Il était un peu moins de 20 heures hier quand une partie de la France est tombée dans le noir. EDF n’y était pour rien cette fois, et pas question de délestages. Les Français - du moins certains d’entre eux - avaient choisi eux-mêmes de se plonger dans l’obscurité de 19h55 à 20h, à l’appel de l’Alliance pour la planète, collectif qui rassemble 70 associations écologistes.

Le collectif avait appelé tous les citoyens à « donner 5 minutes de répit à la planète » et ainsi « participer à la plus grande mobilisation des citoyens contre le changement climatique ». Depuis quelques semaines, de nombreux mails circulaient et des blogs se créaient pour faire circuler l’info. Apparemment, le message est très bien passé puisque même des monuments comme la Tour Eiffel ou Notre-Dame de la Garde à Marseille ont été éteints en signe de solidarité par les municipalités.

Des Mairies ont voulu donner l’exemple, jeudi, comme celle de Paris qui a autorisé l’extinction des illuminations décoratives de la Tour Eiffel. La vieille dame a éteint ses 336 projecteurs, plongeant dans la pénombre les personnes qui s’étaient rassemblées sous l’édifice pour l’occasion. La Mairie du 2ème arrondissement de la capitale a elle aussi éteint toutes ses lumières en plein Conseil Municipal. A Marseille, l’éclairage de Notre-Dame de la Garde a été éteint à la demande de la Mairie.

Les Français concernés

Le Réseau du Transport d’Électricité (RTE) a observé durant ces 5 minutes une « chute brutale » de la consommation d’électricité d’environ 800 mégawatts (MW), soit une baisse de plus de 1% de la consommation totale en France, a déclaré jeudi soir un porte-parole de RTE. Selon une première estimation, cette baisse correspondrait à la consommation de l’éclairage et des appareils en veille d’environ 3 millions de ménages ou celle d’une ville comme Marseille.

Pour les organisateurs, ce mouvement avait avant tout un but politique. « Il ne s’agit pas d’économiser 5 minutes d’électricité uniquement ce jour-là, mais d’attirer l’attention des citoyens, des médias et des décideurs sur le gaspillage d’énergie et l’urgence de passer à l’action », expliquaient-ils sur leur site.

Il est trop tôt pour mesurer l’ampleur exacte de ce mouvement, mais les Français semblent avoir montré qu’ils étaient concernés par l’écologie et par l’avenir de la planète en général. Un récent sondage TNS Sofres pour le magazine “Pèlerin” montre que 86% d’entre eux sont disposés à diminuer leur consommation d’électricité.
Mais ils n’ont toutefois pas l’air disposés à soutenir un candidat écologiste en avril prochain. Dominique Voynet, candidate des Verts, stagne à 2% dans les sondages.