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Changement climatique
22 mai 2008, par
Le changement climatique est vu comme une question scientifique et, dans une certaine mesure, politique et économique. L’idée selon laquelle il s’agit aussi d’une question sociale, impliquant chacun, non seulement en tant que citoyen, mais aussi en tant que salarié, n’est pas encore suffisamment partagée.
Une étude commandée par la Commission européenne tente d’apporter une contribution pour une meilleure compréhension des liens entre changement climatique et emploi. Elle a bénéficié du soutien financier de six gouvernements européens : Belgique, Espagne, Finlande, France, Italie et Royaume-Uni.
Le rapport examine tout d’abord les implications potentielles pour l’emploi, en Europe, du changement climatique lui-même, qui a déjà commencé et va se poursuivre. La seconde partie du rapport étudie les enjeux pour l’emploi de la transition vers une économie européenne plus sobre en CO2 à l’horizon 2030, et enfin elle apporte certaines recommandations pour répondre à cette problématique changement climatique/emplois.
Le changement climatique représente un défit inédit pour les politiques de l’emploi et pour les partenaires sociaux : les gains et les pertes d’emplois attendus sont d’une ampleur considérable, et aucun secteur ne peut s’abstraire des conséquences du changement climatique, soit qu’ils soient directement touchés par le réchauffement, soit qu’ils aient à subir les effets, positifs ou négatifs, des mesures prises pour lutter contre le réchauffement.
Si les questions de l’emploi et des ressources humaines ne sont pas davantage intégrées dans les politiques du climat, on peut s’attendre à ce qu’elles deviennent une entrave significative aux transformations économiques, technologiques et sociétales exigées pour gérer la transition vers une économie plus sobre en carbone et pour que les sociétés puissent s’adapter aux effets du changement climatique, désormais inéluctables.
Impact certain du changement climatique sur l’emploi
L’étude révèle un déficit flagrant de connaissances sur les liens entre changement climatique et emploi. La carence est particulièrement marquée en ce qui concerne l’impact du réchauffement climatique sur l’emploi, pour lequel, aucune étude n’est disponible.
Ce constat est préoccupant, car la situation dans certains secteurs sensibles au climat exigerait une action immédiate sur les qualifications et les reconversions possibles.
Améliorer les connaissances sur les aspects des politiques climatiques est la condition préalable à une adaptation plus aisée aux effets du changement climatique et aux mesures de réduction des émissions. En ce sens, l’étude a facilité l’ouverture d’un débat et pourrait servir d’outil de sensibilisation et de formation.
L’étude a également révélé un niveau d’implication des organisations syndicales très différent face aux problèmes posés par le changement climatique.
Globalement, les organisations syndicales des anciens États membres ont une meilleure connaissance des questions liées au changement climatique, sont davantage impliquées dans les processus de décision et plus souvent engagées dans des négociations collectives avec les employeurs sur des sujets qui touchent au changement climatique ou à l’énergie, tandis que les organisations syndicales des nouveaux États membres restent largement exclues du processus de décision.
Même un changement climatique modéré affectera l’activité économique et l’emploi en Europe. Certaines régions et secteurs économiques seront particulièrement vulnérables. Un réchauffement plus intense aura probablement des conséquences néfastes.
Même dans l’hypothèse optimiste où le changement climatique serait graduel et modéré (de l’ordre de + 2° C), l’activité économique et l’emploi seront affectés de manière significative. Tous les secteurs examinés dans l’étude, à savoir l’agriculture, la foresterie, la pêche, le tourisme, les finances et assurances, la santé, les infrastructures et l’énergie, devront faire face, à des degrés divers, aux effets du réchauffement. Celui-ci a déjà des conséquences, notamment dans l’agriculture et le tourisme. Un réchauffement plus intense serait généralement néfaste, avec un risque plus élevé de réactions non linéaires et de changements brutaux.
Une redistribution des emplois
Les mesures permettant à l’Union européenne de réduire ses émissions de CO2 d’environ 40% en 2030 ne détruisent globalement pas d’emplois, mais induisent des modifications substantielles de l’offre et de la demande d’emplois et de qualifications au sein et entre les secteurs.
Tout d’abord, les résultats de cette étude ne remettent pas en question les conclusions des travaux qui concluent à un faible impact positif des politiques climatiques sur l’emploi.
Ensuite, la redistribution d’emplois qui résultera de l’application des politiques du climat, d’une ampleur considérable, se produira à l’intérieur des secteurs plutôt qu’entre les secteurs. Cela apparaît a priori comme un élément positif, car on estime qu’il est plus facile pour les travailleurs de changer d’entreprises à l’intérieur du même secteur que de trouver un travail dans un secteur différent. Des emplois seront créés dans les entreprises qui peuvent profiter des opportunités ouvertes par ces politiques, et des emplois seront détruits dans les entreprises qui ne peuvent pas s’adapter. Cela devrait rendre plus difficile l’identification des emplois menacés et des emplois créés pour les décideurs et les partenaires sociaux.
Par exemple, l’essor des énergies renouvelables dégage une valeur ajoutée et des emplois nouveaux susceptibles d’être captés à la fois par des entreprises nouvelles venues dans le secteur (grands groupes énergéticiens et pétroliers, PME) et par les compagnies électriques traditionnelles.
L’emploi dans le secteur de la production d’énergie est sensible aux politiques d’économie d’énergie. Toutefois, globalement, l’effet net des économies d’énergie sur l’emploi serait positif.
Le transport recèle un énorme potentiel de création d’emplois dans les modes de transport alternatifs aux véhicules routiers (camion, voiture, moto), mais porte des risques pour la filière automobile et le fret routier.
Le secteur du bâtiment/construction constitue un gisement très important d’emplois, mais doit relever les défis de la formation au « bâtiment durable » et de l’innovation.
Aider et impliquer les salariés dans ces changements futurs
L’étude indique les options de politiques les plus efficaces pour réaliser le double dividende de la lutte contre le changement climatique et de la création d’emplois. Elle recommande aussi les dispositifs à développer pour accompagner socialement les mutations nécessaires et faire des travailleurs les acteurs de ce changement.
Des moyens publics conséquents et adéquats doivent être mobilisés pour réaliser la large gamme des investissements publics et privés vitaux pour la prévention du changement climatique : programmes de rénovation thermique des logements anciens, plans de développement des énergies renouvelables, réalisation des infrastructures pour les modes de transports alternatifs à la route, les transports collectifs et la mobilité « douce ». Les instruments économiques (marché du carbone, taxe sur le carbone ou l’énergie) doivent être utilisés et accompagnés des mesures d’encadrement permettant d’en atténuer l’impact sur les ménages à faibles revenus et les secteurs intensifs en énergie exposés à la concurrence internationale (aides publiques aux programmes de recherche et développement, programmes de formation professionnelle, dispositifs d’ajustement aux frontières, implication des partenaires sociaux).
Des « programmes de transition pour l’emploi », dotés des financements adéquats et négociés avec les partenaires sociaux doivent être mis en place pour anticiper, maîtriser et gérer les mutations sociales liées aux actions de réduction des émissions de CO2, afin d’assurer à la fois l’adaptation et la sécurisation des travailleurs. Des financements additionnels européens doivent être dégagés pour soutenir de tels programmes dans les États membres.
Les gouvernements et l’Union européenne devraient accorder des droits aux représentants des travailleurs, en particulier dans les comités d’entreprise européens, afin qu’ils soient informés, consultés et qu’ils puissent participer aux décisions touchant au changement climatique.
Un Observatoire européen sur les mutations économiques et sociales liées au changement climatique devrait être créé. Il aurait pour fonction de soutenir le développement des relations industrielles dans ce nouveau champ.
Cette étude inédite apporte un nouvel éclairage sur les liens entre changement climatique et emploi. Il s’avère que le réchauffement climatique, souvent réduit à ses conséquences physiques et économiques, pose un défi de taille pour des secteurs et des régions employant de nombreux travailleurs.
Pour opérer la transition vers une économie sobre en carbone à laquelle s’est engagée l’Union européenne, des transformations profondes de l’emploi, des qualifications et des conditions d’exercice devront être entreprises. Une meilleure cohérence des politiques du climat et des politiques de l’emploi est cruciale pour faire en sorte que les politiques climatiques aient des effets positifs significatifs sur l’emploi et que les restructurations soient gérées de manière socialement responsable. C’est aussi la condition pour qu’une politique européenne ambitieuse de lutte contre le changement climatique soit ancrée dans un large consensus social.
Dans cette perspective, des analyses territoriales et sectorielles plus approfondies sont aujourd’hui nécessaires pour identifier le type et le nombre des emplois particulièrement vulnérables aux impacts du changement climatique et aux politiques d’atténuation ainsi que des emplois d’opportunité devant être générés, et pour aider à concevoir des politiques appropriées.
Par ailleurs, en complément de la présente étude, il serait utile d’examiner les leçons tirées d’exemples réussis de reconversion de travailleurs, d’entreprises ou de secteurs dans le contexte du processus de transition vers une économie sobre en carbone.
SP (Avec le rapport « Impact sur l’emploi du changement climatique et des mesures de réduction des émissions de CO2 dans l’Union européenne à 25 à l’horizon 2030 » fév 2007)
Agriculture, foresterie, pêche
Les communautés les plus vulnérables aux effets du changement climatique sont celles qui dépendent des secteurs primaires, comme l’agriculture, la foresterie et la pêche, de même que, dans une certaine mesure, le tourisme. L’impact net sera plus négatif pour les régions situées aux basses latitudes de l’Europe que pour celles situées aux moyennes et hautes latitudes. En Europe méridionale et dans la péninsule Ibérique, les rendements agricoles pourraient baisser significativement, en raison de la conjonction de pénuries d’eau, de chaleurs excessives et d’une augmentation de l’intensité des pluies. Les répercussions sur l’emploi seront significatives, dans la mesure où environ 40 % de la population de ces régions est fortement tributaire de l’agriculture. En revanche, un réchauffement modéré pourrait générer de nouvelles opportunités dans les régions de haute latitude, en permettant la culture de nouvelles espèces de végétaux ou en rendant disponibles de nouvelles terres pour la production agricole.
L’augmentation des incendies de forêt devrait être préjudiciable à l’emploi dans le secteur de la foresterie, en particulier en Europe méridionale.
En favorisant la migration des espèces, le changement climatique peut également affecter de manière significative les communautés de pêcheurs. Les alternatives en termes d’emploi sont en général peu nombreuses dans de tels contextes.
Tourisme
De nombreuses économies régionales sont dépendantes du tourisme. Des destinations moins chaudes pourraient devenir plus attrayantes si le climat se réchauffe. En revanche, la demande touristique dans les destinations déjà chaudes, en particulier les stations balnéaires autour de la Méditerranée, pourrait se tasser, avec, en termes relatifs, moins de touristes en été et davantage de touristes au printemps et en automne. Les stations de ski de faible altitude seront touchées par l’affaiblissement de leurs conditions d’enneigement, un problème aggravé par le fait que la plupart d’entre elles sont situées dans des régions rurales, où les emplois alternatifs sont peu nombreux en hiver.
Énergie
Le réchauffement réduira les besoins énergétiques destinés au chauffage individuel mais augmentera les besoins en électricité nécessaires à la climatisation en été, ce qui aura un impact à la fois positif et négatif sur l’emploi dans le secteur énergétique. Le changement climatique affectera également la production d’énergie. Le potentiel hydroélectrique pourrait augmenter en raison de précipitations plus importantes en Europe septentrionale.
En revanche, le faible débit des cours d’eau en été pourrait limiter la capacité des centrales thermiques, hydrauliques et nucléaires.
Santé
Un changement climatique modéré aura des effets sur la santé, entraînant à son tour des effets sur l’emploi, la productivité et les conditions de travail.
Les maladies liées au froid devraient diminuer, et celles liées à la chaleur augmenter, avec un équilibre positif net en Europe. La productivité du travail pourrait globalement bénéficier de cette évolution. Certaines activités professionnelles d’extérieur, en revanche, pourraient voir leur productivité du travail réduite par des conditions météorologiques extrêmes plus fréquentes. Les conditions de travail à l’extérieur pourraient se dégrader en été, avec une élévation du risque de coups de chaleur. L’impact pourrait être légèrement négatif sur l’emploi dans le secteur de la santé en raison d’une diminution des besoins en services de santé. En revanche, l’augmentation des événements climatiques extrêmes augmenterait ces besoins.
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