Carnet de Bord d’une élue en mission

Gestion des déchets

27 décembre 2006

Graziella Leveneur a accompagné une Mission d’Instance Locale de Concertation pour le Traitement des Déchets qui est sous la responsabilité du Sous-préfet de Saint-Pierre, Olivier Magnaval. Cette mission est composée de 70 membres environ, dont des experts nationaux venus de Métropole à l’invitation des autorités, des associations concernées, des agents des services de l’État, des responsables des organismes territoriaux, des organismes professionnels, et des élus.
À ce titre, Graziella Leveneur, Conseillère générale, a suivi les travaux de cette instance. Elle nous livre ici son Carnet de Bord et les réflexions qui sont nés de ces mois de visites de sites et d’enquêtes. Son avis est sans appel : il s’agit d’abord de considérer l’Homme avant les techniques.

Le site de Launay-Lantic

Nous avons visité des unités de Traitement Bio-mécanique, parmi elles, l’installation de tri-compostage du SMITOM de Launay-Lantic (22).

En 2004, suite à des travaux de 3,6 millions d’euros, et dans le but de produire un compost en conformité avec la nouvelle norme NFU 44051, le SMITOM de Launay Lantic a mis en service une nouvelle unité de tri-compostage des déchets ménagers (l’ancienne datait de 1979), afin de répondre à la demande des maraîchers du territoire, réunis au sein du CERAFEL, qui voulaient un compost de qualité pour leur production (problématique de pauvreté et d’érosion des sols).

Le SMITOM, essentiellement rural, regroupe 40.000 habitants (77.000 habitants en période touristique) sur 3 EPCI, soit 34 communes. Ce sont environ 14.000 tonnes d’OM (Ordures ménagères) qui sont récoltées, et 5.000 tonnes de bio-déchets, soit 18.000 tonnes traitées en bio-réacteurs.
8.500 à 9.000 tonnes/an de compost respectant la norme NFU sont revendues aux agriculteurs ; cela représente environ la moitié des 18.000 tonnes. Pour 1 tonne entrante, on obtient 450 kg de compost.

L’usine est constituée par un bio-réacteur (24 mètres de longueur) de fermentation accélérée (apports d’eau et d’oxygène) dans lequel les déchets demeurent 3 à 4 jours (la trituration des déchets permet d’obtenir une faction organique dégradée), une tour d’affinage et diverses opérations de criblage et de tri, permettant de séparer les matières organiques et les autres déchets (plastiques, verres, métaux, etc...). Les indésirables (selon leur taille) sont éliminés aux différents stades du process. Les indésirables “plastiques” ont toutes les caractéristiques de déchets haut PCI (déchets dont la teneur en matière organique est très faible) (au moins 3.000 kcal et jusqu’à 5.000) ; des réflexions sont menées pour les mener en valorisation énergétique.
Un bâtiment couvert permet l’affinage du compost, en complément des aires extérieures servant à la maturation et au stockage des différents composts fabriqués (ordures ménagères, déchets verts et algues vertes). Il faut 3 jours entre le moment où les OM sont réceptionnées dans la fosse, et où elles se retrouvent sur la plate-forme de compostage. Le compost final représente 36% des OM. Il est mélangé avec des déchets verts (proportion 30% de DEV - Déchets d’espaces verts). Le mélange est ensuite broyé, retourné et criblé pendant 6 mois, puis vendu aux maraîchers (1 à 3 euros/tonne, selon la saison) ; la norme NFU 44051 est largement respectée, ainsi que la charte qualité du CERAFEL (plus contraignante que la NFU), le compost est donc de qualité !
La surface utilisée par l’usine est d’environ 2 hectares.

Le bilan matière est intéressant. Ce concept permet de réduire en moyenne 50% des OM à enfouir. L’usine produit environ : 8.000 tonnes de compost/an (65% pour les cultures maraîchères, 32% pour les grandes cultures, 3% en aménagement paysager ).
Ce projet a eu un impact positif sur la fiscalité. La TEOM (Taxe l’enlèvement des ordures ménagères) a diminué de 15 à 20%. 5 personnes travaillent sur le site. L’usine est gérée par un contrat de prestation de services (Onyx). Les coûts sont les suivants : 65 à 70 euros le coût global pour la tonne compostée alors qu’ils sont de 70 à 100 euros pour la tonne incinérée. C’est 15 à 20% moins cher que la où on incinère.

L’intérêt pour le territoire réunionnais de ce procédé, c’est qu’il nécessite peu de foncier, peu d’eau et dévie en partie le flux des déchets verts. Ce procédé qui ne permet cependant de traiter au maximum que 30.000 à 40.000 tonnes déchets/an pourrait être installé dans les micro-régions, rien n’empêcherait son installation à Cilaos ou Salazie. C’est un outil de proximité qui éviterait des transports de déchets sur de longues distances.

Le site de Pena-GROUPE

L’autre site de compostage des déchets verts et des bio-déchets que nous avons visité est celui du Pena-GROUPE qui est un spécialiste du compostage depuis 1955. L’unité de compostage utilisée permet de produire environ 15.000 tonnes de compost. Ce compost est réalisé à partir de déchets verts, de la fraction fermentescible des OM et des boues de station d’épuration (7.000 tonne de boue/an). Ce compost est agréé et répond à la norme NFU 44 095. Le process du groupe Pena est unique en France car il propose une fermentation en enceintes closes en milieu confiné et contrôlé. Ce qui garantit une hygiène maximum du compost par la maîtrise parfaite des paramètres de fermentation. La durée de fabrication du compost est de 1 mois. Le coût de cette unité est de l’ordre de 4 à 5 millions d’euros. Ses besoins en foncier sont faibles.

L’usine de Varenne-Jarcy

Nous avons aussi visité l’unité de méthanisation à l’usine de Varenne-Jarcy du SIVOM de la vallée de l’Yerres et des Sénarts. La méthanisation est un processus biologique de dégradation des substrats organiques en absence d’air qui fait appel à diverses bactéries qui minéralisent progressivement les fractions organiques fraîches et les transforment en un digestat assimilable à un amendement organique ou à un engrais, un gaz biologique (biogaz) composé essentiellement de Méthane (CH4), de gaz carbonique (CO2) ; d’eau (H20) et divers gaz en quantité modeste.

Le SIVOM de la vallée de l’Yerres et des Sénarts a depuis 2003 un nouveau centre de traitement des déchets par méthanisation. Cette unité traite 100.000 tonnes de déchets/an pour 160.000 habitants. L’unité est composée de différents modules de traitement : le SIVOM possède 40 ans d’expérience en matière de traitement des déchets ; regroupe 15 communes sur 3 départements différents. L’usine coûte environ 60 millions d’euros et le Coût du traitement à la tonne est d’environ 60 euros à la tonne, c’est moins que la tonne incinérée.

L’incinérateur Astria

Nous sommes allés voir l’incinérateur Astria de Bègles et nous avons rencontré le Maire de Bègles, Noël Mamère, qui a déclaré que, si aujourd’hui, on lui demandait son avis sur l’implantation d’un incinérateur, il dirait non. Car au vu des nouvelles technologies, en matière de traitement (biomécanique, biométhanisation, valorisation matière...), il choisirait aujourd’hui la valorisation “matière” et “organique”.

M. Mamère rappelle le contexte particulier de 1997 où le tri n’existait pas sur son territoire. En 1997, le Maire de Bègles a exigé, au moment de l’implantation d’un incinérateur sur son territoire, un suivi scientifique poussé :
La réalisation d’une cartographie des mesures de dioxine dans le sol, la transparence totale au niveau de la Commission Locale d’Information et de Suivi (CLIS), la création d’un comité national de suivi composé de spécialistes et scientifiques, et la création de l’observatoire des déchets ainsi que le transport des déchets par barge sur le fleuve, dernière exigence qui n’a jamais été satisfaite. M. Mamère a donné son avis sur les choix réunionnais : une île montagneuse avec des difficultés de déplacements devrait faire le choix des traitements biomécaniques qui sont des outils flexibles et de proximité.

L’usine ASTRIA est ultra moderne, elle incinère les déchets de la Communauté Urbaine de Bordeaux et des Départements voisins. Le site de 3,5 hectares regroupe un centre de tri, pour la collecte sélective, dimensionné pour le traitement de 30 à 50.000 tonnes/an ainsi que l’unité d’incinération pour la valorisation énergétique des déchets ménagers non recyclables (capacité de 273.000 tonnes/an). L’unité d’incinération (avec 3 lignes de fours de capacité de 11 tonnes/heure par ligne, avec 3 chaudières de 35,4 tonnes/heure par ligne, 1 turbo alternateur de 22,3 M W et 1 système de traitement des fumées par filtration et lavage) produit en moyenne 122 MWh/an, soit l’équivalent de 66.000 foyers éclairés.
Le groupe ASTRIA a financé et construit le complexe qu’elle exploitera jusqu’en 2020 dans le cadre d’une délégation de service public.

Que fait-on des sous-produits de l’incinération ? Les mâchefers sont triés avant valorisation en sous-couche routière. Les cendres sont transportées à 300 km sur un centre de stockage de classe 1. La tonne de déchets traités coûte environ 80 à 85 euros. Le montant total du centre technique a été chiffré à 120 millions d’euros, il faut 2 millions par an pour la maintenance de l’usine.

Nous avons également visité des centres d’enfouissement de classe 1, 2, et une déchetterie pour les Déchets spéciaux des ménages.

Le Parc d’activités déchets de Changé - (Laval)

Il est d’usage de définir les catégories des centres de stockage des déchets en 3 classes qui sont :

- La classe 1 réservée aux déchets dangereux

- La classe 2 réservée aux déchets ménagers et assimilés/aux Déchets industriels banals (DIB)

- La classe 3 réservée aux déchets inertes.

Le groupe SECHE-Environnement qui gère le parc d’activité déchets de Changé certifié ISO I4001 et OHSAS 18001 (hygiène/sécurité) est, au niveau national, le premier spécialiste du marché du traitement et du stockage de tous les types de déchets (hors radioactifs), qu’ils soient issus de l’industrie ou des collectivités. C’est lui qui est intervenu au Sénégal et acheminé les déchets toxiques pour traitement.

Le parc occupe 170 hectares, le groupe a privilégié l’intégration des alvéoles en fonction de la topographie du site.
Sur le CET de classe 1, les déchets dangereux sont réceptionnés. Certains d’entre eux subissent une stabilisation par un procédé propre du groupe (déchets stabilisés dans une matrice de béton) avant leur stockage en alvéole.

Au niveau du CET de classe 2, grâce aux procédés d’étanchéité supérieurs aux exigences réglementaires, les réseaux de captage permettent une gestion immédiate des effluents. Le lixiviat récupéré de manière gravitaire est traité par osmose inverse ou évapo-concentration . L’eau est donc réutilisée pour le lavage des voies d’accès, des camions à la sortie du CET et à la fabrication de la matrice béton.
Le biogaz est valorisé en énergie pour les besoins de fonctionnement du site ou pour les partenaires locaux (filière agricole).

Ce site réceptionne en moyenne 7 à 800.000 tonnes de déchets/an pour le CET de classe 3 et 300.000 tonnes de déchets dangereux pour la classe 1. Tous les déchets réceptionnés subissent un contrôle qualité avant stockage. Ces déchets subissent un contrôle lixiviats, odeur, hydrocarbure.
Le groupe SECHE réfléchit actuellement à des procédés de traitement des déchets ménagers permettant d’obtenir un “combustible dérivé” directement disponible à usage industriel. Ces nouvelles technologies fonctionnent très bien dans d’autres pays européens, notamment en Allemagne.


Suite à cette mission, que faut-il penser ?

Le traitement bio-mécanique des déchets, le TBM, regroupe divers procédés de traitement des déchets qui nous semblent pertinents dans le contexte actuel de la gestion des déchets à La Réunion. Les installations de TBM permettent d’obtenir du compost (utilisé en amendement organique pour l’agriculture, l’aménagement paysager...), du combustible solide, du biogaz (valorisé en production énergétique ou directement mélangé avec d’autres gaz), un résidu stabilisé (mis en décharge).

Ces procédés, dont les avantages et inconvénients sont présentés dans le document de synthèse, commandité par la Direction des études économiques et de l’évaluation environnementale, rédigé par Maud Tauvel, étudiante à l’Ecole Nationale du Génie Rural, des Eaux et des Forêts, dont nous reprenons ici largement les arguments, sont-ils applicables à la situation réunionnaise et viables économiquement ?

Les TBM qui associent des procédés mécaniques (tri, criblage...) et des processus biologiques (compostage, méthanisation) permettent d’augmenter le taux de valorisation des déchets et/ou de diminuer le volume des déchets à stocker.

Comparativement à l’incinération, les unités MBT sont plus flexibles : elles supportent des variations de quantités entrantes et peuvent être rentables pour des capacités plus faibles. La capacité d’une unité MBT (de 10.000 à 250.000 tonnes/an) reste en général inférieure à celle des incinérateurs.
Le pré-traitement biologique contribue à l’allongement de la durée de vie des décharges.

Les débouchés sont-ils suffisamment rémunérateurs à La Réunion ?

Le TBM est en très fort développement surtout en Europe : l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne concentrent les deux tiers des 8,5 millions de tonnes de capacités TBM actuellement installées dans le monde, et à très court terme, la capacité totale sera portée à 13 millions de tonnes. Moins de 20% des procédés de TBM sont situées hors d’Europe : Il nous semble important que La Réunion participe à cet effort mondial en faveur du TBM.

La directive sur la mise en décharge des déchets est le moteur principal du développement des MBT en Europe. Elle limite les quantités de déchets municipaux biodégradables enfouis à un pourcentage (dégressif dans le temps) des déchets municipaux biodégradables produits en 1995. En outre, certains pays, comme l’Allemagne, ont été plus loin en excluant de la décharge tous les déchets contenant plus de 5% de carbone organique total.

Les MBT permettent de diminuer la quantité de déchets organiques à enfouir et sont ainsi une réponse à ces contraintes réglementaires.
La diminution par pré-traitement biologique de la fraction organique contenue dans les déchets permet aussi de limiter les impacts environnementaux liés au stockage des déchets. En particulier, la production de biogaz est diminuée, limitant ainsi la contribution des décharges au changement climatique. Les intérêts environnementaux rejoignent ici les aspects réglementaires : la directive sur la mise en décharge a été notamment motivée par la volonté de réduire les émissions de biogaz en provenance des centres de stockage.

Le développement des MBT à La Réunion dépend de l’existence de débouchés pour les fractions issues de ces technologies.
Les débouchés sont liés au contexte local (présence de cultures, d’une cimenterie...). Ainsi en Espagne, du fait de la présence de terres arides, le compost issu des MBT n’a aucun mal à trouver une utilité.

A La Réunion, les terrains de golf, les espaces verts, les cultures maraîchères, le hors-sol pourraient accueillir du compost. Le combustible solide pourrait être utilisé (en co-combustion ?) dans la centrale électrique ou les usines sucrières. Le biogaz pourrait être valorisé en production énergétique.

L’analyse de la situation réunionnaise montre la place indispensable que doivent prendre les MBT dans la stratégie de gestion des déchets :

1- L’intérêt des MBT dans un système de gestion globale des déchets est de minimiser les impacts environnementaux liés à la destination finale des déchets biodégradables et de donner une valeur ajoutée au déchet initial. Dans ce cadre, leur variété offre de multiples opportunités dans les stratégies actuelles de gestion des déchets.

2- Les MBT sont complémentaires des systèmes de collecte sélective : la fraction résiduelle, qui représente au minimum 50% des déchets produits, peut être traitée par les MBT pour être stabilisée avant enfouissement.

3- Le recours aux MBT en vue de fabriquer du compost peut permettre d’avoir des taux de valorisation supérieurs à ceux que l’on aurait obtenus sur des bio-déchets collectés séparément. La collecte sélective est en effet onéreuse et tout le flux de matière organique n’est pas capté par une collecte sélective de bio-déchets.

Le pré-traitement biologique offre aussi la possibilité de traiter les boues de station d’épuration en même temps que les déchets résiduels.
Dans le cadre de stratégies multifilières de gestion des déchets, les MBT permettent de renoncer à l’incinération et d’optimiser l’enfouissement, par exemple en prolongeant la durée de vie des centres de stockage.
Face à l’opposition grandissante de la population réunionnaise et d’élus réunionnais, la collectivité peut refuser le recours à l’incinération et proposer comme choix stratégique les technologies MBT.

- Les traitements bio-mécaniques s’insèrent dans une nouvelle approche de la gestion des déchets, davantage tournée vers la valorisation. Les MBT sont autant une technologie de production (de combustible, de compost, d’énergie...) qu’une technologie de traitement de déchets. L’importance que revêtent les débouchés traduit très clairement cette nouvelle approche.

- La variété des technologies MBT leur permet de s’insérer dans le contexte réunionnais.

G. H.


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Messages

  • Bonjour Madame Leveneur,
    Grâce à lecture en ligne de Témoignages, je suis le dossier du traitement des déchets de votre île. Je fais partie d’un collectif contre un projet d’incinérateur en Corse. Je peux observer que ce sont les mêmes méthodes qui ont été utilisées pour essayer de faire passer ce projet en force, avec les mêmes arguments. Nous avons réussi à retarder le calendrier prévu. Mais un article très habile du syndicat mixte chargé de réaliser l’incinérateur, est paru le 10 janvier dernier dans la presse locale, annonçant qu’il donnait à son projet une empreinte écologique. Nous pensons qu’il s’agit d’un effet d’annonce, sans doute en raison de la campagne électorale, afin de démobiliser les opposants. Nous sommes extrêmement prudents car en réalité le projet est toujours le même. Nous sommes en train de travailler sur un plan alternatif. Justement, nous avons pensé au traitement mécano biologique. J’ai cherché à deux reprises à entrer en relation par e.mail avec l’associaion ACCIDOM, qui s’occupe du dossier, mais je n’ai jamais eu de réponse.
    Il me serait agréable de savoir où vous en êtes actuellement. Je pense que l’on peut faire certains parallèles, même si nous ne sommes pas sous les tropiques, nous sommes aussi une île montagneuse. Merci d’avance. Cordialement
    Pour le collectif, Colette Castagnoli
    A Taverna 20218 Ponte Leccia (Corse)

  • Bonjour et bravo pour la pertinence de l’article !
    Les commissions de travail vont se réunir dès la semaine prochaine sur l’initiative du Conseil Général pour faire des propositions pour le PDEDMA, quelqu’un sera t’il porteur de ce projet au sein des commissions ?
    Il serait également judicieux de suivre l’actualité concernant l’elaboration du PDEDMA en Corse où le mot d’ordre a été le refus des incinérateurs et la mise en place de Bio-réacteurs....
    A vous lire
    B. MARTZ


Témoignages - 80e année


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