Une alternative à l’incinération

65% des déchets valorisés par compostage

13 octobre 2006

Plus de 65% des déchets des 92.000 habitants de la Communauté urbaine du Creusot Montceau-les-Mines (16 communes), en Bourgogne, sont valorisés par compostage. Une solution approuvée en quelques mois par les habitants et qui a permis d’éviter la construction d’un incinérateur. C’est ce qu’explique un article publié sur le site du Conseil général des Bouches-du-Rhône. En voici de larges extraits.

Depuis 10 ans, on vient des quatre coins de la France et même du monde (Australie, Corée du Sud, Sénégal) pour découvrir le petit joyau niché dans les vallées verdoyantes de Bourgogne. Il ne s’agit pas d’un musée ou d’un cépage renommé, mais d’une usine de compostage.
"Au début, on nous prenait pour des fous", se souvient Christian Panay, chargé de mission développement durable de la Communauté urbaine du Creusot Montceau-les-Mines.
"Tout le monde ne jurait que par l’incinération. Mais, pour nous, cette solution ne pouvait pas correspondre à nos besoins, ni aux désirs des habitants qui avaient été consultés préalablement.
Les élus ont donc opté pour une solution originale, le compostage des déchets, ce qui impliquait, dès le départ, une contrainte forte : la qualité du tri chez l’habitant".

Un choix réfléchi des habitants

En plus des déchets verts qu’ils mettent dans l’une des deux déchetteries, le verre qu’ils apportent dans les colonnes (250 points), les habitants des 16 communes de la Communauté urbaine sont les rares en France à effectuer quatre tris. Les emballages en papier carton vont dans le sac bleu, les contenants (bouteilles plastiques, cannettes, boîtes de conserves) dans le sac jaune, les bio-déchets (restes de repas, fleurs) dans le sac vert et le reste dans le sac noir. "La grande inconnue, c’était évidemment l’attitude des habitants par rapport à cette multitude de gestes alors qu’avant, ils n’avaient qu’une poubelle et tout partait en décharge, souligne Christian Panay. Mais après quelques mois de mise en place, nous avons obtenu des résultats probants dans l’habitat pavillonnaire, qui représente 70% sur le territoire". Une fois ramassés, les sacs arrivent à l’usine de compostage dans la zone industrielle de Torcy.

Réutilisé dans l’agriculture

À côté d’un centre de tri traditionnel où une vingtaine de personnes se relaient en poste pour trier les sacs jaunes et bleus, la grande innovation consiste à envoyer les sacs verts et noirs dans un grand tube de 40 mètres, le bio-réacteur, qui accélère le début de la fermentation. Après trois jours, les déchets sont triés mécaniquement pour enlever les impuretés du compost en gestation. Celui-ci est ensuite entreposé à l’air libre pour poursuivre son cycle. "En 1 mois, nous obtenons un compost d’aussi bonne qualité que celui que nous fabriquons en 5 mois à partir des déchets verts récupérés dans les déchetteries, précise Christian Panay. Le tout est ensuite revendu aux agriculteurs et aux viticulteurs qui s’en servent pour enrichir leurs terres".

Enfouissement limité à 33%

Au final, il reste environ 33% des déchets produits par les ménages qui ne sont pas recyclés et qui partent en centre d’enfouissement technique.
"Avec cette technique, nous arrivons au même taux de recyclage qu’une usine d’incinération, mais sans problème de pollution et avec une plus-value pour notre environnement, conclut Christian Panay. Ici, rien ne se perd et tout retourne à la terre".


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