La France et l’Allemagne propose une diminution allant jusqu’à 40% des émissions de CO2

Autonomie énergétique : l’orientation stratégique prise par La Réunion confortée

27 mai 2009

A six mois du Sommet de Copenhague, les pays représentant 80% des rejets de CO2 dans le monde se sont rencontrés à Paris. La France et l’Allemagne proposent d’aller plus loin de Kyoto, en demandant à l’Occident de diminuer ses émissions de CO2 de 25 à 40% en dessous de leur niveau de 1990 pour 2020. C’est une proposition plus audacieuse que le ’paquet climat’ récemment adopté par l’Union européenne, cela conforte l’orientation prise depuis 1999 par la Région : diminution de 100% pour 2025.

Les gouvernements de la France et de l’Allemagne ont proposé que les pays développés promettent collectivement une baisse de leurs émissions de 25% à 40% sous leur niveau de 1990 pour 2020, conformément à ce que le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec) estime nécessaire pour éviter les pires effets du changement climatique. Les pays s’étant déjà dit incapables d’atteindre les objectifs, au premier rang desquels les Etats-Unis, pourront contribuer à l’effort commun en augmentant leur aide au développement des technologies "vertes" dans les pays émergents. Voici une des propositions ressorties de la réunion du Forum des économies majeures, préparatoire au Sommet mondial sur le Climat de Copenhague qui se tiendra dans la capitale du Danemark en décembre prochain.
Cette proposition conforte le mot d’ordre de la Région lancé en 1999 : diminuer de 100% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025, date prévisible de l’autonomie énergétique du pays.

Des progrès par rapport au "paquet climat"

Car rappelons que pour sa part, l’Europe a décidé de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% d’ici à 2020 et a promis qu’elle passerait à 30%, si un accord satisfaisant était trouvé à Copenhague. Les propositions émises par la France et l’Allemagne vont donc au-delà des engagements de l’Union européenne.
Le Forum des économies majeures (MEF) réunit 17 États représentant 80 % de la consommation énergétique mondiale et 80 % des émissions de gaz à effet de serre de la planète. Il est destiné à faciliter le dialogue entre les grands pays développés et les pays en développement, « afin de donner l’élan politique nécessaire pour l’obtention d’un accord ambitieux sur le climat à Copenhague en décembre 2009 », précise un communiqué du ministère de l’Environnement, qui ajoute que les discussions à Paris devaient porter sur les actions et objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la diffusion des technologies propres, le financement des activités pour la protection du climat et l’adaptation aux impacts du changement climatique.
Les organisateurs de la rencontre de Paris rappellent que l’élaboration d’un régime multilatéral sur le climat au-delà du Protocole de Kyoto est un des enjeux majeurs de la diplomatie internationale en cours et à venir.

L’après-Kyoto se prépare

Le cadre principal de cette discussion est la Convention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique (CCNUCC), qui réunit l’ensemble des pays du monde.
Lors de la conférence de Bali (décembre 2007), ces pays ont pris la décision de lancer un programme de travail de deux ans, devant se conclure fin 2009, pour aboutir à un accord sur le régime de lutte contre le changement climatique devant renforcer la mise en œuvre et compléter le système actuel après 2012.
En parallèle des discussions onusiennes, plusieurs forums internationaux (le G8, le MEF) traitent cette question sous l’angle de la sécurité et de l’efficacité énergétique, de la compétitivité économique, du développement et de la diffusion des technologies, de la vulnérabilité et l’adaptation aux changements climatiques.


«  Le destin du monde  » se jouera à Copenhague

« On est devant une urgence climatique majeure », s’est inquiété Jean-Louis Borloo, mardi sur Europe1. « Pour un jeune de 20 ans aujourd’hui, qui aura donc 30 ans en 2020, l’Arctique aura probablement disparu (c’est du moins assez probable), l’acidification des océans posera des problèmes halieutiques majeurs, les forêts de Guinée équatoriale ont déjà quasiment disparu, le lac Tchad est vide... Le problème du réchauffement climatique est un sujet majeur, un sujet mondial. C’est un sujet vital », a ajouté le ministre de l’Ecologie.
Nous savons « qu’en 2020, on aura plus de degrés. La question est de ne pas passer à 4-5° de plus, parce que là c’est irréversible », a précisé Jean-Louis Borloo. Le ministre de l’Ecologie prépare en ce moment le sommet des Nations Unies sur le climat de Copenhague où, selon lui, le « destin du monde » se jouera. Dans ce cadre, il se réjouit du retour des Etats-Unis à la table des négociations. « Les Etats-Unis ont changé d’attitude par rapport à ce sujet. Avant, il y avait un déni du sujet. Ils refusaient même d’en discuter. Ils sont de retour à la table des négociations. Cela est clairement une bonne nouvelle. La difficulté c’est que les engagements concrets qu’ils sont en train de proposer sont de l’ordre de 5 ou 6% par rapport aux émissions de 1990. Donc c’est insuffisant », a regretté le ministre.
« J’ai le sentiment que nos amis chinois sont absolument déterminés à lutter contre les gaz à effet de serre », a assuré le ministre de l’Ecologie.
« L’Europe (...) a pris des engagements contraignants au mois de décembre dernier : entre 20% et 30% » de baisse des émissions de gaz à effet de serre, a-t-il expliqué , soulignant que les Etats-Unis produisent en moyenne « 23 tonnes par habitant et par an », l’Europe « un peu moins de 12 », et la France « un peu plus de 8 ».

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