Après l’annonce du démontage d’une aire de pique nique dans un espace naturel sensible

Crainte d’un accès payant aux espaces naturels de La Réunion

10 janvier 2014

Le Collectif pour le maintien des activités au cœur de La Réunion, et l’ASDEPP s’inquiète du démontage de l’aire de pique nique de Bois Ozoux, un site en plein coeur du Parc national de La Réunion à plus de 2.000 mètres d’altitude à quelques encablures de la Plaine des sables. Voici quelques uns des arguments utilisés et la position du Conseil général :

L’aire de pique du Bois Ouzoux chemin volcan sera, au regard du schéma d’interprétation et de valorisation écotouristique, la première à être « déséquipé » pour être « renaturé », selon ces néologismes dont la technocratie environnementale a le secret. Sur la base de considération floues, mais dans le respect d’un schéma de valorisation écotouristique, il devient de plus en plus difficile, de contester cette volonté de brimer les Réunionnais dans leurs habitudes de vies.

Le parc, l’ONF, et le Conseil général argueront que d’autres aires seront construites en dehors du cœur et que celles existantes actuellement posaient des problèmes de déchets. Au regard de l’état des finances de ces trois organismes, il faudrait être naïf pour croire à des reconstructions ailleurs. En tout état de cause, les impacts générés par de tels projets de desctruction/reconstruction sont une aberration sur les plans écologique et financier. Au regard des déchets, cela revient tout simplement à déplacer le problème en dehors du cœur, sans que ces trois organismes n’apportent réellement de solutions à ce vrai problème. Si l’interdiction est la seule voix possible envisagée cela démontre le peu de volonté de ces institutions publiques à apporter une solution à la problématique des déchets et le peu de considération pour la population, qui n’a souvent pas d’autres moyens pour pratiquer des activités de loisirs.

"Vu le schéma d’interprétation et de valorisation écotouristique du massif du Volcan"

Qu’est ce que ce genre de schéma ? Une approche à finalité économique de l’utilisation des milieux naturels, qui développe un tourisme se voulant « respectueux de l’environnement », mais dans le cadre d’activités qui sont généralement payantes.

Ce type de schéma s’inspire clairement de ce qui se fait dans les parcs nationaux anglosaxons (Afrique du Sud notamment), où la philosophie générale consiste pour financer la structure parc national à faire payer des prestations pour profiter de ce qui jusqu’à présent était gratuit et en libre accès. Le paiement de taxe ou de redevances pour pénétrer dans ces espaces est considéré comme une contrepartie normale, que doivent payer les visiteurs.

Si ces activités peuvent créer quelques emplois, elles signifient surtout la fin de l’accès libre et gratuit à la Nature. Le parc national s’en défend bien sûr...mais nous voyons bien avec cette décision que le processus s’enclenche progressivement, le temps d’habituer les esprits. Loin d’annoncer des mensonges ou contre vérités les faits et les décisions du parc démontre la réalité. La prochaine aire sur la liste sera celle du Piton Textor dont l’accès en contre bas à la route forestière menant au Piton de l’eau est désormais fermée à la circulation des voitures.

Ces démantèlements et ces fermetures sont un premier palier. Dans les années à venir le parc national de La Réunion, l’ONF et le Conseil général à la recherche de financements déploieront leur logique de privatisation rampante des espaces naturels. Interdit sur les plages, interdit dans les Hauts, quel espace restera t-il aux Réunionnais ?


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