Journée mondiale de l’eau
L’idée de réutiliser l’eau de pluie gagne du terrain à La Réunion
23 mars, par
La Journée mondiale de l’eau a été l’occasion de discuter des pistes possibles pour garantir à la population un approvisionnement durable en eau potable, malgré la crise climatique et les limites fixées par un système importé.
Hier, la Journée mondiale de l’eau a donné un coup de projecteur sur cette ressource indispensable à la vie. A l’Office réunionnais de l’eau se sont tenues jeudi et vendredi les « Rencontres de l’eau ».
Selon le président de l’ORE, Gilles Hubert, tous les ans en moyenne, la pluie apporte 7 milliards de mètres cubes d’eau. Sur ce total, 3 milliards de mètres cubes retournent dans l’atmosphère par évaporation, 1,4 milliard de mètres cubes ruissellent jusqu’aux rivières, et 3 milliards de mètres cubes sont captés par les nappes phréatiques. La consommation moyenne s’élève à 250 millions de mètres cubes tous usages confondus.
La part de l’eau potable servie aux abonnés représente 70 % de ce total, selon l’Office réunionnais de l’eau. En eau potable, la consommation moyenne annuelle par abonné est estimée à 193 mètres cubes, soit 528 litres par jour par compteur. Par ailleurs, 37 % en moyenne de l’eau potable est perdue à cause de fuites dans les canalisations menant au compteur d’eau.
Pour le moment, La Réunion ne manque pas d’eau. Mais la crise climatique a allongé les périodes de sécheresse, et la population continue d’augmenter. Ceci a lieu dans un contexte : l’importation de la société de consommation à La Réunion qui favorise le gaspillage. Ainsi, la consommation moyenne par habitant est estimée à 180 litres d’eau potable par jour, alors que 2 litres suffisent.
Avec cette évolution, l’eau apportée par la pluie diminuera tandis que la consommation totale va continuer à croître.
Crise climatique et sécheresse
La crise climatique bouleverse la géographie de La Réunion. L’Est est traditionnellement la région la plus arrosée. C’est ce qui a justifié un énorme chantier visant à transférer une partie de l’eau s’écoulant dans l’Est vers l’Ouest par une série de tunnels sous les montagnes.
Or, le président de l’ORE a évoqué un projet d’irrigation de l’Est, entre Sainte-Marie et Saint-Benoît, car les agriculteurs souffrent de la sécheresse.
Il a été également noté que le prix de l’eau à La Réunion est inférieur à la moyenne : 2,50 euros le mètre cube à La Réunion, 6 euros en Martinique, 4,30 euros en France.
Parmi les pistes pour augmenter la ressource en eau, la récupération de l’eau utilisée par la centrale hydroélectrique de Sainte-Rose a été évoquée. Cette eau pure puisée dans la rivière de l’Est sert uniquement à faire tourner une turbine avant d’être versée dans la mer.
Limites imposées par le modèle importé
Il a aussi été question de la récupération de l’eau de pluie. Or, ce moyen se heurte aux intérêts des sociétés privées qui gèrent les réseaux d’eau potable. Récemment, une filiale de Veolia communiquait sur des bons de réduction pour l’achat de récupérateurs d’eau de pluie. Ce marchand d’eau affirmait qu’il ne fallait pas utiliser l’eau de pluie pour les WC ou laver le sol pour des raisons sanitaires. Autrement dit, d’accord pour récupérer l’eau de pluie, mais uniquement pour arroser le jardin ou nettoyer la cour. Ces restrictions s’apparentent plutôt à de la lutte contre un concurrent : l’eau de pluie est gratuite.
Chez nos voisins en général, l’usage de l’eau potable est limité à la boisson et à la toilette. Tout le reste est assuré par l’eau de pluie récupérée ou l’eau du puits.
A La Réunion, c’est le système conçu pour les pays tempérés qui a été importé : plusieurs points d’eau potable répartis dans un logement, voire à l’extérieur dans la cour.
Avec un climat plus chaud, la consommation est automatiquement supérieure. Ce système oblige également à d’importants investissements pour les usines d’eau potable. Quant à l’assainissement, s’il garantit une eau dans laquelle il est possible de se baigner après traitement, cette eau est très difficilement réutilisable pour des usages non-sanitaires.
Retenues collinaires en altitude
Depuis de nombreuses années, le PCR propose une réutilisation de l’eau de pluie à grande échelle. Cela passe par la construction de retenues collinaires en altitude chargée de stocker l’eau tombée en période d’abondance, qui devient ainsi immédiatement disponible pendant les périodes de sécheresse. Pas besoin de pompes, l’eau descend par gravitation. Sa force peut même faire tourner des petites turbines pour produire de l’électricité.
Quant à l’eau de la rivière de l’Est, une partie de la ressource captée par EDF pourrait alimenter un réseau d’adduction d’eau. Récupérer l’eau une fois passée par la centrale obligerait en effet à utiliser des pompes, car la centrale se situe presque au niveau de la mer.
Il s’agit d’empêcher tout risque de pénurie pour les agriculteurs et la population, dans un pays où l’eau tombe encore en abondance.
M.M.
Messages
25 mars, 11:15, par Maillot joseph Luçay
Il y a longtemps que je propose de construire des grands barrages pour capter l’eau des crues de certaines rivières ou ravines pour l’utiliser ensuite pour produire de l’énergie électrique ou pour l’irrigation de nos champs que ce soit sur la côte est ou ouest de l’ile .
Au début des années 1980 j’ai proposé de construire un grand barrage sur le grand étang, mais il y a d’autres sites sur lesquels on pourrait construire de grandes retenues d’eau dans l’ouest et dans le sud .
On peut aussi optimiser l’utilisation du tunnel de transfert des eaux de l’Est vers l’ouest depuis Salazie qui est prévu pour transporter 7m3 d’eau, mais qui transporte moins de 3M3 pendant la période d’étiage ,en allant chercher de l’eau dans les hauts de l’est au dessus de bras Panon et de Saint benoit sans pour autant réduire le débit utilisé pour les barrages hydroélectriques de takamaka . Il faudrait pour cela creuser un nouveau tunnel sous la forêt de Bélouve pour amener les 4 m3 qui manquent au captage de Salazie un peu en amont du barrage actuel et profiter du dénivelé existant entre Bélouve et Salazie pour produire de l’électricité .
Bien entendu on peut récupérer l’eau de la rivière de l’est à sa sortie de l’usine de Sainte Rose en reconstruisant l’usine actuelle un peu plus haut .
Ce n’est pas l’eau qui nous manque , mais l’argent qui est nécessaire pour construire les ouvrages qui nous permettront de l’utiliser dans les meilleures conditions. Il faudrait que les pouvoirs publics, l’UE, l’Etat et collectivités locales acceptent de mettre en place un plan de financement qui s’étalera sur plusieurs années , mais on pourrait aussi lancer un emprunt public qui permettrait aux citoyens de participer au financements des ouvrages .
Pour trouver les fonds nécessaires on pourrait aussi vendre notre eau aux pays qui en ont besoin . Jai proposé aussi de construire un moyen de livraison de l’eau à des tankers à la sortie de l’usine de Sainte Rose où les fonds marins sont suffisants pour permettre l’approche de tels bateaux .
Nous avons la chance à la Réunion d’avoir de l’eau en abondance , c’est une matière première que nous devons exploiter le mieux possible dans l’intérêt de tous . C’est possible mais il faut avoir vraiment la volonté de le faire et accepter d’investir l’argent nécessaire.