Chou blanc pour les services municipaux de Saint-Denis

21 novembre 2006

Le service environnement a convoqué la presse pour une grande opération de salubrité publique lundi 20 novembre au 15 chemin des routiers, dans le quartier de la Bretagne.
C’est sur le domaine privé que devaient être enlevées 13 carcasses de bus. On nous promettait une opération d’envergure sur deux jours. Il faut savoir que 130 procédures de ce type sont actuellement en cours sur la commune de Saint-Denis. Arrivée sur les lieux pour procéder à l’enlèvement des carcasses, l’entreprise commissionnée par la Mairie devait faire chou blanc ! Le propriétaire des lieux ayant eu vent de l’opération s’est empressé de commencer l’enlèvement par lui-même.

Le civisme mis à rude épreuve

On ne peut pas tout attendre des collectivités et lorsque celles-ci se chargent du travail, est-il réellement civique d’attendre le dernier moment pour faire la nique aux services municipaux ?
Cette affaire remonte à février 2006, le propriétaire a été averti afin qu’il puisse procéder à l’enlèvement des carcasses. Comme celui-ci n’obtempérait pas, les services de l’environnement ont envoyé une mise en demeure en mars 2006, lui donnant 48 heures, comme le précise la loi, pour effectuer le déménagement. Sans réponse à toutes les injonctions, la mairie de Saint-Denis décide d’employer les grands moyens, non sans avoir, comme le prévoient les textes législatifs, publié un arrêté municipal concernant cette affaire.

Qui paie ?

S’il devait y avoir une médaille de l’incivisme, on devrait très certainement l’attribuer au propriétaire des lieux. Nul ne peut nier que ce dernier a eu le temps nécessaire pour nettoyer le terrain. Le résultat, c’est que les citoyens vont payer les pots cassés et si par charité nous tairons le nom de cette personne indélicate, nul doute qu’il se reconnaîtra, car il a de quoi être fier. En voulant doubler les services municipaux il a prouvé qu’il reste encore beaucoup de chemin pour rendre les citoyens responsables. Il est trop facile de toujours pouvoir compter sur la collectivité, car il ne faut pas oublier que la collectivité c’est nous, les contribuables ! Dans le travail de l’ensemble des municipalités et des autres services de notre région, si parfois il y a à redire, il ne faut pas oublier de signaler lorsque ce sont des citoyens indélicats qui sont responsables de ces faits. Alors une question se pose : puisque ce monsieur a trouvé, au dernier moment, les moyens de réaliser les travaux de salubrité qui lui incombaient, pourquoi ne pas lui envoyer une autre facture pour lui apprendre à ne pas se moquer du monde ? Ce ne serait que justice !

Municipalité, citoyens un point partout !

Comme je vous le disais plus haut, bien souvent si le citoyen est responsable, il ne faut oublier les collectivités, et puisque la mairie de Saint Denis se lance dans une campagne de salubrité publique à grands renforts de communications, il est normal de l’épingler lorsque cela est nécessaire. Je comprends très bien les problèmes que la ville de Saint Denis rencontre avec les citoyens, mais lorsque nous voyons l’état lamentable et le nombre impressionnant de dépôts sauvages dans cette ville, nous sommes en droit de nous poser des questions. Je ne vais pas faire ici une liste exhaustive, mais lorsque l’on sait que la commune a renforcé ses effectifs de 160 personnes pour lutter contre l’insalubrité publique, nous sommes en droit de nous demander où ils sont, surtout lorsque l’on voit l’état des rues et parkings du chef-lieu. Je ne prendrai que trois exemples :

- Au bas de la rue Maréchal Leclerc sur un parking public, les automobilistes doivent surfer entre les ordures et avec les chaleurs qui arrivent doivent supporter les mauvaises odeurs ! Ne dites surtout pas que c’est nouveau, ce dépôt existe depuis plusieurs mois.

- La coulée verte du Moufia, vaste étendue de verdure qui part des hauts de Moufia pour atteindre le lycée Georges Brassens n’a pas vu une débroussailleuse depuis plus d’un an. Du coup, les ordures s’entassent bien évidemment puisque tout est caché, pourtant ce coin de nature devrait être régulièrement entretenu et qui sait s’il ne serait pas utile d’y mettre un employé à demeure ! Après tout ce site vaut bien le Jardin de l’État ou celui de la Trinité, de plus il se trouve en bordure de deux lycées, soyez étonnés que les moustiques prolifèrent !

- Rue Roger Guichard à "Pierre et Sable", toujours au Moufia, une carcasse de voiture a été déposée, elle est restée pas loin de trois mois à cheval sur le trottoir et la route, vous pensez qu’elle est enlevée maintenant ? Eh bien oui, sauf qu’elle a juste été déplacée et maintenant elle trône sur un mur, et là pourtant ce n’est pas caché ! Bien sûr, c’est loin des sentiers arborés de la Montagne où habitent nos élus.
Il y a vraiment des mesures urgentes à prendre mais le seront elles ? Si les problèmes sanitaires liés à la prolifération des moustiques et des rats, c’est l’affaire de tous, la municipalité ne se doit-elle pas de montrer l’exemple ? Je serais tenté de dire aujourd’hui : Municipalité, citoyens un point partout !

Philippe Tesseron
http://www.espaceblog.fr/teletesseron/


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