Actualisation de la liste rouge de l’UICN

37% des espèces de poissons des rivières menacées

28 novembre 2011

L’évaluation de quelque 6.000 espèces révèle que 44% de tous les mollusques d’eau douce, 37% des poissons d’eau douce, 23% des amphibiens, 20% d’une sélection de mollusques terrestres, 19% des reptiles, 15% des mammifères et des libellules, 13% des oiseaux, 11% des coléoptères saproxyliques, 9% des papillons et 467 espèces de plantes vasculaires sont maintenant menacées. C’est ce qu’indique la mise à jour de la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la Nature (UICN). Un communiqué de l’UICN reproduit ci-après livre les premiers commentaires.

Janez Potočnik, Commissaire européen à l’Environnement, dit : « Le bien-être des Européens et des hommes du monde entier dépend des biens et des services que fournit la nature. Si nous ne traitons pas les causes qui provoquent ce déclin et que nous n’agissons pas d’urgence pour y mettre fin, nous pourrions payer le prix fort ».
Les mollusques d’eau douce sont le groupe le plus menacé de ceux qui ont été étudiés jusqu’à présent. La grande mulette (Margaritifera auricularia), qui fut jadis assez répandue, se limite désormais à quelques rivières de France et d’Espagne. Actuellement classée En danger critique d’extinction, elle fut considérée comme quasi éteinte dans les années 1980. Cette espèce est une des deux pour lesquelles un Plan d’action fut conçu à l’échelle européenne, et des programmes de conservation en cours permettent d’espérer en son avenir.
« Ces résultats confirment l’état inquiétant des mollusques européens », dit Annabelle Cuttelod, Coordinatrice de la Liste rouge européenne à l’UICN. « Lorsqu’on les combine au niveau élevé des menaces qui pèsent sur les poissons et les amphibiens d’eau douce, nous pouvons constater que les écosystèmes d’eau douce européens sont vraiment soumis à de graves menaces qui exigent des mesures de conservation urgentes ».
Les poissons d’eau douce sont aussi très menacés, spécialement à cause de la pollution, de la surpêche, de la perte d’habitats et de l’introduction d’espèces invasives. Les esturgeons courent un risque particulier : sept des huit espèces européennes sont aujourd’hui en danger critique d’extinction.
Dans la catégorie des plantes vasculaires, nous trouvons toutes les parentes sauvages des plantes cultivées ; elles sont vitales pour la sécurité alimentaire et pourtant leur conservation est souvent négligée. L’espèce Beta patula est une proche parente sauvage des betteraves cultivées et une source génétique importante pour l’amélioration de la résistance aux virus. Parmi les autres plantes qui présentent des niveaux de menaces inquiétants citons, entre autres, les parentes sauvages de la betterave sucrière, du blé, de l’avoine et de la laitue qui sont des cultures économiquement importantes en Europe.
Mais il y a aussi des nouvelles positives, et les évaluations mettent en évidence la réussite de mesures de conservation bien conçues. De nombreuses espèces protégées en vertu de la Directive Habitats de l’UEet incluses dans le réseau Natura 2000 d’aires protégées ont maintenant de meilleures chances de survie. Centranthus trinervis, une plante endémique de Corse, est passée de En danger critique d’extinction à en danger grâce à la protection stricte dont bénéficie son seul site connu. De plus, le contrôle, depuis une dizaine d’années, d’espèces envahissantes comme certaines plantes, les chèvres et les rats par exemple, fut bénéfique pour la plupart des escargots terrestres de Madère.
« Ce sont des signes encourageants qui montrent les bénéfices d’actions de conservation étayées par des politiques fermes », estime Jean-Christophe Vié, Directeur adjoint du Programme mondial de l’UICN pour les espèces, « la poursuite de la mise en œuvre de la législation européenne actuelle, combinée à de nouveaux programmes de conservation, est essentielle pour préserver ces importantes espèces indigènes et leurs habitats ».

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