Augmentation du nombre des coupures d’eau à prévoir

2e année la plus sèche depuis 49 ans à La Réunion

26 septembre 2020

La réunion du Comité sécheresse hier souligne que La Réunion fait face à sa 2e année la plus sèche depuis 49 ans. En conséquence, les coupures d’eau vont se poursuivre, en particulier dans les communes de Saint-André, Sainte-Marie, Saint-Denis, La Possession, Salazie, et Cilaos. Pour sa part, le préfet ne prend pas de mesures de restriction et laisse les communes libres de leurs choix dans ce domaine. Cet épisode rappelle que la question de l’eau est de plus en plus essentielle en raison du changement climatique.

« En application de l’arrêté préfectoral cadre du 2 mai 2014, le comité Sécheresse s’est réuni le 24 septembre 2020, afin de faire le bilan de la situation hydrologique et météorologique et anticiper sur la gestion des approvisionnements en eau en cette période sèche.
 
Le bilan cumulé de la saison des pluies 2019/2020 et de la saison sèche en cours est déficitaire dans les hauts du sud-ouest et exceptionnellement déficitaire dans l’ouest, le nord, l’est et les hauts du nord-est. La situation est par contre plus favorable dans le sud-ouest et le sud-est de l’île.
 
La saison sèche actuelle, de mai à septembre, est classée au 2ème rang des saisons les plus déficitaires enregistrées par Météo-France depuis 49 années. Les prévisions météorologiques pour les prochaines semaines ne sont de surcroît pas favorables en termes de précipitations. »
 

Saint-André, Sainte-Marie, Saint-Denis, La Possession, Salazie, et Cilaos

« Les effets de cette situation déficitaire sont particulièrement marqués pour quelques communes : Saint-André, Sainte-Marie, Saint-Denis, La Possession, Salazie, et Cilaos. Ces communes ont mis en place des plans de coupure la nuit sur certains secteurs limités de leur territoire et notamment dans les hauts. Pour le nord et l’est, les plans de coupure mis en place dans le courant du mois d’août avaient été suspendus suite aux précipitations de début septembre et sont en cours de réactivation.
 
Alors que les 2 prochains mois sont statistiquement les moins arrosés de l’année, le constat de cette situation déficitaire fait craindre des perturbations dans la distribution d’eau. A Saint-André et dans les hauts des communes précédemment citées, et en l’absence de nouvelles précipitations conséquentes ou d’incidents sur le réseau, une aggravation est à craindre.
 
Pour les autres communes et même si la situation climatique est particulièrement déficitaire, les importants investissements de ces dernières années en matière d’infrastructures départementales et les mesures d’exploitation permettent de limiter les conséquences de cet état de sécheresse sévère.
 
Bien qu’il y ait des signaux d’alerte, le comité a considéré qu’il n’y avait pas lieu à ce stade de mettre en œuvre des mesures générales de restriction des usages de l’eau. Le préfet de La Réunion appelle à la vigilance l’ensemble des acteurs en charge de la distribution de l’eau et sensibilise les Réunionnais et les Réunionnaises à cette situation tendue. »
 

Déjà des restrictions

« Chaque collectivité peut en fonction de la situation particulière de son territoire être amenée à prendre des mesures de restriction des usages adaptées à la situation locale. Les communes de Cilaos, de Bras-Panon, de Saint-André, de Sainte-Marie et de la Possession ont pris de telles mesures. Il est demandé aux habitants de ces communes de se conformer à ces arrêtés pour permettre à tous de disposer de l’eau pour les usages essentiels et à la police municipale de veiller à leur bonne application.
 
En matière agricole, la situation de sécheresse a conduit à la mobilisation des acteurs afin de limiter les conséquences négatives sur l’alimentation en eau des élevages et le fourrage. Un groupe de travail a déjà été mis en place par la DAAF pour traiter l’ensemble des questions agricoles et le Conseil Départemental a reconduit des mesures de soutien aux élevages mises en place en 2019 notamment le transport d’eau. Cette période sèche est enfin propice aux départs de feux : il est nécessaire de proscrire les pratiques de brûlage de végétaux coupés et d’écobuage.
 
Devant ces perspectives de tarissement des ressources qui peuvent conduire à moyen terme à des difficultés d’approvisionnement pour les services les plus fragiles, des opérations de raccordement par anticipation d’ouvrages ou de forages ont été conduites avec succès à Saint-Denis et au Port ces derniers jours. Il est demandé aux autorités organisatrices d’engager des mesures d’anticipation et d’accentuer les actions de recherche de fuites, ce qui permettra d’augmenter les volumes disponibles pour la mise en distribution. »
 

Eviter le lavage des cours et réduire l’arrosage des espaces verts et des stades

« Il est conseillé, en cette période sèche, d’avoir une utilisation la plus économe possible de l’eau, aussi bien pour les particuliers que les collectivités notamment en évitant le lavage des cours et des voiries à grandes eaux et en réduisant les arrosages des espaces verts et des stades.
 
D’un point de vue sanitaire, lorsque l’eau revient au robinet après une coupure d’eau, il est recommandé de prendre des précautions. En effet, au moment de la remise en service, l’eau peut être impropre à la consommation durant plusieurs heures et il est recommandé durant cette période de :
- ne pas utiliser l’eau pour la boisson ou la préparation des aliments ;
- privilégier les usages non alimentaires (toilette, WC, ménage…) ;
- préférer la consommation d’eau embouteillée
 
L’évolution de la situation continuera d’être suivie avec la plus grande attention dans les prochains jours avec attention par le préfet de La Réunion. »

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Messages

  • Avec l’amplification du réchauffement climatique le manque d’eau potable qui touche une grande partie de la population réunionnaise va s’aggraver chaque année . Les autorités responsables de l’approvisionnement en eau pourront toujours prendre des mesures de restriction pour gérer le peu d’eau disponible à partager avec tout le monde ,mais dès maintenant il faut programmer les ouvrages nécessaires pour aller chercher l’eau là où elle se trouve en abondance .

    Il suffirait d’affecter à la consommation humaine pendant la période sèche une partie de l’eau brassée par nos usines hydroélectriques pour couvrir les besoins de la population , mais pour cela il faut réaliser des ouvrages relativement coûteux non seulement pour stocker l’eau mais aussi pour l’acheminer dans les différentes communes de l’île ; et bien entendu il faut aussi trouver d’autres solutions pour remplacer l’électricité produite par cette eau .

    Il y a 50 ans la population réunionnaise comptait à peine 480000 habitants et l’usine de la rivière de l’Est aurait pu couvrir à elle seule la totalité de ses besoins en électricité . Actuellement la population s’élève à environ 900000 habitants et la production d’électricité de la rivière de l’Est couvre à peine 10% de nos besoins d’électricité et il faut bien se rendre compte que nos besoins en eau et en énergie vont encore être multipliés par trois lorsque la population aura dépassé le million d’habitants . Il nous faut anticiper et programmer dès maintenant les infrastructures nécessaires à la couverture de nos besoins en eau et en énergie car ces infrastructures seront certainement des ouvrages très importants et très coûteux .

    Nous enregistrons à la Réunion des records de pluviométrie et avons suffisamment d’eau pour couvrir tous nos besoins en eau pour la consommation humaine et pour notre production d’électricité mais nous ne l’exploitons pas comme il faudrait le faire . Nous pouvons utiliser l’eau qui s’écoule de nos rivières , mais nous pouvons aussi stocker l’eau des pluies pour couvrir nos besoins . Nous avons des sites où l’on pourrait créer artificiellement de grande retenue d’eau qui pourraient servir pour l’agriculture ou pour la production d’énergie.

    Pour produire de l’électricité nous pouvons aussi utiliser l’énergie des vagues et du vent, l’énergie du soleil et la géothermie Et en développant ces différentes possibilités nous pourrons utiliser une grande partie de l’eau affectée à la production d’électricité pour les besoins de la consommations humaines mais aussi pour l’industrie et l’agriculture .

    Mais si nous voulons maitriser notre avenir il nous faut le prévoir dès maintenant . Après le gros chantier de la nouvelle route du littoral les prochains gros chantiers devraient concerner la maitrise de l’eau et de notre énergie . Le transfert de l’eau depuis Salazie jusqu’à Saint Paul nous a demandé près de 40 ans . je ne suis pas certain que le réchauffement climatique nous accordera un délai aussi long .

  • Il semblerait que la productions d’électricité de l’usine hydroélectrique de la Rivière de l’EST ne représente plus que 3% de la production totale d’électricité de l’île . Comme les captages de l’eau sont situées à plus de 900 m d’altitude , on pourrait les affecter en partie à l’approvisionnement en eau de la population en construisant deux pipe line pour acheminer l’eau vers la cote Est de l’île, l’un passant par le nord et l’autre passant par le sud . Le franchissement de certains massifs montagneux se ferait en tunnel et celui des champs de lave du grand brulé avec une protection isotherme .

    A mon avis les besoins en eau devraient être considérés comme prioritaires par rapport aux besoins en énergie électrique et devraient justifier la programmation des travaux nécessaire à la réalisation des pipe line et des conduites de distribution .

    On a déjà construit des pipes line de plusieurs milliers de km pour transporter du pétrole ou du gaz dans le monde .Ce ne sera pas la mer à boire de construire 250 km de pipe line pour conduire l’eau de l’EST de l’île de la Réunion Vers sa cote Ouest . Ce sera un chantier gigantesque à l’échelle de notre petite île, et c’est certain que cela nous coûtera cher ,peut être même plus cher que la nouvelle route du littoral , mais il en va de notre survie , mais cela pourrait aussi être un exemple que nous pourrions donner au monde .

    La lutte contre le réchauffement climatique passe aussi par une adaptation de nos infrastructures aux nouvelles exigences de la nature . Si on ne veut pas que certaines régions actuellement verdoyantes de notre planère se transforme en désert sahélien il faudra faire ce qu’il faut pour y acheminer de l’eau, construire d’immense barrage , détourner des fleuves , dessaler l’eau de mer , capter et stocker les eaux des crues pendant la saison de pluies, changer le climat artificiellement ....

    Mais peut être que cela demandera aussi une évolution géopolitique de la planète entière et la création d’institutions internationales dotées de moyens capables d’agir à l’échelle de la planète . la lutte contre le réchauffement climatique nous obligera à nous dépasser chacun à notre niveau mais aussi à créer une véritable solidarité planétaire car aucun pays ne pourra se sauver tout seul même si certains bénéficieront de situations privilégiées .Actuellement les brésiliens sont en train de détruire le poumon de la planère que constitue la forêt amazonienne , s’il existait déjà une institution internationale dotée de moyens d’agir dans l’intérêt général de la planète nous pourrions les en empêcher .Mais cette institution n’existe pas encore .


Témoignages - 80e année


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