud (sous les latitudes moyennes), soit environ 10 fois plus que les niveaux actuels.

Le secrétaire général adjoint de l’ONU et directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner, a déclaré : « En 1987, la mise en place du Protocole de Montréal a mis le monde sur la voie de la réduction et de l’élimination progressive d’un large éventail de produits chimiques contenus dans des produits tels que les laques, les équipements de lutte contre les incendies, les mousses et les climatiseurs. Ces produits chimiques détruisaient la couche d’ozone en engendrant des “trous” au niveau de l’Antarctique et de l’Arctique. Récemment, nous avons découvert que les réductions progressives de ces produits chimiques ont également bénéficié à la protection du climat, tout simplement parce que ces substances préoccupantes sont également de puissants gaz à effet de serre ».

« L’économie verte, dans le contexte du développement durable et l’éradication de la pauvreté, est peut-être un concept récent, mais le travail sur la réparation de la couche d’ozone (et actuellement, la lutte contre le changement climatique) démontre que l’économie verte s’est construite au fil du temps, même si nous n’utilisions pas ce terme à l’époque », a ajouté M. Steiner.

Les défis majeurs

Pourtant, malgré les succès, les gouvernements se heurtent encore à des défis majeurs.

En vertu du protocole, les pays en développement devront éliminer la consommation et la production de HCFC, car ces derniers ont des effets néfastes sur la protection de l’ozone et donc sur le climat mondial.

Marco González, Secrétaire exécutif du Secrétariat de l’ozone du PNUE, a déclaré : « La meilleure façon d’apprécier ces réalisations est de s’imaginer à quoi le monde ressemblerait aujourd’hui sans la clairvoyance des scientifiques du monde entier et la détermination des dirigeants, des diplomates et des négociateurs qui ont façonné le Protocole de Montréal. Si une action concertée n’avait pas été mise en place, nous vivrions un cauchemar. Les cas de cancer de la peau et de cataracte se multiplieraient, de même que les impacts négatifs sur les écosystèmes ».

« Les actions menées sous l’égide du Protocole de Montréal durant ces 25 dernières années ont contribué à l’avènement d’une génération à nouveau protégée par la couche d’ozone. C’est un fait vraiment digne d’être célébré ! », a-t-il ajouté.

En 1994, l’Assemblée générale des Nations unies a créé la Journée internationale pour la préservation de la couche d’ozone (résolution 49/114).

La Journée internationale pour la préservation de la couche d’ozone de cette année est célébrée sous le thème "Protéger notre atmosphère pour les générations à venir".


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