Sur le blog de Pierre Vergès

« American way of life » ?
Alimentation et climat : un couple qui peut se révéler infernal !

1er août 2011

« Si chaque Américain ne mangeait pas de viande, ni de fromage un jour par semaine pendant un an, le gain en termes d’émissions de gaz à effet de serre serait équivalent à celui provoqué par 7,6 millions de voitures en moins sur les routes ! ». Telle est la conclusion d’un nouveau rapport sur les effets de la dépendance à la viande aux États-Unis, publié lundi 18 juillet par l’organisme de recherche américain Environmental Working Group.

Cette étude, intitulée “Le guide du mangeur de viande”, mesure et compare l’impact sur le climat, du champ à l’assiette, de 20 types de protéines différents, la viande et les lentilles donc, mais aussi le fromage, les fruits de mer, les haricots ou les noix.
Ainsi, l’ensemble de leur cycle de vie est passé au crible, grâce aux données fournies par le Ministère de l’Agriculture américain, depuis les pesticides, les engrais et l’eau utilisés pour cultiver la nourriture du bétail jusqu’aux émissions générées par l’élevage des animaux, la transformation, le transport et la cuisson de la viande, en passant par la fin de vie et notamment le gaspillage.

Sur les 60 millions d’hectares de terres cultivées aux États-Unis, 8 millions de tonnes d’engrais azotées et 80.000 tonnes de pesticides sont utilisées seulement pour faire pousser l’alimentation du bétail.
L’élevage génère par ailleurs près de 500 millions de tonnes de fumier par an, ce qui contribue à détériorer les nappes phréatiques et polluer l’air.

Au rayon des protéines les plus polluantes, on trouve l’agneau (39,2 kg de CO2 par kilo de viande consommée), le bœuf (27 kg), puis le fromage (13,5) — donnée dont nous sommes moins conscients — en raison de la production de méthane, un gaz 25 fois plus nocif que le CO2 en termes d’émissions, par le bétail, l’énergie qu’exige l’élevage et l’abattage et le fumier produit.
A l’opposé, les lentilles (0,9 kg), les haricots (2 kg) et les noix (2,3 kg) comptent pour peanuts dans les émissions de gaz à effet de serre : selon le rapport, elles sont ainsi de vingt à trente fois moins importantes que celles du bœuf.

Le problème réside bien sûr dans le fait que nous consommons trop de protéines animales au détriment des végétales et, surtout, trop de protéines tout court.
Aux États-Unis en particulier, les enfants mangent le quadruple, et les adultes le double, de la quantité recommandée de protéines, selon Hamerschlag Kari, auteur du rapport.

« Bien que cela fasse un moment que les scientifiques et ONG soulèvent le problème, les Américains continuent à avoir des taux de consommation de viande très élevés. Notre pays produit et consomme, par personne, 60% de viande de plus que les Européens », explique la scientifique.

En conclusion, le rapport ne nous incite évidemment pas à tous devenir végétariens, mais à moins et mieux consommer des protéines animales. Et, à défaut, de réduire sa consommation de protéines, mieux choisir leur type et leur origine permettrait de réduire notre empreinte carbone de manière significative.

Climat et biodiversité

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