La SREPEN et Greenpeace Réunion
Mobilisation autour du projet d’extension du bassin de Grande Anse
9 septembre, par
La SREPEN et Greenpeace Réunion s’associent pour organiser un pique-nique partagé dimanche 15 septembre à Grande Anse. Plusieurs associations de protections environnementales et citoyennes, ainsi que des scientifiques spécialisés sur le corail se retrouvent en effet pour échanger sur le projet d’extension du bassin de baignade de Grande Anse.
Le site est connu par les scientifiques pour son bassin d’une richesse remarquable de biodiversité et pour son récif corallien le plus préservé de l’île. Dans ce cadre, des échanges citoyens seront organisés, des photos seront exposées (ARBRE, Couleur Lagon) et des ron kozé :
- de 10h à 12h : de l’importance du corail pour la biodiversité et la protection naturelle du littoral. Pour rappel, la préservation de la biodiversité est directement en lien avec des activités économiques comme la pêche. Le corail est aussi une barrière naturelle face aux événements climatiques extrêmes comme les cyclones et les houles australes. Enfin, le corail est à l’origine de la beauté de ces plages. Que l’on soit adepte de plongée aux mille couleurs ou de farniente sur le sable fin, c’est la question des activités touristiques qui est posée.
- de 14h30 à 16h30 sur les alternatives possibles à ce projet : Comment concilier les besoins des citoyens (piscine pour les scolaires et zone de baignade sécurisée) avec la protection de la biodiversité et l’attractivité touristique du site ?
Les élu.es de la mairie, les citoyen.nes de Petite Ile ainsi que tous les réunionnais.es sensibles à la protection de la biodiversité, du patrimoine réunionnais, les pêcheurs et les touristes sont convié.es pour donner leur avis et débattre dans la convivialité.
Il est important de rappeler ici pour information que les travaux d’un coût de plus de 5 millions d’euros ont pour objectif d’améliorer l’attractivité touristique, car le bassin actuel ne serait plus adapté à l’augmentation de la fréquentation du site. La mairie souligne que la baignade est interdite, car dangereuse (courants et présence de requin) et non surveillée. Elle propose donc très pertinemment la création d’un poste de surveillance de baignade. Un autre argument avancé est celui d’offrir aux scolaires des écoles élémentaires de Petite Île une piscine pour l’apprentissage de la natation en augmentant la surface du bassin et en creusant une fosse de natation de 1,5 m en profondeur. Il est prévu aussi un enrochement sur le contour du bassin de 10 m de large et 2 m de haut pour sécuriser la baignade. Enfin le talweg, qui récolte les eaux pluviales et usées, sera raccordé à une canalisation qui débouchera sur le récif corallien, juste derrière le bassin. Ainsi, le projet prévoit d’acheminer des eaux pluviales et usées directement au sein du site naturel, réservoir de biodiversité à l’échelle de La Réunion, et ce, dans un contexte d’effondrement des écosystèmes coralliens, de changement climatique et d’augmentation de l’intensité des événements extrêmes.
Pour les scientifiques, que ça soit les structures de recherches (UMR Entropie, IRD) ou les associations de protections environnementales et citoyennes (SREPEN, ARBRE, Greenpeace, Attac Réunion, 5000 pié dbwa, Doumoun la Plaine, Bio Consom’Acteurs Réunion, etc.), le projet n’est pas acceptable en l’état au vu des risques encouru pour la biodiversité récifale. La commune de Petite Ile rassure en affirmant que la biodiversité du site ne sera que très légèrement impactée et que l’agrandissement permettra d’accueillir une plus forte biodiversité. Pour affirmer ce dernier point, la mairie s’appuie sur l’extension de 1985. C’est un pari risqué à l’heure où les récifs sont déjà très affaiblis par les canicules marines et la pollution des océans. D’autant plus que d’ici à 2025, la Stratégie Nationale pour les Aires Protégées prévoit la mise en réserve de 100% des récifs coralliens de la France.
Une pétition contre le projet a déjà recueilli plus de 5600 signatures :
https://agir.greenvoice.fr/petitions/les-recifs-de-grande-anse-menaces-protegeons-cette-oasis-de-vie-corallienne
L’enquête publique du projet s’est terminée le 7 septembre et a recueilli plus de 65 % d’avis défavorables. Avant même que le rapporteur de cette enquête publique n’est publié son avis, les travaux sont déjà annoncés... Cette mobilisation vise donc à remettre un débat public au cœur d’un semblant de démocratie. Alors que vous soyez pour ou contre, venez nombreux, en famille ou entre amis pour donner votre avis et partager un repas et un moment convivial sur ce site exceptionnel.