La Martinique connaît depuis plusieurs jours de nouvelles difficultés d’alimentation en eau alors que chacun constate le retour prématuré d’une forte chaleur dans le département.
La sécheresse qui sévit en Martinique entraîne une préoccupante diminution des ressources en eau.
Les autorités se sont réunies pour faire le point sur la situation en rappelant notamment que les mesures restrictives concernant l’utilisation de l’eau, prises il y a moins d’un mois, sont maintenues par la Préfecture.
Il est demandé à la population d’éviter tout gaspillage de l’eau en cette période comme notamment l’arrosage des pelouses, le lavage des voitures ou encore le nettoyage des piscines.
Pour autant, Laurent Bigot, directeur de cabinet du préfet, qui avait réuni les principaux services concernés se refusait à parler de « situation catastrophique ».

Cette situation engendre des difficultés qui se lisent dans les courriers de protestation des Martiniquais :

« Nous sommes résidents à la Baie des Mulets, (Vauclin) et nous désespérons devant nos robinets qui refusent obstinément de verser ne serait-ce qu’une seule goutte d’eau ! et cela depuis 3 jours !
Et pendant ce temps radio et télé nous parlent de gaspillage, d’arrosage de pelouse, etc. Alors que nous voudrions simplement prendre une douche, laver notre vaisselle, faire cuire des pâtes, aller au toilettes, etc, des choses simples, vitales et surtout correspondant aux normes d’hygiènes élémentaires. Quant à la Société Martiniquaise des Eaux, elle vous raccroche au nez en vous disant qu’il faut patienter ! Patienter, sans doute, mais combien de temps, ça nul ne le sait. La Mairie du Vauclin vient de nous répondre qu’elle n’était pas au courant de la situation alors que la dernière "coupure d’eau" a duré 6 jours ! Sans la moindre goutte d’eau, rien ! Que doit-on faire ? La Préfecture va-t-elle nous recommander par exemple... de prendre notre douche sur la plage de Sainte-Anne où l’eau coule sans restriction ? »

(Sources Dom Actu.com)

Notre commentaire

Et à La Réunion, sommes-nous à l’abri ?

Les tracas de nos amis martiniquais ne devraient-ils pas nous inciter à la réflexion quant à la façon dont nous utilisons l’eau à La Réunion ? Sociétés de production et d’acheminement de l’eau et collectivités locales, bien entendu, mais aussi nous-mêmes, les usagers ? Devrons-nous attendre de connaître les mêmes tracas pour réfléchir collectivement à notre façon d’utiliser l’eau, captée, transportée, rendue potable à grands frais, pour la jeter sur du gazon, la rejeter dans le réseau d’assainissement sitôt la salade ou les brèdes lavées ? N’y a-t-il donc rien de plus intelligent à faire d’autre que d’utiliser cette eau une seule fois avant de l’acheminer vers les stations d’épuration et la rejeter en mer ?
L’élévation du niveau des océans va avoir pour autre conséquence d’augmenter la pression de l’eau de mer sur nos nappes phréatiques. Elles seront donc rendues encore plus vulnérables à l’invasion de l’eau de mer et les prélèvements d’eau douce effectués dans nos nappes phréatiques devront être plus mesurés que jamais.
Malheureusement cette préoccupation n’est celle que de quelques élus et de certains spécialistes alors que l’avenir de nos ressources en eau douce concerne chaque minute de la vie de chacun de nous.
Est-ce parce que ce sujet n’est pas assez futile qu’il est si peu traité par les médias ? Serons-nous capables d’exiger d’en débattre préventivement et collectivement ou bien attendrons-nous d’être privés d’eau pendant 6 jours comme en Martinique ?

Jean Saint-Marc