Tribune Libre

Déchets : on peut faire mieux tout de suite !

13 juin 2008

Du 22 mai au 8 juin 2008 se déroulait sur le territoire national une campagne d’information destinée au grand public. Diffusés notamment sur France Inter et NRJ, cinq spots radios nous incitent à ne plus abandonner les vieux appareils électriques ou électroniques en décharge ou sur le trottoir mais nous invitent à les ramener sur les lieux de collecte pour être recyclés.

Qu’en est-il dans notre île ? Les déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E) représentent plus du quart des déchets encombrants qui sont actuellement enfouis en décharge. Chacun à notre niveau, du citoyen au professionnel en passant par les collectivités, nous pouvons agir et changer cela, maintenant, en 2008. Comment ?

Commerçants, distributeurs : des panneaux d’informations dans les rayons signalent mon appartenance à un réseau de collecte et de recyclage.
A mes clients, je fais payer les participations destinées à la collecte et au recyclage. J’informe, c’est obligatoire, que je reprends le matériel usagé lors de l’achat d’un matériel électrique neuf de même nature dans mon magasin, je propose d’inscrire sur chaque facture la possibilité de reprise gracieuse, ou mieux encore, de remettre à chaque client un bon de reprise mentionnant la nature du matériel qu’il peut rapporter. Bon commerçant, je fournis également, une prestation comprenant à la fois la livraison du matériel neuf et la reprise de l’usagé.
Je peux garantir la filière à mon client, car en tant que distributeur, j’ai fait les vérifications nécessaires auprès de mes fournisseurs (Article 24 du décret du 20 juillet 2005).

Consommateur, je suis aussi citoyen : je refuse que la collecte des encombrants répande devant chez moi et en décharge les polluants des appareils. Si j’achète un nouvel appareil, je choisis un magasin qui assure la reprise du matériel usagé. Sinon, je dépose l’ancien à la déchetterie.

Collectivité, responsable de la collecte des déchets ménagers, je sais le coût de la collecte au porte-à-porte et de l’enfouissement des encombrants. Aussi, je saisis très vite l’opportunité de ne plus collecter de D3E, j’utilise les financements des éco organismes pour aménager les déchetteries en point de collecte. Avec l’aide des communes et de leur revue municipale, j’incite les citoyens contribuables à ramener les déchets Electriques, Electroniques et Electroménagers soit aux points de collecte soit aux points de vente en les informant de la bonne nouvelle : « ramenés, ils ne coûtent plus rien à la collectivité ! »

Service chargé du contrôle, mon action peut être décisive ! Depuis fin 2007, la filière de collecte et de recyclage des D3E est opérationnelle à La Réunion. Le décret n° 2005-829 du 20 juillet 2005 relatif à la composition des équipements Electriques, Electroniques et Electroménagers à l’élimination des déchets issus de ces équipements est appliqué depuis janvier 2008. Aussi, les professionnels concernés ont eu le temps de réagir et ils ne verront aucun inconvénient à me renseigner, ils le feront sans doute aussi sur les filières batteries, piles et lampes qui fonctionnent de manière similaire.

Gestionnaire de décharges, je sais que les matériels Electriques, Electroniques et Electroménagers fabriqués à partir du 13 août 2005 sont marqués d’un logo "poubelle barrée" qui signifie qu’ils sont destinés au recyclage et pas à l’enfouissement.

Association de protection de l’environnement, j’ai lu quelque part ce texte : « Les communes ou leurs groupements, les producteurs, les distributeurs et les organismes coordonnateurs mettent en oeuvre les actions qu’ils jugent appropriées pour informer les utilisateurs d’équipements électriques et électroniques ménagers :
- de l’obligation de ne pas se débarrasser des déchets d’équipements électriques et électroniques avec les déchets municipaux non triés ;
- des systèmes de collecte mis à leur disposition ;
- des effets potentiels sur l’environnement et la santé humaine de la présence de substances dangereuses dans les équipements électriques et électroniques. »

C’est, je crois, l’article 12 du décret n° 2005-829 du 20 juillet 2005.
J’ai vu aussi deux sites destinés aux collectivités, aux professionnels et au grand public, il s’agit de www.eco-systemes.com et de www.collectons.org.

Un ménage français produit en moyenne 16 kg par an de D3E. La consommation de ce type de produit croît de 3 à 5% par an. On peut valoriser de 70% à 80% des D3E collectés. L’enjeu ne vaut-il pas les efforts de chacun ?

SREPEN
Société Réunionnaise pour l’Etude et la Protection de l’Environnement

30 rue des Deux Canons - 97490 Sainte Clotilde
0262.28.19.29 - [email protected]


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