Le greenwashing et les « petits gestes » ne doivent pas faire oublier l’essentiel : l’urgence d’aller vers une autre civilisation

Journée de la Terre : le capitalisme responsable de la crise climatique et environnementale

23 avril, par Manuel Marchal

Hier 22 avril avait lieu la Journée de la Terre. Ce fut l’occasion d’initiatives louables de ramassage de déchets et autres petits gestes censés sauver la Planète. Mais le problème de fond ne doit pas être oublié. La crise ne découle pas de l’accumulation de mauvais « petits gestes », elle vient de décisions politiques fondamentales ayant pour but de maximiser les profits d’une classe sociale.
La crise climatique et environnementale ne pourra être réglée qu’avec le dépassement du capitalisme. C’est en effet la course au profit qui est responsable de la pollution de l’atmosphère et de la destruction de l’environnement. Elle pousse des millions de personnes à se réfugier dans d’autres pays et elle provoque d’importants déséquilibres dans la biodiversité.

Ce 22 avril était la Journée de la Terre mais les causes de la crise n’ont pas fait débat.
La protection de l’environnement est devenu un sujet qui s’est imposé dans l’actualité. En conséquence, le capitalisme s’adapte pour en chercher de nouveaux profits. C’est le greenwashing.
Ainsi à La Réunion, le charbon est remplacé par des morceaux de bois importés d’Amérique du Nord et le fioul par de l’huile végétale achetée au groupe français Avril avec le label de complaisance « énergie renouvelable » donné par l’Union européenne et Paris. Par ce procédé, grâce à un simple règlement, l’électricité devient majoritairement produite par des « énergies renouvelables » à La Réunion. Depuis quand bruler en quelques secondes des mois voire des années de CO2 accumulés dans la matière contribue-t-il à protéger l’atmosphère de l’augmentation des gaz à effet de serre ? La Journée de la Terre est l’occasion de soulever ce genre de problème.
Mais ce n’était pas le cas à La Réunion. Des actions louables de ramassage de déchets par des élèves avaient notamment lieu. Mais ceci a tendance à faire perdre de vue l’essentiel : ce n’est pas à cause de l’accumulation de petits gestes que la Terre est touchée par une crise climatique causée par une seule espèce, mais à la suite de décisions politiques fondamentales.

La pollution causée par la course aux profits

C’est en effet le capitalisme qui est la cause principale de la pollution de l’atmosphère à l’origine de la crise climatique, et de la crise environnementale provoquée par la destruction de la nature pour en exploiter ses richesses humaines et naturelles.
Si 1850 est choisie comme date de référence dans le Traité de Paris sur la climat, c’est parce que c’est à partir de cette date que la pollution de l’atmosphère par d’importants rejets de gaz à effet de serre a commencé. Cette date coïncide avec celle du développement de l’industrialisation capitaliste en Europe occidentale et en Amérique du Nord. Aujourd’hui, avec plus de 7 milliards d’habitants sur Terre, ce système qui repose sur l’exploitation de plus de 80 % de la population au profit d’une minorité n’est plus tenable. Jamais sur Terre la classe des ultra-riches n’a pu se permettre de vivre dans un tel confort tout en étant responsable d’une pollution sans précédent. Jamais non plus cette classe a été aussi organisée. Les décisions de l’OMC et de l’Union européenne s’imposent aux États. Elles découlent notamment des intérêts de cette classe possédante qui n’a jamais été aussi puissante.

Préparer un avenir meilleur pour les prochaines générations

En conséquence, des millions de personnes souffrent des conséquences directes de ces crises causées par le capitalisme. La course au profit entraîne des guerres pour l’accès à l’eau, comme le rappelle la colonisation de la Palestine par un régime d’extrême droite soutenu par les mêmes États qui étaient pour l’apartheid en Afrique du Sud.
Les réfugiés climatiques existent tout près de nous à Madagascar, en raison de la sécheresse dans le Sud du pays. Un mois avant cette Journée de la Terre, Tuvalu a conclu un accord avec l’Australie pour que ses habitants puissent y trouver refuge quand leurs îles seront englouties par la montée du niveau de la mer.
Lors de son Facebook Live, Ary Yée Chong Tchi Kan a évoqué la question de la crise climatique. Le candidat du PCR aux élections européennes sur la liste « La Gauche unie pour le monde du travail » demande de mettre l’Union européenne à contribution pour financer la construction de nouvelles villes éloignées du littoral afin d’y relocaliser notamment les habitants des zones proches de l’océan qui pourront être évacués.
Plus largement, c’est l’idée d’aller vers une nouvelle civilisation qui peut être le moyen de sortir de cette crise. Cela suppose de dépasser le capitalisme afin que la course au profit ne soit plus le moteur de l’économie. Ainsi il sera possible de préparer un avenir meilleur pour les prochaines générations.

M.M.

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