Sécheresse sans précédent et succession de cyclones dans notre région

Chido, Dikledi, Garance et Honde : saison cyclonique dévastatrice

27 février, par Manuel Marchal

Chido a causé de nombreuses victimes à Mayotte en décembre. Dikeledi fut responsable d’importants dégâts à Madagascar en novembre. Garance passera demain au plus près de La Réunion à un stade proche de cyclone tropical. Jeudi et vendredi, Honde pourrait amener vents destructeurs et pluies importantes dans le Sud-Ouest de Madagascar. Cette succession de cyclone a lieu alors que notre région est touchée par une importante sécheresse, avec plusieurs semaines de retard de la saison des pluies à La Réunion. Face à ces réalités, les autorités sont appelées à renforcer les mesures de prévention et à mettre en place des stratégies d’adaptation durables. Cela signifie pour La Réunion cesser de construire sur le littoral et envisager la relocalisation de milliers de personnes. Cette prise de conscience doit se développer dans notre pays.

Depuis le début de la saison cyclonique 2024-2025, l’océan Indien est le théâtre de violents phénomènes climatiques. En l’espace de trois mois seulement, quatre cyclones majeurs ont balayé la région, causant destructions, déplacements de populations et pertes humaines. Ces tempêtes successives ont frappé principalement l’archipel des Comores et Madagascar. La Réunion et Maurice sont sous la menace d’un cyclone.

Chido : tragédie à Mayotte

Le 14 décembre, le cyclone tropical intense Chido a durement touché Mayotte. Si les autorités françaises ont tardé à établir un bilan officiel, des organisations de secours évoquaient un premier chiffre effroyable de 60 000 victimes avant que cette estimation ne soit retirée. Cette catastrophe a engendré la destruction de milliers de maisons et d’infrastructures vitales, plongeant l’île dans une crise humanitaire sans précédent. Après son passage à Mayotte, Chido a poursuivi sa route vers le Mozambique, où les autorités ont recensé avec plus de précision 120 décès.

Dikledi : le Nord de Madagascar touché

Quelques semaines plus tard, le 11 janvier, Madagascar a été à son tour frappé par un cyclone : Dikledi. Celui-ci a principalement affecté le Nord du pays, en particulier les régions SAVA et DIANA. Ce cyclone était moins violent que Chido. Il a causé la mort de trois personnes et laissé plus de 5000 sinistrés.
L’année précédente, Gamane avait causé la destruction de deux ponts sur la RN6 reliant le Nord de Madagascar au reste du pays. Dikeledi a entraîné la destruction des ouvrages provisoires les remplaçant. Depuis, l’État a mis en place un service gratuit de bac pour permettre la connexion

Garance : menace imminente pour La Réunion

Alors que la région tente encore de se remettre de ces tempêtes, un nouveau cyclone est annoncé. Ce 27 février, Garance s’apprête à passer à moins de 50 kilomètres des côtes réunionnaises. Selon les prévisions, il pourrait frôler le stade de cyclone tropical intense, avec des vents et des précipitations comparables à ceux de Chido. La population réunionnaise, déjà fragilisée par une sécheresse historique, redoute les conséquences de ce nouveau phénomène.
En effet, l’artificialisation des sols causée par un urbanisme inadapté amplifié par la défiscalisation ainsi que la sécheresse vont favoriser le ruissellement de quantités considérables d’eau. Ce phénomène est la principale cause de décès à La Réunion lors du passage de cyclones.

Honde : un danger pour le sud-ouest de Madagascar

Fin février, la saison cyclonique est loin d’être terminée. En fin de semaine, une autre menace se profile à l’horizon : la tempête tropicale Honde. Selon les prévisions, elle devrait toucher le Sud-Ouest de Madagascar, apportant des vents violents et des pluies torrentielles. Cette région souffre déjà de difficultés en raison de la sécheresse causée par la crise climatique économique, risque de subir de lourds dégâts.

Succession de phénomènes climatiques extrêmes

Au-delà de ces événements dramatiques, l’été 2024-2025 dans l’océan Indien se distingue par une succession de phénomènes climatiques extrêmes. La sécheresse persistante qui touche La Réunion depuis plusieurs mois a aggravé les effets de ces cyclones. Les sols desséchés ne pourront absorber les pluies torrentielles, favorisant ainsi les crues soudaines et les glissements de terrain.
Cette succession de phénomènes climatiques extrêmes interroge. En effet, la crise climatique causée par les bénéficiaires du capitalisme est responsable d’un réchauffement climatique d’une rapidité sans précédent. La montée des températures de l’océan favorise l’intensification des cyclones, rendant chaque saison plus imprévisible et dangereuse.

Protéger la population

Face à ces réalités, les autorités locales et internationales sont appelées à renforcer les mesures de prévention et à mettre en place des stratégies d’adaptation durables. Cela signifie pour La Réunion cesser de construire sur le littoral et envisager la relocalisation de milliers de personnes. Cette prise de conscience doit se développer dans notre pays.

M.M.

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Messages

  • Cette succession dans notre zone à l’ouest de l’océan indien de ces phénomènes climatiques que sont les tempêtes tropicales qui se transforment presque toujours en cyclones tropicaux n’est pas due au hasard , mais probablement aux conséquences du réchauffement climatiques .
    En effet , l’augmentation générale de la température de l’atmosphère de la planète est beaucoup plus importante sur les zones polaires et génère une fonte des glaces polaires plus importantes . Au pole nord la banquise est sur le point de disparaitre en été Mais tandis que l’épaisseur de la couche de glace polaire est limitée à quelques mètres au pole Nord , l’épaisseur des glaciers du pole sud est beaucoup plus importante , si bien que pendant l’été austral la quantité d’eau froide déversée dans l’océan par le fonte des glaces polaires est beaucoup plus importante que dans l’hémisphère nord , Et cette eau froide qui est transportée par les courants marin circumpolaires jusqu’au côtes ouest de L’Australie pour remonter ensuite vers les zones équatoriales et refroidir la partie de l’océan indien où se formaient habituellement les cyclones . Si bien que la zone de formation des cyclones dans la zone sud de l’océan indien se situe maintenant beaucoup plus vers l’ouest au dessous de l’équateur .
    Bien entendu on ne pourra pas arrêter ce phénomène qui va continuer d’années en années probablement en s’aggravant , mais on peut en tirer des conclusions et prendre des dispositions protectrices , notamment contre l’érosion des sols par les grosses pluies cycloniques , mais aussi contre les vents forts , et contre les dégâts qui peuvent être causés par les cyclones aux habitations et aux équipements publics Mais tout le monde doit se sentir concerné que ce soit les citoyens ou les autorités territoriales étatiques ou européennes . Mais dans cette démarche préventive des conséquences des cyclones , nous devons aussi penser à nos voisins malgaches comoriens et africains et leur apporter notre aide et notre collaboration les associer à nos réflexions et accepter de prendre en compte leurs observations et propositions
    Peut être que L’Onu devrait également créer une institution spécialisée pour prévenir les risques cycloniques et intervenir en urgence pour apporter les premiers secours aux populations qui sont frappés par les cyclones que ce soit dans l’océan indien ou ailleurs .
    Après tout , les conséquences du réchauffement climatiques devraient être supportées par tous les terriens où qu’ils soit sur notre planète par devoir de solidarité fraternelle et non en échange d’une contrepartie que certains ne pourront jamais apporter , notamment les pays les plus pauvres . Les plus riches doivent toujours aider les plus pauvres au lieu de vouloir toujours s’enrichir un peu plus sur le dos des plus pauvres et assumer les responsabilités collectives de leur courses à l’enrichissement .envers les plus défavorisés . De même que les phénomènes climatiques doivent être supportées par tout le monde , de même les richesses de notre planètes doivent être partagées équitablement entre tous les terriens quelques soient l’endroit où elles se trouvent . Il est peut être temps de passer à une gouvernance mondiale qui permettra de gérer notre planète dans l’intérêt de tous les terriens plutôt que de se battre et de s’entretuer collectivement pour posséder la terre de son voisin pour les richesses de son sol qu’il s’agissent. de pétrole ou de minerais rares qui permettront à ceux qui les possèdent de dicter leur volonté au monde entier . Cette voie là nous conduit inéluctablement à notre disparition dans un conflit international qui renverra les rares survivants à la préhistoire . .


Témoignages - 80e année


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