Brève de cyclone

1er mars 2007

Gamède a fait son show sur notre île, gâchant ainsi un week-end que l’on eut bien voulu de farniente et de baignades. Mais il en a été ainsi, et il a bien fallu faire contre mauvaise fortune bon cœur et se dire que Dame Nature, si elle est parfois généreuse avec nous, sait reprendre d’une main ce qu’elle nous a donné de l’autre et avec parfois des intérêts lorsque l’on a pas été assez vigilant sur la santé de la Terre. Bien entendu, ceci est un autre débat que nous pourrons toujours étaler dans le temps. Mais revenons-en cette catastrophe qui nous a frappée et qui a laissé une nouvelle fois son cortège de cicatrices. Notre société moderne, avec tous ces grands savants si intelligents, a modelé notre vie, du moins matériellement (pour l’instant). Nous voilà dans un siècle dit de communication, où tout va vite, où les messages et la parole traversent l’univers, parfois à la vitesse de la lumière. La toile d’araignée qui doit relier les hommes entre eux semble un outil magnifique, mais tout comme toutes les inventions de hautes technologies, il lui faut de l’énergie pour fonctionner et aussi une grande stabilité météorologique. Alors, lorsque les éléments se déchaînent, l’Homme revient à la bougie et aux jeux de société bien plus calmes que ces monstres vidéo qui déchirent nos écrans plasma. Voilà que sans la grande invention de M. le Comte Alessandro, VOLTA (la pile électrique), nous aurions passé un week-end coupés de tout et surtout sans informations, bien éloignés les uns des autres, et qui sait combien de drames se seraient passés pendant ces coupures de réseau télévisuel et Internet.

La radio, le lien entre les Réunionnais

Pendant toute la durée du passage de Gamède, on ne dira jamais assez combien les radios "péï" ont participé à l’information, et ce n’est pas pour jeter des fleurs à ce média, mais il a été le lien entre tous les Réunionnais et il a participé largement à l’effort de solidarité entre tous nos compatriotes. Il est normal dans ces conditions que la presse écrite rende un hommage à sa grande sœur radiophonique. Mais la radio qui nous a vraiment fait vivre et respirer cette fois, ce fut véritablement Radio Réunion. Tout au long de ces dernières 48 heures et bien loin de celle qui prétend être la première Radio de l’île, bien loin devant tous les cancans nauséabonds habituels qui font le succès de Freedom, RFO a su réserver aux Réunionnais un accueil sur ses ondes, digne d’un véritable service public. Je le dis d’autant plus fort que je ne suis pas habitué à faire des compliments à la station du Barachois. Tout au long de l’alerte rouge, vous aviez le choix : soit vous écoutiez des ragots accompagnés des éternelles questions d’animateurs pour savoir : "si le san i coul, si nana cadavre" etc, etc... ou bien écouter Radio Réunion pour de l’info en direct avec des témoignages d’auditeurs bien éloignés de l’esprit du sensationnel. Un petit regret tout de même, c’est le manque de musique. Cela aurait peut-être pu égayer un peu l’atmosphère. Quoi qu’il en soit, on a réellement senti que les animateurs vibraient pour leur métier et surtout pour La Réunion. Il fallait presque les jeter du studio pour qu’ils puissent aller se reposer. Cela fait bien longtemps que RFO ne nous avait pas donné la preuve que notre redevance servait à quelque chose. Le directeur d’antenne peut être fier de son équipe, et les Réunionnais peuvent leur dire un grand merci ! Alors, n’attendez pas un nouveau cyclone pour prouver que vous faites de la radio avec passion comme il se doit.

Philippe Tesseron
http://pht974.blog-reunion.com/


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