C’est à nous de changer les choses

6 décembre 2007

C’est un thème qui nous concerne tous, aujourd’hui comme pour les générations futures : le réchauffement climatique. Mardi soir, dans l’hémicycle du Palais de la Source, Yves Mathieu, membre du réseau d’experts formés par Al Gore, animait un débat autour de la crise climatique, malheureusement peu suivi, même par ceux qui se disent défenseurs de l’environnement réunionnais.

Comment œuvrer en faveur de l’environnement, sans s’inquiéter de la crise climatique ? Quels sont les différents scénarios possibles, si l’Homme ne prend pas garde au réchauffement du climat ? Comment La Réunion doit-elle se positionner autour de cette problématique ? Au-delà du choc de l’image, y a-t-il un plan politique global ? Est-ce bien raisonnable d’avoir un viaduc en mer pour résoudre le problème de la route du littoral, alors que l’on s’attend à l’élévation du niveau de la mer ? Comment faire pour sensibiliser les jeunes Réunionnais, et d’une manière générale la population réunionnaise ? Peut-on généraliser l’utilisation des panneaux photovoltaïques sur tous les toits, des administrations, des entreprises, des particuliers ? Pourquoi certains remettent-ils en cause les conséquences du réchauffement climatique ? Comment peut-on ralentir la progression du réchauffement climatique ?
Il y avait peut-être moins d’une trentaine de participants à ce débat, mais ils étaient venus chercher des réponses à leurs questions. Certains ont encore moult questions après avoir vu le film d’Al Gore, l’ancien vice-président des Etats-Unis, également prix Nobel de la paix. “Une vérité qui dérange” aura eu un impact planétaire, mais cela changera-t-il notre comportement et nos activités ?

Réchauffement climatique, une certitude

C’est une crise globale, qui ne concerne pas seulement les pays riches. La crise climatique concerne la planète entière, et donc tous les Terriens. Tenez ! Vu de l’espace, les astronautes américains d’une mission Apollo ont observé un nuage de pollution provenant de l’Inde qui touchait les îles de l’Océan Indien, et donc notre île aussi. N’oublions pas que nous sommes en lien avec les principaux pays pollueurs. Nous ne pouvons donc nous dédouaner de cette problématique générale. Mais qu’est-ce que le réchauffement climatique ? Le réchauffement climatique est l’augmentation de la température moyenne à la surface de la planète. Il est dû aux gaz à effet de serre rejetés par les activités humaines (industrie, transport, agriculture...) et piégés dans l’atmosphère. Au cours du 20ème siècle, la température a augmenté de 0,6°C en moyenne. Le réchauffement moyen pourrait atteindre de 1,4°C à 5,8°C d’ici la fin du 21ème siècle. Vous comprenez l’urgence.
Au vu de la fonte de l’Arctique et du Groenland, nous avons de quoi nous inquiéter et réfléchir ensemble. C’est le message de Yves Mathieu, qui tenait la conférence au nom d’Al Gore. « Si l’ensemble du Groenland fond, et c’est à voir à l’échelle du millénaire, le niveau de la mer augmentera de 6 mètres. Et le niveau de la mer augmentera de 6 mètres supplémentaires si l’ensemble de l’Arctique fond », déclare le disciple d’Al Gore. En tout cas, le niveau de la mer risque fort d’augmenter d’un mètre à la fin de ce siècle. Cyclones d’une force extraordinaire, inondations, disparitions de forêts... Bref ! on voit aussi les autres conséquences de ce réchauffement climatique.

Les bonnes résolutions

Les bonnes résolutions commencent d’abord par nous, au quotidien. Avez-vous pensé à votre journée sans voiture ? Et si nous envisagions de compenser nos propres émissions de gaz à effet de serre ! Nos entreprises travaillent-ils à être neutre au niveau Carbone ? N’oublions tout de même pas que l’habitat, le transport sont les principaux acteurs de ce réchauffement climatique. Viennent après les industries. Qui pourrait le croire ? Et pourtant, c’est bien vrai. Notre consommation d’électricité peut-elle être réduite ? Savons-nous fermer l’eau ? Bref ! C’est à nous “surtout” de changer les choses. Principal objectif pour les défenseurs de la planète, c’est le Facteur 4. Cette notion désigne un objectif ou engagement écologique qui consiste à multiplier par 4 l’efficience des modes de productions, c’est-à-dire produire autant de richesse en utilisant quatre fois moins de matières premières et d’énergie. Son interprétation peut varier ; tantôt il s’agit de diviser par 4 les consommations d’énergie, tantôt il s’agit plus précisément dans un bilan global de diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre d’un processus de production, d’un service, d’un bâtiment, etc. En Europe, l’objectif, correspond à la part équitable de cette collectivité dans le facteur 2 au niveau de la planète (niveau arrêté par le G8). En France, Facteur 4 désigne généralement l’engagement pris en 2003 devant la communauté internationale par le Chef de l’État et le Premier ministre de « diviser par un facteur 4 les émissions nationales de gaz à effet de serre du niveau de 1990 d’ici 2050 ». Cet objectif a été validé par le Grenelle français de l’environnement en 2007.

Bbj


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