La conférence sur les "stratégies à adopter face au changement climatique et à la perte de la biodiversité" qui s’est déroulée au mois de juillet sur notre île a porté ses fruits. Le point de départ de l’opération "Cap sur Barcelone" a été initié lors des rencontres qui ont eu lieu à Saint-Denis début juillet. C’est à l’invitation de l’Union mondiale pour la nature (UICN) que le Président de la CCIR, Eric Magamootoo a initié le projet : proposer aux jeunes de la CCI Réunion de porter leur propre message sur leur vision de la sauvegarde de leur île. Cette réelle opportunité d’offrir à des jeunes de prendre la mer et de devenir des messagers pour La Réunion 2030 et « rêver un autre monde » a immédiatement interpellé auprès du public des jeunes stagiaires de la CCI Réunion.
En effet, ce regroupement d’éminents scientifiques a permis la mise en commun de réflexions sur la « stratégie à adopter face au changement climatique et à la perte de la biodiversité ». Même si l’éclairage était un peu plus centré sur l’île de la Réunion, l’ensemble de l’Outre-mer européen a été concerné par les propositions et les priorités dégagées dans l’intérêt de la sauvegarde des richesses naturelles. Les mesures préconisées ont tenu compte des spécificités de chaque territoire et plus particulièrement : de leurs conditions spécifiques de développement économique et touristique, des menaces sur leur biodiversité exceptionnelle (destructions des habitats, surexploitation, invasions biologiques, pollutions,changement climatique).

« Un monde divers et durable »

Dans la continuité de ces premiers échanges, s’ouvre à Barcelone, le 4ème Congrès Mondial de la Nature, évènement majeur qui réunit tous les quatre ans l’ensemble des membres de l’UICN et ses partenaires. A compter du 5 octobre, plus de 8.000 personnes se retrouveront autour du thème "un monde divers et durable". Le Congrès se déroulera en trois temps, le 4 octobre, plus de 150 bateaux, représentant les 4 coins du monde, se réuniront à Barcelone pour apporter leur engagement et donner le coup d’envoi au Congrès Mondial de la Nature. Du 5 au 9 octobre, le Congrès sera consacré au Forum mondial de la nature. L’occasion pour les organisations et spécialistes de présenter leurs activités, de confronter leurs expériences et d’échanger avec les participants venus du monde entier sur les principaux défis auxquels nous devons répondre sur la biodiversité. Du 10 au 14 octobre,ce sera l’Assemblée générale des membres de l’UICN. A cette occasion, les membres adopteront des résolutions et des recommandations pour influencer les politiques au niveau mondial, approuveront le prochain programme de l’UICN et procèderont à l’élection du nouveau Président et du nouveau Conseil de l’UICN.

C’est aux cotés de ces 150 bateaux que le voilier de nos 3 étudiantes réunionnaises, le "Réunion Island" prendra place le 4 octobre. Ces jeunes ont provoqué des temps d’échanges d’idées et de points de vue sur leurs propres visions du monde et de leur île de demain, ont recherché un partenaire pour financer l’opération, ont présenté le projet aux acteurs institutionnels, ont rencontré des spécialistes locaux dans les domaines de l’énergie, de l’eau, de l’environnement et plus généralement celui du développement durable. Par ailleurs, les étudiants de la CCI Réunion ont pu également participer aux séances d’échanges avec les professionnels locaux en communication pour... l’habillage du bateau, son nom et le message générique, et pour s’assurer que l’embarcation soit bien identifiée à la Réunion comme étant un modèle :

- d’engagement dans le développement durable, d’expérimentation et d’innovations technologiques,
d’initiatives dans la réflexion (et l’action !) sur la préservation du patrimoine environnemental (GERRI - Réunion 2030)
de richesses par ses hommes, par ses cultures, ses civilisation et sa nature.
Le voilier : "Reunion Island - www.gerri.fr"
Le message : "A pilot test for Planet Earth" (voir encadré sur le témoignage de quelques uns des membres de l’équipage)
Soulignons cette belle initiative et cette perspective d’ouverture sur le monde, un monde fragile qui est à préserver impérativement. « Au-delà de la caution morale ou financière apportée à l’opération Cap sur Barcelone, ce projet nous permet également d’afficher à l’échelle mondiale :

- la forte implication de la Réunion et des réunionnais dans le développement durable,

- la confiance envers les jeunes générations pour faire vivre nos convictions,

- de la dimension prospective du projet portée par les générations futures. » Paul Vergès, Président de La Région Réunion.

Sophie Bélim

Les témoignages de quelques-uns des membres de l’équipage sur cette belle initiative

- Karine Grondin - Stagiaire dans la formation "Responsable en logistique globale" au Centre Consulaire de Formation Est
« Je me suis engagée dans ce projet suite aux propositions faite aux jeunes par le président de la CCIR. Ce qui m’a tout de suite intéressé dans le projet Cap sur Barcelone, c’est l’ouverture au monde que ce projet implique.
En effet, il s’agit d’apporter notre participation à un évènement mondial proposé par l’UICN (Union International pour la Conservation de la Nature),
une des plus importantes organisations de protection de l’environnement ! L’occasion est exceptionnelle de faire rayonner l’île de la Réunion
à l’échelle internationale, surtout à l’heure où nous voulons faire de notre île un exemple en matière de développement durable.
Personnellement, j’y vois une belle occasion de valoriser mon pays, de défendre mes idées et de vivre une belle aventure ! »


- Sandra Dohring- Diplômée 2008 de l’Ecole de Gestion et de Commerce de la Réunion
« Le projet Cap sur Barcelone représente pour moi l’opportunité de m’exprimer en tant que jeune réunionnaise pour le développement de mon île tant au niveau local et international. A mon sens, la Réunion reste encore peu et mal connue sur la scène internationale. Il faut que cela change en 2030 ! C’est pourquoi, il faut dès maintenant présenter la Réunion pour ce qu’elle est : une région dynamique, à fort potentiel qui apparaît déjà comme un pôle d’excellence des services à forte valeur ajoutée et de l’expertise dans la zone Océan Indien (infrastructures, pôles de recherche, technologies développées ou encore des services aux entreprises).
Notre île possède également une biodiversité exceptionnelle à défendre au niveau international et à protéger localement... Je crois que chacun d’entre nous est acteur du développement de not’île et que parallèlement l’Etat se doit d’en donner l’exemple au quotidien. C’est ce que je défend. »

- Dorothée Tipveau- Stagiaire inscrite dans la formation Technicien Supérieur en Environnement - Hygiène - Sécurité au CIRFIM
« Ce projet représente pour moi un tremplin pour la jeunesse réunionnaise de se faire entendre par rapport aux changements qu’elle souhaite
pour son île. Par ce biais, nous espérons susciter de réelles prises de conscience au niveau local. Nos échanges au niveau international
nous permettront de nous rendre compte de ce qui ce fait dans les autres pays en terme de développement durable ; je pense notamment
à une rencontre que nous aurons avec les jeunes de Bastia le 26 septembre !
J’ai voulu également partager avec d’autres étudiants mes idées sur le développement durable et la manière dont La Réunion pourrait évoluer
dans les 220 prochaines années... Cette aventure promet d’être très enrichissante ! »


- Bruno Faure-Vincent - Formateur à la CCI Réunion et skipper du "Réunion Island"
« Dès que j’ai appris la tenue d’une conférence sur la biodiversité à la Réunion puis le congrès mondial pour la nature de Barcelone, j’ai tenu à m’associer à ces évènements. En effet, je crois que l’enjeu écologique pour une île comme celle que j’habite depuis prés de 10 ans maintenant est "LA" priorité des prochaines années si nous voulons continuer à vivre dans des conditions aussi privilégiées que celles que nous connaissons aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle j’ai répondu activement à l’appel de Monsieur Magamootoo pour affirmer la présence de la CCIR au cœur de ces enjeux qui doivent être traités à différents niveaux : écologiques bien sur, mais intégrés dans la vie économique, politique et sociale de notre territoire. En tant que pratiquant assidu de navigation à la voile, j’apporte mon expérience de la navigation à cette aventure pour convoyer par la mer vers Barcelone et de la manière la plus écologique possible, le message d’avenir que 3 étudiantes de la CCI vont délivrer lors du congrès mondial de l’UICN ».