Les effets des importations

Afrique australe : le prix de la dépendance

10 août 2012

Dans notre région, nombreux sont les pays à s’appuyer sur les importations pour combler un déficit de production alimentaire. Toute hausse des cours mondiaux est lourde de conséquences.

L’augmentation récente du prix du maïs a eu des répercussions quasi instantanées en Afrique du Sud, le principal producteur de maïs du continent. Les pays du Sud de l’Afrique qui importent du maïs, comme le Botswana, la Namibie et le Swaziland, seront durement affectés par la hausse des prix. La production de maïs au Lesotho — un gros importateur — a diminué de 77 pour cent par rapport à 2010-11, et le pays, comme plusieurs de ses voisins, aura de la difficulté à nourrir sa population.
Le Lesotho ne s’est pas encore remis de l’augmentation des prix des denrées alimentaires de 2010 et des inondations qui ont eu lieu par la suite. Le pays, qu’on appelle aussi « royaume des montagnes », a été contraint de dépenser des millions de dollars pour acheter de la nourriture et du matériel afin de réparer les infrastructures endommagées. En 2011, la production agricole a été affectée par les précipitations insuffisantes. Dans un rapport publié en mai 2012, le Fonds monétaire international (FMI) a estimé à 4,2 pour cent du Produit intérieur brut (PIB) le coût des importations liées aux inondations et l’achat de nourriture et de carburant jusqu’en 2013 — une somme que les recettes anticipées provenant des exportations de diamants ne permettront pas de couvrir. L’estimation du FMI ne prenait pas en compte la hausse actuelle des prix.
Et il y a pire encore : selon une évaluation mondiale de la sécurité alimentaire réalisée par le service de recherche économique du Ministère américain de l’Agriculture (USDA) et comprenant des projections pour les 10 prochaines années, près de 100 pour cent de la population du Lesotho, de la République démocratique du Congo (RDC), du Burundi et de l’Érythrée souffrira d’insécurité alimentaire jusqu’en 2022.
« L’Angola a également eu de très mauvaises récoltes (temps sec) et on s’attend à ce que le pays importe des quantités plus importantes de céréales que l’an dernier. Le Zimbabwe aura aussi besoin d’importer plus de céréales, mais les stocks qu’il a accumulés l’aideront néanmoins à combler en partie le déficit croissant de 2012-13 », a indiqué Mme Balbi dans un courriel.

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