La lutte contre le réchauffement climatique, le grand défi

Au sommet climat de Paris, Emmanuel Macron demande un « choc de financement public »

23 juin 2023

Le président français, hôte de ce sommet qui dure jusqu’à ce 23 juin, a noté qu’il y avait « beaucoup d’argent » mais pas forcément au « service des progrès de la planète ».

Le président français Emmanuel Macron a demandé un « choc de financement public » face à la crise climatique et la pauvreté, devant une quarantaine de chefs d’État ou de gouvernement réunis le 22 juin à Paris.

Emmanuel Macron, hôte de ce « sommet pour un nouveau pacte financier », qui dure jusqu’au 23 juin, a lancé la « mobilisation générale ». « Nous devons assumer un choc de financement public », a-t-il déclaré en ouvrant le sommet, notant qu’il y avait « beaucoup d’argent » mais pas forcément au « service des progrès de la planète ».

« Nous avons un système financier qui est le fruit d’un consensus passé », qui « ne va sans doute plus assez vite, qui n’est plus tout à fait adapté et qu’il faut réaligner sur nos objectifs ».

La jeune militante ougandaise Vanessa Nakate, invitée à parler immédiatement après le président. Elle a commencé par faire respecter aux chefs d’État et de gouvernements une minute de silence « pour toutes celles et tous ceux qui souffrent déjà et qui ont faim, qui sont déplacés, qui quittent l’école ».

Elle a ensuite appelé à « une sortie équitable des énergies fossiles », s’en prenant frontalement aux profits des compagnies pétrolières occidentales. « Les promesses non tenues coûtent des vies », a-t-elle martelé.

Pas de décisions concrètes à venir

Les travaux du sommet ne doivent pas déboucher sur des décisions concrètes mais a fait déplacer d’importantes personnalités telles que le chef de l’ONU Antonio Guterres, le président brésilien Lula, le chancelier allemand Olaf Scholz et la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen.

Washington va faire « pression » pour que les créanciers des pays pauvres et en développement participent aux négociations pour restructurer leurs dettes, selon un discours de Janet Yellen.

La Chine, l’un des principaux créanciers mondiaux, est de nouveau pointée du doigt pour son manque de participation à un cadre commun de restructurations avec les pays occidentaux. La Chine est représentée à ce sommet par son Premier ministre Li Qiang.

Tandis que l’Arabie saoudite est représentée par le prince héritier Mohammed ben Salmane. Une vingtaine de dirigeants africains étaient présents, dont plusieurs ont récemment haussé le ton contre les pays riches, plus prompts à verser des milliards pour soutenir l’Ukraine en guerre, que pour soutenir les pays pauvres.

Ce sommet découle des négociations climat de la COP27 en Egypte, en novembre 2022, dans le sillage du plan présenté par la Première ministre de la Barbade Mia Mottley. Cette dernière a ravivé l’espoir de voir avancer ce sujet, devenu un boulet des négociations climatiques entre les pays pauvres et les pays riches, principaux responsables historiques des émissions de gaz à effet de serre.

L’objectif du sommet est de rénover en urgence l’architecture financière internationale, isssue des accords de Bretton Woods en 1944 avec la création du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM).

L’accès à leurs financements est jugé difficile par les pays en développement, car leurs besoins sont immenses pour affronter canicules, sécheresses et inondations, mais aussi pour sortir de la pauvreté tout en s’affranchissant des énergies fossiles et en préservant la nature.

Vers une taxe internationale sur les émissions carbone du transport maritime

Parmi les idées évoquées : une taxe internationale sur les émissions carbone du transport maritime. Les dirigeants mondiaux évoquent d’autres taxations, mais également des réformes institutionnelles, la restructuration des dettes des pays pauvres, un renforcement du rôle du secteur privé…

La suspension du paiement de la dette en cas de catastrophe naturelle est soutenue par Mia Mottley. Les pays riches seront mis face à leur promesse de financer 100 milliards de dollars (91 milliards d’euros) par an pour aider les pays pauvres face au réchauffement.

Une promesse censée être tenue en 2023, avec trois années de retard qui ont profondément diminué la confiance entre le Nord et le Sud. Le montant peut sembler dérisoire, mais « les financements publics sont la graine qui permettra de faire lever les milliers de milliards », souligne Harjeet Singh, du Climate Action Network.

Les banques multilatérales de développement seront aussi appelées à prêter davantage, quelques mois après l’annonce de la mobilisation de 50 milliards de dollars sur dix ans par la BM. Son nouveau président, Ajay Banga, sera là, tout comme la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva.


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