Une personne sur six n’a pas accès à l’eau potable

6.000 enfants meurent chaque jour faute d’eau

22 mars 2004

Alors que se déroule aujourd’hui la Journée mondiale de l’eau, on ne peut que déplorer que sur la planète, plus d’un milliard de personnes sur les six que compte la planète sont privées d’eau potable, ce qui provoque le décès chaque jour de 6.000 enfants, et de plus de 2 millions de personnes par an. Or, d’après l’ONU, une telle catastrophe pourrait être évitée, il suffirait de 30 milliards de dollars par an, soit moins de 100 millions par jour, pour qu’un humain sur trois puissent accéder à l’eau potable.

Près de 1,1 milliard d’individus n’ont pas accès à l’eau potable dans le monde et 2,4 milliards vivent sans toilettes ni égouts, selon les chiffres publiés jeudi par Wash, une agence spécialisée des Nations unies, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, aujourd’hui.

Plus de 2 millions de personnes dans les pays pauvres, principalement des enfants, meurent chaque année de maladies dues au manque d’eau potable, de services d’assainissement adéquats et à une mauvaise hygiène. Chaque jour, 6.000 enfants meurent de diarrhées. Le simple geste de se laver les mains avec du savon et de l’eau peut réduire ce type de maladies d’un tiers. L’amélioration de la qualité de l’eau réduit les cas de diarrhées de 15 à 20%, l’utilisation de toilettes les réduit de 40%.
La communauté internationale a pris l’engagement lors du Sommet du Millénaire (2000) de réduire d’ici à 2015 de moitié la proportion de personnes privées d’eau potable, un engagement qu’elle a étendu au Sommet de la Terre à Johannesburg (2002) aux populations sans assainissement (égouts et toilettes).

Un “conseil de concertation pour l’approvisionnement en eau et l’assainissement” (Wash en anglais) a été mis en place en 1990 par les Nations unies pour rendre plus efficace l’action de la communauté internationale. Selon ce conseil, la Corée du Nord, l’Afghanistan, le Bangladesh, le Népal, l’Ethiopie, l’Inde, le Yemen, le Cambodge, le Burundi et l’Erythrée sont les dix pays où le niveau d’hygiène est le plus désastreux. Le classement se base sur les taux de malnutrition infantile dans chaque pays. Les diarrhées étant la cause principale de malnutrition infantile, le taux de malnutrition constitue un indicateur de l’hygiène des populations, estime Wash.

En revanche, des milliards de dollars sont investis depuis 30 ans dans l’eau et l’assainissement pratiquement en pure perte dans les pays en voie de développement, selon le même rapport de l’ONU qui réclame un changement drastique de méthode.
"De l’Inde à la Bolivie et du Kenya au Népal, on peut trouver les traces de dizaines de programmes aujourd’hui disparus, et qui n’ont produit qu’une infime partie des bienfaits escomptés", relève le rapport. Principale cause d’échec : la nature des projets, généralement "des solutions toutes faites sous forme d’installation de matériel, sans participation des populations".
"Ce n’est pas uniquement une question de moyens", met en garde Jan Pronk, président de Wash. L’agence estime que des moyens relativement modestes, de l’ordre de 30 milliards de dollars par an, bien utilisés, permettraient de réduire de moitié d’ici à 2015 la proportion d’individus privés d’accès à l’eau potable et d’assainissement, comme la communauté internationale s’y est engagée au Sommet de Johannesburg (2002).

"Les pays et les organisations internationales ont tendance à privilégier les services à grande échelle et à gros budget, gérés de manière hiérarchique, orientés sur le matériel, faisant l’objet d’un suivi statistique et mis en oeuvre du sommet vers la base", explique le rapport.


Chine : un plan de protection de l’environnement

Le gouvernement chinois a lancé récemment un plan de protection de l’environnement pour 2004, sur fond du développement rapide de son économie.

Lors d’une conférence annuelle sur l’environnement national tenue à Beijing le 11 mars, Xie Zhenhua, directeur de l’Administration d’État pour la protection de l’environnement (AEPE), a déclaré que l’AEPE concentrera ses efforts dans la dépollution des régions sérieusement polluées et des industries très polluantes.

La Chine a vu son PIB s’élever à 1.330 milliards de dollars en 2003 et compte quadrupler ce chiffre d’ici 2020.
"Le développement économique à une telle vitesse risquera d’engendrer une pollution terrible, si l’on ne prend pas de mesures nécessaires", a affirmé Xie, ajoutant que "l’AEPE est déterminée à contribuer à une croissance de l’économie plus équilibrée".
Il a annoncé les mesures de sanction contre les pollueurs le long des cours d’eau les plus polluées comme la Rivière Huai et le Lac de Taihu, ainsi que les papeteries et les usines de chimie fort polluants. La Chine envisage de perfectionner la loi sur l’environnement et d’améliorer le système d’aménagement, a précisé Xie.


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