Incinérateur : A vous de choisir ???

Des arguments mais pas d’études

6 septembre 2006

Au même titre que la santé publique, la salubrité publique reste une des priorités de la lutte contre le chikungunya. Sur ce point, le Ministre ne parle pas d’incinérateur mais bien de ’centre de valorisation énergétique des déchets.’ C’est plus subtil. Et cette solution même si il ne l’impose pas , toujours attentif à ce que la décision soit prise localement, tient pour lui du ’bon sens’, pour ’le développement durable de l’île’, une ’stratégie touristique crédible’ et une ’lutte efficace et globale contre le chikungunya.’

"L’Etat est prêt à vous aider"

Avec 430 000 tonnes de déchets par an et deux décharges qui seront saturées en 2010 sans aucun moyen d’exportation, il faut parvenir à solutionner ce problème des déchets. Il rappelle le risque de pollution des nappes phréatiques et en appelle à une décision rapide. "C’est vraiment à La Réunion de trouver des solutions et rapidement, insiste François Baroin. L’Etat est prêt à vous aider." Dans le petit dossier presse remis aux journalistes en fin de conférence, le Ministre va plus loin dans les précisions. Le préfet va installer dans les prochains jours, "une instance locale de concertation" où chacun est invité à venir exposer craintes et points de vue. En novembre, deux spécialistes de la question viendront à La Réunion "pour enrichir le débat". Il est émis le vœu d’une concertation approfondie et "sans polémique politicienne inutile." (Vilaine phrase pour limiter les revendications comme en 2005 quand certains prévoyaient la crise sanitaire du chikungunya !). Enfin, s’agissant du financier, l’Etat se dit ouvert à toute solution, prête à envisager l’intervention de partenaires privés, le renforcement de l’enveloppe du prochain contrat de projet Etat/Ademe. En clair, François Baroin n’impose pas de solution mais apprécie fortement que l’on opte pour la sienne : celle de l’incinérateur. A aucun moment n’est fait état l’éventualité d’études préalables.

Un candidat à l’incinération

François Baroin fait d’ailleurs dans ce sujet référence aux élections et estime que la gestion des déchets ne doit pas devenir un argument électoraliste. Il faut prendre une décision avant.
Et c’est sans compter sur le soutien du Maire de Saint-André, Jean-Marie Virapoullé, zélé à l’extrême qui se fait le porte parole tout attendu de l’incinérateur et qui dit avoir repéré déjà un terrain pour l’y implanter. Vive la concertation dans l’aménagement du territoire ! "Chikungunya ou leptospirose : c’est un peu la conséquence de notre inconséquence. Ma commune n’est pas propre, nos communes ne sont pas propres..." Et le Maire d’argumenter à son tour sur le développement durable (une première !) en avançant le production d’énergie que pourrait représenter l’incinérateur (si infime s’il savait !). Se défendant de toute polémique, il demande déjà l’application du plan départemental des déchets et en appelle à demi voix à la responsabilité de chacun. Pathétique !

SL


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