À quand l’Organisation mondiale de l’environnement ?

18 janvier 2008

« Réduire les émissions de gaz carbonique : une urgence », selon le magazine “L’Eglise de La Réunion”. Son numéro 336 de janvier 2008 attire l’attention sur le réchauffement climatique, et critique le manque de réaction des grands de ce monde en charge du dossier brûlant des changements climatiques.

“La chaleur les laisse de glace” titre le magazine religieux. On s’attendait certes à un dossier bien plus volumineux. Juste 2 pages s’attardent sur le problème du réchauffement climatique.
“L’Eglise de La Réunion” revient sur la Conférence de Bali, qui réunissait 10.000 personnes de 190 pays, du 3 au 14 décembre dernier. Le magazine déplore que les experts du monde entier se soient séparés sans véritables engagements, si ce n’est qu’ils se rencontreront au terme de 2 ans de négociation à Copenhague, dans la perspective d’une signature d’un traité. Deux ans encore à attendre, alors qu’il importe de répondre à l’urgence ; comme le fait si bien remarquer l’édition religieuse, « l’urgence est d’échapper à une hausse des températures supérieure à 2 degrés ». Les conséquences, on les connaît déjà.
Au pôle Nord, la banquise est en train de fondre, et c’est l’ours blanc qui se retrouve en danger de disparition. On sait aussi les conséquences sur la hausse du niveau des mers, les risques d’inondation, et bientôt les importants déplacements de population. Bref, pas de quoi se réjouir, et “L’Eglise de La Réunion” tire la sonnette d’alarme. Il est vrai qu’un bon croyant ne ferait pas de mal à une des créations divines !

Nous adapter à un réchauffement irréversible de 2°C

Même si son dossier est peu fourni, “L’Eglise de La Réunion” nous fait tout de même le plaisir de redonner la parole à Jean Jouzel, membre du Groupe d’experts intergouvenemental sur l’évolution du climat (GIERC). Interviewé par Olivier Nouaillas, il note que « le phénomène de réchauffement climatique est déjà enclenché ». Et de poursuivre : « tous les experts du GIEC sont d’accord là dessus : d’ici à 2010, la terre va se réchauffer en moyenne globale de 2°C par rapport au climat d’il y a une centaine d’années ».
Le spécialiste insiste sur le fait que ce n’est pas encore la catastrophe, puisque l’Homme peut s’adapter à ces températures, mais, précise-t-il, « par contre, si c’est plus, et notamment si cela va jusqu’à 4, voire 5°C, le haut de la fourchette du GIEC, alors là... ». A nous de comprendre que « d’autres éléments irréversibles se mettront en route de façon accélérée, à savoir la hausse du niveau des mers, la fonte des glaciers ». On peut en effet s’imaginer la catastrophe pour les pays côtiers, les îles. Nous devrons nous attendre à accueillir les premiers réfugiés climatiques. « La difficulté, c’est bien à la fois de nous adapter à un réchauffement irréversible, mais encore gérable de 2°C, et en même temps de prendre des mesures pour ne pas aller au-delà », déclare-t-il.

Quelles solutions ?

Le spécialiste n’y va pas par quatre chemins. « L’objectif raisonnable, c’est un scénario de diminution du CO2, premier contributeur à l’augmentation de l’effet de serre, à partir de 2015. Après, c’est la mise en œuvre de l’objectif pris par les pays du G8 (responsables de 40% des émissions) lors du Sommet de Heiligendamm, en Allemagne, le 7 juin 2007, soit réduire de 50% les émissions de gaz à effet de serre pour 2050 ». Il faut suivre les conclusions du Grenelle de l’Environnement à la lettre. Certains sont encore à questionner le bien fondé de ce grenelle, alors que l’avenir de l’humanité est en jeu.
Passer à une économie de la parcimonie des ressources naturelles, une économie sobre en carbone, c’est un rêve ? « L’idéal serait que les Nations Unies mettent en place, en face de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), une structure qui éviterait les distorsions de concurrence entre des pays sobres et d’autres gaspilleurs ». L’idée d’une Organisation mondiale de l’environnement (OME), qui puisse discuter d’égal à égal avec l’OMC, mériterait d’être étudiée. Mais comme le dit Al Gore, ainsi que Rajendra Pachauri, Prix Nobel de la Paix avec Al Gore, il importe que tout un chacun ait conscience des défis environnementaux, et change son style de vie.
En tout cas, il ne s’agira pas de simplement prier pour que la Terre soit préservée. Il s’agit de gestes de tous les jours, imputables à chacun.

Bbj


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