Anticiper les sécheresses plus longues et fréquentes causées par la crise climatique ainsi que l’augmentation de la population

CINOR : 100 millions d’euros investis pour un accès sécurisé à l’eau potable

25 février, par Manuel Marchal

Afin d’anticiper les sécheresses à venir et l’augmentation de la population, la CINOR a souligné avoir prévu d’investir 100 millions d’euros entre 2022 et 2027 afin de sécuriser la distribution de l’eau potable aux 215 000 habitants des trois communes de la communauté d’agglomération : Saint-Denis, Sainte-Marie et Sainte-Suzanne. La campagne de soutien à l’installation en collecteurs d’eau de pluie va s’amplifier, avec comme objectif d’équiper toutes les familles vivant en maison individuelle.

La Communauté Intercommunale du Nord de La Réunion (CINOR) a tenu ce 24 février une conférence de presse afin de faire le point sur la gestion et l’amélioration de l’accès à l’eau potable sur son territoire. Maurice Gironcel, président de la CINOR, entouré d’Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis, Richard Nirlo, maire de Sainte-Marie, Jean-Pierre Marchau élu communautaire, Jean-François Hoarau, président de la SEMOP et Rosita Hoarau, DGS de la CINOR ont souligné les efforts entrepris pour assurer une distribution efficace de cette ressource essentielle aux 105 000 abonnés, soit 215 000 habitants.

Quasi-absence de coupures d’eau grâce aux investissements

Depuis 2020, la CINOR a pris en charge la compétence de gestion de l’eau et a engagé des actions fortes pour améliorer le service. Aujourd’hui, 38 millions de mètres cubes d’eau sont distribués annuellement sur le territoire, avec un taux de rendement des 1200 kilomètres du réseau de distribution d’eau potable atteignant 70 %. Grâce aux investissements réalisés, les habitants ont bénéficié d’une quasi-absence de coupures d’eau, même en période de sécheresse. Toutefois, à Sainte-Marie, des problèmes ont été observés et sont en cours de résolution.
« Nous avons fait des choix courageux. Les investissements dans l’eau ne se voient pas une fois terminés », a rappelé Maurice Gironcel.
L’amélioration du réseau passe par la construction et la modernisation des infrastructures. Entre 2022 et 2027, 100 millions d’euros seront investis pour sécuriser les ressources en eau, anticiper les besoins et réduire les pertes dans les canalisations. L’interconnexion des réseaux sur l’ensemble de la CINOR permettra une meilleure réactivité en cas de crise.

Collecteurs d’eau de pluie

La CINOR met en place des dispositifs favorisant une consommation plus responsable. L’installation de récupérateurs d’eau de pluie se poursuit avec 1 600 équipements déjà distribués et 1 900 supplémentaires prévus cette année. L’objectif est d’équiper chaque foyer en zone pavillonnaire afin de limiter l’usage de l’eau potable pour certaines tâches du quotidien.
Autre innovation majeure : le déploiement des compteurs intelligents. D’ici 2026, tous les abonnés en seront équipés, ce qui permettra une meilleure maîtrise de la consommation et la détection rapide des fuites.

Anticiper les effets de la crise climatique

Richard Nirlo, également vice-président de la CINOR en charge de la transition écologique, a insisté sur la nécessité d’adapter la production d’eau face aux aléas climatiques. La modernisation des trois usines de potabilisation de Sainte-Marie et le renouvellement des réseaux d’alimentation en eau potable (AEP) figurent parmi les priorités.
Ericka Bareigts a rappelé que chaque habitant a pris conscience des risques liés au manque d’investissement. Ainsi, plus de 60 millions d’euros ont été investis à Saint-Denis, où le réseau de distribution en eau potable couvre 667 kilomètres, parfois situés en zone escarpée. L’interconnexion des usines, notamment avec la création de nouvelles infrastructures au Chaudron, renforcera la résilience du réseau face aux périodes de sécheresse.
La maire de Saint-Denis a également insisté sur le respect de la biodiversité. Durant les périodes de sécheresse, les prélèvements dans les rivières cessent pour maintenir faune et flore. Les investissements ont donc également pour but d’augmenter la production d’eau potable tout en préservant l’environnement aquatique.

Politique ambitieuse pour l’avenir

De 2020 à 2024, près de 80 millions d’euros ont été investis dans la modernisation du réseau. Avec un prix moyen de 1,39 euro par mètre cube, l’eau distribuée provient de 19 forages et 17 captages, garantissant une qualité proche de 100 % grâce aux 10 usines de potabilisation en service.
Par ailleurs, 26 millions d’euros seront consacrés à la construction de quatre nouvelles usines (Saint-François, Sainte-Clotilde, Montée Sano et Bras Pistolet), tandis que 30 millions seront alloués à la réhabilitation de celle de Bellepierre qui alimente la moitié de la population de Saint-Denis. L’objectif est clair : assurer une distribution optimale en toutes circonstances, notamment en cas de cyclone, grâce à l’installation de groupes électrogènes dans les sites stratégiques. Par ailleurs, une réflexion est engagée pour alimenter des pompes avec l’énergie du soleil.
Enfin, un vaste plan de réhabilitation a été lancé, avec la rénovation de 8 kilomètres de réseau par an. En 2031, un nouvel appel d’offre de Délégation de Service Public (DSP) sera lancé. Il pourrait permettre une concession de l’ensemble du réseau des trois communes de la CINOR à un seul fermier. Ceci pourrait entraîner des économies permettant de faire baisser le prix du mètre cube d’eau potable pour les usagers.

M.M.

A la Une de l’actuSécheresseCINOR

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus

L’Europe se réarme

12 mars

L’Union européenne doit augmenter significativement ses dépenses d’armement, a affirmé mardi à Strasbourg la présidente de la Commission (…)