Une COP29, sans grandes ambitions
L’Azerbaïdjan propose 14 textes non engageants pour contourner la finance pour le climat
20 septembre
Le président de la nouvelle COP29, Moukhtar Babaïev, a dévoilé le 17 septembre, 14 initiatives volontaires en tout genre. Toutefois, les discussions sur le sujet principal de la réunion, c’est-à-dire la finance pour le climat, ont été plus ardues que jamais.
« Les présidences successives des COP ont complété leur programme obligatoire avec des agendas d’actions non négociées » permettant d’atteindre des « résultats ambitieux », a indiqué Moukhtar Babaïev, qui présideront la 29e conférence de l’ONU sur le climat, aux près de 200 pays qui seront représentés à Bakou du 11 au 22 novembre.
Dans un courrier, Moukhtar Babaïev a détaillé une multitude d’« engagements », « déclarations » ou « initiatives » consacrées à des sujets variés, sur le modèle de la présidence émiratie de la COP28 à Dubaï de 2023.
Or il s’agit de textes non engageants proposés par la présidence sur des sujets particuliers, que les pays peuvent librement choisir de signer ou non. Parmi les textes proposés, il y a ceux pour développer le stockage de l’électricité et les réseaux ou encore l’hydrogène, ou pour réduire les émissions de méthane par les déchets.
De plus, un appel à une trêve mondiale a été lancé, similaire à un appel à la trêve olympique, afin de « souligner l’importance de la paix et de l’action climatique ».
Lever 1 milliard de dollars
La présidence de la COP a également détaillé son Fonds d’action pour la finance climat (CFAF), qui sera abondé par des « contributions volontaires de pays et entreprises producteurs d’énergies fossiles », à commencer par l’Azerbaïdjan.
Ce fonds devra être opérationnel à l’issue d’un premier tour de table, avec l’objectif de lever 1 milliard de dollars, et lorsque 10 pays se seront engagés à en devenir actionnaires.
Ces textes et engagements volontaires se distinguent des longues et difficiles négociations au sein de la COP29 à proprement parler, qui débouchent généralement sur des engagements formels adoptés par consensus.
Cette année, la COP29 doit se conclure par un nouvel objectif pour la finance en direction du climat, le « Nouvel objectif collectif quantifié ». Il remplacera celui fixé en 2009, qui prévoyait que les pays riches fournissent 100 milliards de dollars d’aide annuelle aux pays en développement, chiffre péniblement atteint en 2022.
Mais le chemin est encore long. Car les pays riches n’ont jamais accepté de payer cette aux pays en développement, et les territoires les plus menacés, notamment dans le Pacifique, dénoncent le manque d’engagement global des pays pollueurs.