
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Il y a 21 ans : Tchernobyl rendait manifestes les dangers du nucléaire
30 avril 2007
L’humanité a-t-elle tiré les leçons de l’accident nucléaire de Tchernobyl et de ses retombées ? Il est à craindre que non, tant le mensonge international sur les retombées radioactives est tenace.
“La bataille de Tchernobyl”, documentaire de Thomas Johnson (90mn) réalisé en 2005, révèle près de 20 ans après la catastrophe nucléaire du 26 avril 1986, à quoi l’humanité a réellement échappé au moment de l’accident et à quelles conséquences sur les générations futures elle doit encore s’attendre.
Ces vérités ont été longtemps passées sous silence et pas par les autorités soviétiques de l’époque. Mikhaïl Gorbatchev, aux commandes de l’Union soviétique, ferraillait pour la « transformation » (perestroïka) de l’URSS dans la « transparence » (glasnost) : Tchernobyl a eu raison de ses efforts, en rendant exsangues les finances de l’Union soviétique qui, pour l’essentiel, a dû faire face seule à la tragédie.
Les témoignages et documents d’archives réunis par Thomas Johnson racontent l’histoire de la bataille de Tchernobyl : Elle commence la nuit de l’explosion, le 26 avril 1986, à 01h23. Une flamme aux couleurs arc-en-ciel de 1.000 mètres de haut s’élève dans le ciel d’Ukraine. Le quatrième réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl vient d’exploser. Il vient de se produire le plus grave accident nucléaire de l’histoire et les citoyens de la planète ne le sauront que beaucoup plus tard. Mais le plus énorme est à venir. Pendant 8 mois, 800.000 civils et militaires de toute l’Union soviétique ont tenté de « liquider » la radioactivité, jusqu’à construire en 1989 le « sarcophage » du réacteur accidenté. On les a appelés les « liquidateurs » : Ils ont sauvé le monde d’une seconde explosion nucléaire (celle du moteur 3). Quinze fois plus puissante qu’Hiroshima, elle aurait ravagé la moitié de l’Europe...
Le sacrifice des "liquidateurs"
Le film montre les difficultés qu’a eues Gorbatchev lui-même à obtenir des informations fiables à transmettre à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), organisme de l’ONU alors dirigé par Hans Blix. Puis les mesures prises pour empêcher le moteur 3 d’exploser : après les pompiers et les militaires envoyés combattre l’incendie dans la centrale de Tchernobyl, des milliers de mineurs ont creusé une galerie de 120 mètres de long en un temps record pour parvenir sous le moteur menacé d’exploser. Là devait être creusée une sorte de sas de refroidissement, une chambre froide de 30 mètres de long qui, finalement - faute de financements - n’a pas été équipée du système de refroidissement prévu, mais a été remplie de béton pour conforter la dalle. Ces travailleurs ont tous été irradiés. Beaucoup sont déjà morts, et l’un des enjeux de la transparence est d’arriver à établir un bilan chiffré des victimes et un état sanitaire des survivants qui ne soit pas faussé par les “normes” édictées par le lobby du nucléaire, ni étouffé par des médias peu regardants.
En août 1986 - c’est un autre fait rapporté dans le documentaire - l’AIEA organisa à son siège viennois une conférence internationale sur l’accident, ses causes et ses conséquences. La centaine de journalistes présents fut confinée aux conférences de presse : toutes les discussions sensibles eurent lieu à huis clos. La délégation soviétique évaluait alors à 44.000 - un chiffre a minima - le nombre des cancers mortels radio-induits.
En 1991, les autorités russes - confrontées à l’indemnisation des survivants - ont dénombré 20.000 victimes et 200.000 invalides, souffrant de maladies cardio-vasculaires, de troubles de l’appareil digestif, de cancers, de désordres psychologiques et neurologiques et de vieillissement prématuré. Les « liquidateurs » étaient de jeunes ouvriers pris dans la force de l’âge. Aujourd’hui cinquantenaires, les survivants ressemblent à des vieillards luttant contre toutes sortes de maladies.
Trop de questions sans réponse
L’année où le film de Thomas Johnson a été produit, l’AIEA et son Directeur général, Mohamed El Baradei - qui a succédé à Hans Blix en 1997 - ont été décorés du Prix Nobel de la Paix, ainsi appelé du nom de l’inventeur suédois de la dynamite. Les membres du comité suédois ont expliqué qu’ils voulaient récompenser l’AIEA de ses efforts « pour empêcher l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins militaires et pour s’assurer que l’énergie nucléaire à des fins pacifiques est utilisée de la façon la plus sûre possible ».
« Prix Nobel ou pas, la paix ne saurait prospérer dans l’injustice et le mensonge », s’insurge une publication du CRIIRAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité) créée en 1986, en protestation contre le « mensonge d’Etat » français sur le nuage radioactif, adossé aux silences et aux demies-vérités des instances internationales. Cette commission a fait paraître une étude critique du rapport publié en septembre 2005 sous l’autorité de l’AIEA, de l’OMS et du PNUD. Ce rapport a pour principale fonction de ramener à un “seuil acceptable” de 4.000 le nombre des morts par radiation. « Même s’il y avait un accident de ce type tous les ans, je considérerais le nucléaire comme une source d’énergie intéressante », déclarait un adjoint de Hans Blix, Morris Rosen, Directeur de la sûreté nucléaire de l’AIEA, le 28 août 1986. A ce moment-là, les évaluations apportées par les autorités russes étaient 10 fois supérieures !
Comparons ce qui est comparable : 60 ans après, les bilans sanitaires des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki sont toujours revus à la hausse, ne serait-ce que parce que le temps de latence des cancers s’évalue en décennies. Comment le bilan de Tchernobyl peut-il être aussi miraculeusement bas ?
Et il n’y a pas que les cancers : le film de Thomas Johnson montre des images terribles d’enfants nés avec des malformations génétiques. Autour de ces faits, trop de questions restent encore sans réponses. Pour une grande part, parce qu’on dispose de très peu d’évaluations, l’ONU ne finançant que des études allant dans le sens des “normes” établies. Le problème principal tient à ce que ces normes soient définies par le principal promoteur de l’activité à risque.
Le “choix” du nucléaire doit faire l’objet de plus de transparence. Est-il la seule solution envisageable dans une perspective de développement durable ? Le promoteur mondial du nucléaire civil (l’AIEA) le présente comme LA solution à l’effet de serre et à la crise énergétique.
Le mérite de ce documentaire est de réunir des éléments d’information - en particulier sur les conséquences prévisibles des radiations sur la santé et sur l’agriculture - que les documents officiels ont décidé dès le début de minimiser, voire d’occulter. On y voit aussi le rôle joué par Igor Kostine (1), le seul photo-reporter qui ait suivi la tragédie depuis le début, par Gorbatchev et par le physicien biélorusse Gueorgui Lepnine, qui ont tous contribué à alerté la communauté internationale.
Dans une interview donnée l’année dernière, l’auteur du documentaire disait que « beaucoup de choses doivent encore sortir... Il reste énormément de rapports écrits et de rapports à déclasser, notamment ceux rédigés par le responsable qui, le premier, a suivi toute l’affaire, avant de se suicider ». Et il ajoutait, sur ses motivations : « Pour tous les gens qui ont donné leur vie (...) pour éviter pire encore, raconter était la moindre des choses. Cela permettra peut-être de tirer des leçons de cette tragédie ».
Plus de 20 ans après, nous n’avons pas le droit “d’oublier” de tirer ces leçons, en faisant comme si Tchernobyl n’avait pas existé.
P. David
(1) Voir son livre "Tchernobyl, confessions d’un reporter", éditions les Arènes, 2006.
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